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Stones Of Babylon – Ishtar Gate

Jeune trio portugais, Stones of Babylon est un groupe méconnu et peu actif sur la scène live européenne, et donc peu en visibilité. Leur premier album (sur le même label lisboète) Hanging Gardens (Jadins Suspendus) avait fait une sortie discrète, et le groupe instrumental se positionnait déjà sur une démarche « historico-musicale », souhaitant incarner musicalement la grande période de la civilisation mésopotamienne (d’où le nom du groupe). Le trio (avec un nouveau guitariste) continue de creuser ce sillon avec son deuxième disque (Ishtar est la 8ème porte de la grande Babylone). Mais étant donné que votre serviteur s’est pris une tôle au BEPC en Histoire, on va se concentrer sur la musique…

Stones of Babylon rentabilise à fond son étiquette musicale de « stoner instrumental ». Derrière ce qualificatif un peu fourre-tout, on pense généralement à la fournée d’ersatz de Karma To Burn qui ont produit des albums sans chant, avec des réussites variées. Sans renier cet héritage, le groupe va étirer cette case musicale parfois un peu étriquée pour l’emmener sur des chemins stylistiques qui, s’ils relèvent tous d’une affiliation stoner, vont aller se frotter à des genres plus variés. Ainsi si « Gilgamesh » avance dans le sillage sus-mentionné (du gros riff à la Karma to Burn, de la rythmique qui laboure), « Annunaki » vient explorer des terres doom classiques (côté inspiration et son fuzzé de guitare on n’est pas très loin de Lori d’Acid King) tout comme « Pazuzu ». « The Gate of Ishtar » et « The Fall of Ur » jouent la carte d’un riffing massif mélé à des incartades de lead en son clair « à la My Sleeping Karma » (dans une certaine mesure). La carte mélodique est jouée à chaque fois, avec un effet assez remarquable – le talent d’écriture est là et nos gaillards s’y entendent pour proposer des riffs accrocheurs, des mélodies catchy et des leads envoutants. Le tout se termine par un épique « Tigris and Euphrates » qui traîne sur 10 minutes son alternance de gros riffs gras, leads aériens aux décharges de wah wah (copyright Mars Red Sky), et séquences d’accalmies.

Sans grande prétention affichée, Stones of Babylon propose avec ce Ishtar Gate une galette parfaitement enthousiasmante. Pouvant recueillir l’adhésion des doomeux comme des fans de stoner plus classiques, amateurs d’ambiances poisseuses, dark ou plus nerveuses, il propose une parfaite jonction entre plusieurs mondes musicaux pas si éloignés, qui cohabitent ici avec intelligence. Un très bon disque.

 


Note de Desert-Rock
   (7.5/10)

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