Stramonium est un quartet nord-italien, qui sort son premier album chez Argonauta. C’est assez court pour vous comme intro ? Après quelques laborieuses recherches, c’est à peu peu près toutes les infos disponibles sur ce jeune groupe transalpin. Pas échaudés pour autant, on s’est plongés dans l’écoute attentive du disque, motivés par le “facteur Argonauta”, souvent vecteur de bonnes surprises et de découvertes emballantes.
Dès les premières mesures, et ce son de guitare tout en fuzz croustillante, on sait que l’on va prendre du plaisir. Alors que déboule “The Isolator”, la messe est dite : Stramonium colle un riff-étalon, l’enrobe d’un groove sympathique, et larde le tout de quelques soli impeccables, le tout accompagné d’un chant sans fioriture, un peu en retrait et enrobé de reverb. Après ça, il suffit de laisser dérouler : “Son of the Moon” propose un mid-tempo emmené par un bon riff, avant d’emballer la rythmique et préparer le terrain à un jouissif terrain de jeu pour soli. Le très lent “Misty Morning” emmène le groupe sur des sentiers doom, à l’image du très lourd “Red Witch”. Le meilleur morceau de la galette est probablement “Space Trail” : après une intro psyche-planante instrumentale de plus de trois minutes, le titre dérape dans un chemin de traverse mélant stoner et garage rock nerveux pour une conclusion orgasmique où se mèlent refrain intelligent et succession de soli. Les titres suivants viennent piocher dans ces diverses déclinaisons, avec réussite…
Malgré quelques imperfections ici ou là ou des titres un peu plus faibles, Elder Moon s’avère un disque emballant, montrant un groupe enthousiaste, plein de potentiel. Absolument pas original, le quartet milanais délivre exactement ce qu’on aime : un stoner rock inspiré, sans prise de tête, mais pas bas du front pour autant.
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