Premier album en 2013 (Mannequin), deuxième en 2015 (The Great White Dope) et puis… plus rien. Grosse surprise donc à l’annonce d’un troisième effort pour Sun & Sail Club. Alors, après presque dix ans d’absence, rappelons un peu le contexte.
SSC est un de ces supergroupes qui fleurissent par-ci par-là et qui sortent un album, rarement plus, plus ou moins bien réussi. Donc dans la série supergoupes, je vous (re)présente Bob Balch et Scott Reeder de Fu Manchu, Scott Reeder de Kyuss (entre beaucoup d’autres) et Tony Adolescent (un de ses nombreux pseudos) de The Adolescents. Rien que ça !
L’énorme différence entre les deux premiers albums c’est le vocodeur. Utilisé sur la totalité du premier et nullement sur le deuxième. On se pose donc légitimement la question pour ce troisième album surtout si ce choix vous empêche d’apprécier le premier LP. Fin du suspense, ici, chant classique. Comprendre par là, comparable au deuxième album car on est quand même sur un chanteur punk/hardcore, faut pas charrier.
Du premier album on retrouve ici l’idée d’une intro et d’une outro typées jazz/blues totalement différentes du reste du contenu. Entre deux, ça envoie sec et sans concession avec huit titres pour à peine 21 minutes.
Si vous avez un jour eu envie d’entendre du hardcore fait par des piliers de la scène stoner, voilà ce qu’il vous faut. D’autant plus que c’est vraiment très convaincant. La construction est classique autour d’un bon riff d’intro suivi d’une rythmique accrocheuse avec un batteur qui défonce ses fûts pendant que le chanteur met à mal ses cordes vocales. Des breaks, des solos et on ne cherche pas à faire durer. A l’image des meilleurs albums de punk et de hardcore, pas besoin de te trainer le riff sur dix minutes, tu as compris le concept en deux minutes, ça suffit, on passe à la suite. Et ça s’enchaîne sans pause. A l’image de “Vector” qui en 1 minute 5 secondes, regroupe tout ce dont je viens de parler.
Clairement si vous avez apprécié The Great White Dope, ce Shipwrecked est de la même veine, peut être même plus énervé.
Un bon disque de punk/hardcore c’est quoi en fait ? C’est une claque en pleine tête bien brutale mais pour lequel, si on se concentre avec une écoute attentive sur chaque instrument, on se rend compte qu’on est loin de l’amateurisme et que ça maitrise carrément son outil. C’est exactement ce qu’offre SSC. Concentrez vous sur la batterie, la basse ou la guitare et vous vous dites, “ah oui quand même, les mecs sont carrément au top”. L’alchimie est parfaite et Tony au chant est excellent.
Bref, fait par d’autres gars, pas sûr qu’on chronique cet album mais vu le line up, impossible de passer à côté. Et je suis certain que parmi les lecteurs et lectrices de ce site, on a un paquet de fans de hardcore qui attendaient aussi depuis bien longtemps un digne successeur à The Great White Dope. Le voici, sautez dessus !
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