Super Timor, c’est une longue histoire. Il faut déjà connaître la réclame africaine des 70’s ou 80’s vantant les mérites d’un insecticide, où les publicitaires prenaient et faisaient passer le peuple noir francophone pour un con. Quiconque a déjà vu une nuit de la pub sait de quoi je parle, cette annonce faisant partie des grands classiques. Sinon, youtube devrait rapidement palier ce manque.
On en vient donc à considérer Super Timor comme un trio de zozos qui vont nous pourrir l’écoute de private jokes, de lyrics au 16 ème degré. Et dès les premières secondes, on se rend compte qu’ils ont déjà réussi à déstabiliser l’auditeur, parce que les a priori c’est souvent mal, très mal, très très mal (moi aussi je peux faire des private joke si je veux) mais on ne peut pas s’en passer. Quoi de plus cool que de juger une personne en 5 secondes ? Enfin bref, l’auditeur déjà assez timbré pour acheter un disque qui s’appelle Cauchemar d’Esque en pensant écouter un nouveau Carnival in Coal va en être pour ses frais et se manger une ration non prescrite de larsens, de hurlements douteux, de riffs sludge, de mélodies piquées au thème de la panthère rose (peut être son seul soulagement, vu que si les paroles sont drôles, il remarquera très vite qu’on parvient à ne rien saisir.) et puis, il ne saura pas se caler : des fois ça va trop lentement, ça stagne, ça rampe, des fois ça speede, limite punk. Le batteur tape sans arrêt, mais on ne parvient pas toujours à saisir son jeu qui semble maîtrisé, vu la couche de saturation qui vient le recouvrir, sans compter les cris de femme stéroidée en plein travail qui vient vilipender son mari là dessus.
Cauchemar d’Esque a les mêmes propriétés qu’un bonbon Batna. D’extérieur, il a une apparence sacrément cool (un guépard c’est toujours classe), mais une fois en bouche, c’est limite gerbant. Super Timor exploite ces mêmes possibilités. Un ton franchement second degré cachant une puanteur sludge malsaine, au son rappelant certains chantres anglais. Vous me ferez remarquer l’immonde pochette signée Tom Denney, le réel emballage, qui plombe ma comparaison. Je ne saurai qu’acquiescer. Mais merde, qui n’a pas de disques aux pochettes moches dans sa collection ? Super Timor n’a de toute façon pas besoin d’une image racoleuse pour plaire, puisque tout le monde les aime. Moi en premier.
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