Subdivision de Cleopatra Records (label Californien lancé par Brian Perrera, ancien activiste de la scène metal de Los Angeles), Deadline Music s’est fait deux spécialités depuis 1995, année de sa création : la publication de groupes de metal 80’s (Ratt, LA Guns, Warrant, Lita Ford et bien d’autres) ainsi que des sorties régulières de compilations, consacrant un artiste culte par le biais de reprises sensées montrer l’influence de ce dernier sur les nouvelles générations. De Led Zeppelin à Scorpions, en passant par Cradle Of Filth ou Michael Jackson, leur travail est celui de fans, avec tout ce que cela comprend en matière de dévotion et d’hommage. Parfois pompeux (« World’s Greatest Metal Tribute To Led Zeppelin »), parfois drôles (« Show Me your Hits », tribute to Poison par Bret Michaels lui même), les compilations de Deadline sont souvent l’occasion de faire tourner les musiciens maison. Pour exemple, en 2001, ils avaient rendu hommage à Judas Priest par le biais d’un album nommé « An Industrial Rock Tribute To Judas Priest », l’idée étant de montrer l’influence du groupe sur un style musical en particulier (passons sur le fait que les morceaux aient été enregistrés par des stars du glam, tels Jani Lane, Kory Clarke ou John Corabi). Venons-en désormais à ce qui nous intéresse : fin octobre 2015, le label publie Sweet Leaf : A Stoner Rock Salute To Black Sabbath qui, comme son nom l’indique, regroupe un certain nombre de musiciens de la scène stoner autour du grand Sabbath. Voilà pour le contexte.
En premier lieu, si l’idée est ici de montrer l’influence de Black Sabbath sur le stoner rock, il va sans dire que la démarche est… au mieux amusante, considérant que le test de paternité a depuis longtemps été rendu public. Sans compter que l’on ne manque pas de tribute déjà existant. Rien que dans le genre stoner/doom, entre l’insurpassable Masters Of Misery (Earache Records/97), les deux volumes Nativity In Black ou la série d’hommages publiées par Hydra Head en 7’ (Converge, Brutal Thruth, EyeHateGod ou Neurosis. 6 disques sortis entre 97 et 99 puis réunis dans un box collector en 2013) on a été gâtés. Ajoutons à cela les différentes compilations heavy ou death metal jusqu’à l’improbable album de Rondellus sous titré « A Medieval Tribute To Black Sabbath » et statuons officiellement sur le fait que le Dieu Sabbath ait été plus que vénéré. Alors pourquoi ? Pour faire le pont entre le stoner et le rock glamouze de L.A. ? Probablement. Le choix des groupes va par ailleurs dans ce sens. La plupart des formations sélectionnées versent dans le heavy rock mélodieux, et reprennent l’œuvre du monstre de Birmingham avec une fidélité dommageable. L’occasion de remarquer la paternité vocale d’Ozzy sur la plupart des chanteurs de la scène (Mos Generator, Bloody Hammer, Scorpion Child, pour ne pas les citer). Si quelques titres sont classiques mais agréables (Solace, Pentagram, Witch Mountain, Wo Fat, Weedpecker) et d’autres carrément intéressants (venant principalement des formations psychédéliques tel Ulver, Golden Void ou Death Hawks), le reste est au mieux décousu et n’apporte pas grand chose (Mos Generator, House Of The Broken Promises, Cancer Bats) et verse parfois dans le pathétique (Stoned Jesus, Scorpion Child, Bloody Hammers et surtout la reprise dégeulasse d’«Iron Man» par Mike Inez, Zakk Wylde et William Shatner, oui le Capitain Kirk de Star Trek). La balance, au moment de faire les comptes, penche malheureusement du mauvais côté.
Ainsi je ne saurai que trop conseiller à ceux qui aiment les hommages à Sabbath de se pencher sur les références susmentionnées, et les amateurs de tribute de qualité de se jeter sur le tribute consacré à Electric Ladyland de Jimi Hendrix publié il y a quelques mois par Magnetic Eye Records. Ce disque là, est de tout point de vu une merveille. Reconnaissons lorsque le travail est bien fait !
Point Vinyle : Ce disque n’existe pas (encore) sur ce format.
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