Le second album des Quebecquois de Death Wheelers est un bout d’asphalte sur lequel le groupe veut construire son histoire comme une légende. Cet album pourrait figurer sur la B.O d’un film de Tarantino ou de Rodriguez. C’est une invitation à la violence et à la grosse bouffe bitumée dans les espaces vierges des États Unis tout proches.
Si j’aborde cette écoute d’un point de vue cinématographique, c’est que l’album est ainsi construit, se voulant comme l’histoire d’un gang de bikers assassinés et revenus d’entre les morts pour recruter une légion d’âmes damnées d’un bout à l’autre du continent. L’album entièrement instrumental déroule kilomètre après kilomètre les inspirations Doom, Psyché dans un esprit Stoner des plus gras. On y ressent les méfaits de nos bikers infernaux passant de la candidature à la mort-vivance à la chevauchée mortuaire à toute blinde. De “Roadkill 69” à “Motö Vampiro” l’écoute est un roadtrip qui enchaîne les influences avec pour presque chaque titre une introduction tirée de film de serie B. (tout comme le nom du groupe qui est le sous-titre de “Psychomania”, film d’horreur britannique de 73.). De la côte Est on aboutit à la côte Ouest sur “Motö Vampiro” qui joue allègrement sur les codes de la musique surf. Au milieu de tout ça, “Death Wheelers/Marche Funèbre” mets la gomme sur une basse interprétant les notes de la Marche funèbre.
“Purple Wing (Necrophonic psych-out)” est une étape dans un bar blues halte de toute la racaille du monde et la bagarre générale éclate sur “Backstabber” avec une batterie qui enchaîne coups de boules et uppercuts. On remonte en vitesses sur nos cylindres en V et on fonce poignée dans les coins sur “RIP XXXlast rideXXX” persuadé que c’est la fin. La clôture de l’album se fait réellement sur une reprise goûtue et actuelle du sublime titre de Led Zeppelin “Moby Dick”. Il en conserve toute la structure y compris une réinterprétation du solo de batterie qui n’en atteint malheureusement pas la finesse, mais qu’importe le morceau est là, il clôture l’album comme un générique de fin de film et il y a fort à parier que le vieux capitaine Achab a remplacé ses voiles par un putain de gros moteur !
Comme toute série B qui se respecte, le mot “fin” n’est jamais définitif semble t il, alors on espère un troisième volet tout aussi velu que “I tread on your grave” prochainement sur nos écrans.
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