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The Kryss Talmeth Experience – When the Wheels Fall Off

Ce trio écossais mène sa petite barque discrètement depuis 2016, mais du fait d’un premier album sorti sur un label confidentiel, d’une activité scénique famélique (et en tous les cas limitée au Royaume Uni) et d’un break aux parfums de COVID, le son du groupe n’était pas jusqu’ici parvenu jusqu’à nos oreilles. Du fait de sa signature chez les toujours qualitatifs Kozmik Artifactz (et intrigués par le sobriquet du groupe, son jeu de mot grossier mais rigolo) cette galette incite au minimum à la curiosité.

De manière assez intéressante, le groupe développe un style qui est très fortement empreint d’une aura de jam band revendiquée… mais il couvre un spectre finalement bien plus large, et c’est bien ce point qui les distingue. Le trio est tout de même particulièrement à l’aise dans un stoner groovy et fuzzé, tel qu’illustré par l’introductif « Jump Into the River » (qui se révèle en outre être une bonne plateforme pour le chant bien chaud de Craig Carnegie), ou le très catchy « Media Content », un mid-tempo bien fait, qui appuie à bon escient sur l’accélérateur autour des refrains nerveux et de soli parfaitement réjouissants. Ces plans plus heavy viennent apporter une bienvenue densité à la galette (voir le morceau titre, particulièrement bien charpenté, ou le tendu « Pleasure Monkey », un titre bonus dont le riff rappelle furieusement celui du très lourd « The Beginning… At Last » de… Black Label Society !).

Mais le groupe affiche quand même un peu partout ses velléités de jam band assumées, soit au détour de certains plans leads (que l’on sent bien propices à des extensions live débridées), soit via des titres complets, réceptacles déjà prévus dans ce but : c’est le cas de « Gentleman’s Surprise », qui fleure bon l’impro, sur une rythmique groovy parfaitement emblématique du style, ou encore les dix dernières minutes de « Rough Guide to tripping Through The Desert », qui s’avèrent néanmoins moins enthousiasmantes (car peut-être un peu trop débridées, justement, et manquant de fil directeur).

Au final, ce When the Wheels Fall Off se révèle très appréciable, très qualitatif, et assez diversifié pour ne pas lasser. Il permet de découvrir un groupe qui, nous l’espérons, traversera un jour la Manche pour venir poser ses amplis sur des scènes du Vieux Continent, où, d’évidence, sa musique prendra une autre dimension encore.

 


Note de Desert-Rock
   (7.5/10)

Note des visiteurs
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