Autant vous prévenir d’emblée, il s’agit encore une fois d’une bande de hippies. Cheveux au vent, sourire aux lèvres, pattes d’eph etc.
Dès le premier titre on est plongé dans une époque où porter une chemise à fleur n’était pas encore réservé aux personnes en surpoids. Voila pour l’époque, niveau localisation on est téléporté dans le désert des Mojaves où dans n’importe lequel qui évoque les Amérindiens en fait, en tout cas la sensation de grand espace à perte de vue est là dès les premières notes.
Niveau musique, les ambiances sont très calmes, posées, tendance envoûtement, transe chamanique et autres délires oniriques. Pas de pot j’aime ça. Chaque instrument est bien sagement à sa place, tant niveau sonorité que mise en place ou composition, rien ne dénote ni ne choque. On est pas là pour ça d’ailleurs mais pour aider à faire un voyage spirituel le plus abouti possible. Ça fonctionne plutôt bien, on est vite pris dans des visions de paysages balayés par un vent calme et par un soleil clément. On a presque l’impression de se mettre à planer. Pfiou, je vais peut être me calmer sur le mezcal moi …
Lorsque les instru ont bien installé ces images en vous la voix arrive et en ajoute une nouvelle couche sur cette musique déjà bien évocatrice. Noyée de reverb cette voix androgyne vous porte de vallée en vallée et vous fait côtoyer les aigles royaux.
La production est assez bluffante, lors de la découverte de cet album j’ai cru qu’il datait d’il y à 20 où 25 ans alors qu’il date de 2008. Délicieusement rétro sans paraître louche ni opportuniste, que demander de plus ? Malgré ça ici ou là on tombe sur une plage avec des claviers qui pourraient sembler totalement hors de propos mais qui s’intègrent parfaitement à l’atmosphère générale.
Les lieux et les ambiances qu’éveille ce groupe se rapprochent par certains points à la B.O du film Dead Man (Jim Jarmusch) même si musicalement c’est assez éloigné. L’esprit de cette musique m’y a toutefois ramené à plusieurs reprises. Au détour d’une interlude par exemple on tombe parfois sur des larsens aériens et mélodiques qui pourraient très bien s’apparenter au jeu de Neil Young sur cette fameuse B.O.
Dans le chapitre des bizarreries qui réussissent à se fondre dans le décor j’ai cru noter un piano préparé, plutôt cool non ?
Pour trouver à redire, je note deux choses : un album assez court (35 min) et surtout difficile à trouver à un tarif raisonnable. Dommage tant la pochette vaut son pesant de cacahuètes, typiquement Amérindienne et terriblement classe avec son aigle stylisé qui se dirige vers un soleil/divinité.
Pour déguster cette galette en toute quiétude voici une petite astuce : Le plus dur va être de trouver un coin qui ressemble suffisamment à la vallée de la mort pour que la magie opère, mais une fois que ce sera chose faite, enfilez votre plus beau slip en peau d’écureuil, débrouillez vous pour que madame (ou la voisine) accepte d’enfiler le costume de Pocahontas que vous aurez pris soin d’emporter, formez un cercle avec votre tribu composée de quelques potes et de leurs femmes préalablement costumées elles aussi et lorsque tout le monde sera dans le bon état d’esprit, vous pourrez alors lancer la lecture de Burning circles in the sky.
Pour faciliter la bonne entente entre tous, vous pouvez partager un peu de peyotl mais alors attention à l’atterrissage et au regard des collègues le lendemain.
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