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The Necromancers – Of Blood And Wine

À peine soufflées les bougies du second anniversaire de la formation actuelle, à peine le succès du magnifique Servant of The Salem Girl consommé que les fils du malin reviennent en ce début d’automne avec un nouveau rejeton. Une créature à six têtes, aux ascendances infernales indéniables et intitulée Of Blood And Wine. Et tout comme le DLC de The Witcher 3 duquel son nom est emprunté, cet album comporte de l’aventure, du rebondissement, des émotions et la marque d’un travail de qualité digne des meilleurs artisans.

Lors d’une précédente interview, le quatuor originaire de Poitiers stipulait avoir envie que les gens les reconnaissent, mais qu’ils soient aussi surpris par leurs idées, qu’ils sentent une certaine évolution finalement. Après quelques écoutes du nouvel opus, on ne peut que saluer la réussite du projet. Car si l’on reconnaît d’entrée la patte sinistre et incantatoire du groupe dès les premières notes de « Join the Dead Ones », on est aussitôt surpris par sa transition vers le premier couplet. C’est le départ du voyage en compagnie des quatre prophètes. Un voyage à la dimension épique cette fois qui sera confirmée par le côté heavy metal de l’album. Si Servant of The Salem Girl nous transportait au cœur du caveau sépulcral, Of Blood And Wine nous en éjecte l’épée et le sceptre en main pour un pèlerinage sanglant.

L’alternance de passages clairs et saturés au chant apporte toujours autant de profondeur à la musique, notamment dans des pièces comme « Lust » où le prélude doux et paisible danse avec les riffs électriques de Robin et les grognements enragés de Tom. Le tout offrant une atmosphère ambiguë, lugubre et finalement assez évocatrice de la luxure. La taille avoisinant les dix minutes du morceau se prête à l’exercice narratif. Mais il y a mieux.

« Erzebeth », du haut de ses 12 minutes 49, et disponible en exclusivité trois semaines avant la sortie officielle de l’album, est un conte. Une pièce invoquée par un doom électrique qui se met ensuite à galoper sur les platebandes du hardrock. Une balade entre des portions riffées à souhait, des soli frénétiques sans oublier des interludes au chant parlé qui, s’ils apaisent, n’existent que pour précipiter davantage dans la gueule du monstre. Derrière ce monument, la presque timide « Of Blood and Wine » passe pour un simple interlude harmonique du fait de ses 2 minutes 40.

Ce qui transparaît de cet album, c’est la liberté totale avec laquelle le groupe compose. Loin d’être mis sous pression par un label intéressé, ils s’adonnent à loisir au jeu de la création. Et ça marche. On ne peut ignorer qu’Of Blood And Wine détient moins de fougue que son grand frère, qu’il donne moins envie de secouer la tête, toutefois il se permet plus d’élaborations, il prend plus de risques. Le résultat est à la hauteur des espérances pour cette seconde signature chez Ripple Music et apporte la perspective de nouvelles tournées qui, on le souhaite, seront aussi spectaculaire que les précédentes.

Note de Desert-Rock
   (8/10)

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