Les sorcières bienveillantes du stoner ont dû se pencher sur le berceau de The Necromancers et les couvrir de leur parrainage crochu tant l’histoire du quartet respire la belle affaire. Repéré puis signé par Ripple Music, intégré au roster de Sound of Liberation pour les futures tournées, le combo vit un début de conte de fée érectile, le tout sans véritable promo, ni marathon de concerts à son actif. Une heureuse anomalie en partie expliquée par le contenu de ce premier album « Servants of the salem girl ».
Les premières notes de « Salem Girl part 1 » indiquent le ton, un rock sombre et occulte, digne héritier d’un oncle acide, cousin musical des films d’horreur des années 60. Un stoner où un sang épais et visqueux coule sur le cuir des blousons et le bois des guitare. La force du premier essai des pictaviens réside dans l’ambiance générale qu’ils ont su distiller le long de la galette. Pas un seul instant on ne décroche du paysage malsain érigé par le combo.
Outre le premier titre, l’album se voit parcouru de titres chiadés tels que « Black Marble House » et « Grand Orbiter » où l’équilibre des compos fait mouche, articulant leurs différents riffs de manière logique et cohérente. L’alternance des voix claires et saturées guide naturellement l’oreille dans les histoires que nous raconte The Necromancers. L’album est suffisamment court pour ne pas tomber dans la redite.
Car les choses pourraient se compliquer sur un exercice plus long. Certains morceaux traînent en longueur quand le propos n’arrive pas à être exploiter. Sur « Lucifer’s kin » par exemple, la grâce d’un seul riff ne suffit pas à justifier la longueur du morceau. On aimerait aussi que les chants saturés soient tout aussi expressifs que la voix claire, que certaines réverbes sur les solos soient moins poussées. Un tas de petits détails qui permettraient aux morceaux un impact plus grand encore. Le diable s’y cachant, nul doute que ces fils de Lucifer sauront y remédier.
Reste que l’on comprend pourquoi les sorcières de la production et de l’organisation accompagnent ces jeunes artisans du vice. Le potentiel est là. The Necromancers doit mûrir bien sûr, acquérir une plus grande personnalité en s’affranchissant de l’influence de ces aînés assurément et peaufiner son caractère en live. « Servants of the Salem girl » est un bon premier effort, généreux mais un peu timide. Aux jeunes français maintenant de passer du statut de servant à celui de maître et d’imposer au public ses sombres desseins.
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