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The Well – Samsara

Austin… on a un problème. Un monde parallèle vient de s’ouvrir. The Well sort Samsara sur RidingEasy Records et à la fin de son écoute : deux probabilités. Quand on lance l’album et que les premières notes résonnent, on ne sait pas à l’avance si l’on va tomber sous le charme ou non. Si la bave apparaît à la commissure des lèvres, un headbanging inconscient prenant place, ça veut dire que la possibilité que l’on ne soit pas sur le cul par cette chatoyante galette a échoué. Mais juste avant qu’on le lance, les deux probabilités ont la même chance. Si, dans un autre monde, la magie n’opère pas à ce moment-là, les deux mondes se séparent.

Quand « Mortal Bones » balance les hostilités des riffs doomy-groovy-shake your booty qui vont déferler durant les 40 prochaines minutes, on ne s’attend pas à un tel résultat. Son break proto-metal basique mais jubilatoire et son enchainement de solos décalés à réveiller les spectres du « robot-rock » font définitivement naître un plaisir coupable mais ravageur. Riffs évidents par leurs efficacités. Voix féminine et masculine en cœur, générateur de refrains accrocheurs. Son équilibré, parfaitement mixé. Même une reprise des Floyd (« Lucifer Sam »). Nous voilà au point de rupture. A l’image des Uncle Acid et des Ghosts qui partagent l’univers des amateurs de musique en deux, The Well à leur tour ouvre une faille parmi les stoneheads. Il y a les pros et les antis et à la croisée de ces mondes se trouve le talent de The Well.

Admettons-le, tout est bon chez eux il n’y a rien à jeter. L’enchevêtrement des voix et sa dimension quasi-mystique au chant, la basse délicieusement fuzzée à point de l’intro de « Trespass », le final glaçant a cappella de « Refuge » après son dialogue catchy des deux vocalistes, les 8min 30 de doom classieux de « The Eternal Well » et l’outro apocalyptique de « Dragon Snort » ne sont que des exemples évidents de la maîtrise des voyages spacio-dimensionnelles du trio texan. Samsara  par extension signifie « courant des renaissances successives ». The Well font effectivement renaître les vieux démons des prémices du doom.  Les fantômes du Sabbath et de Blue Cheer se seraient-ils réincarnés ou sommes nous à présent dans une nouvelle dimension sculptée par le groupe. Trop de qualités font crier à la révélation ou… à la supercherie. Qu’importe une fois les sept titres relancés vous exulterez ou serez de l’autre côté du miroir. En dehors d’un malheureux jeu de probabilité, aucune raison de bouder son plaisir.

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