Le stoner rock a manifestement essaimé dans tous les pays industrialisés. Voici le premier groupe australien du genre qui parvient à mes oreilles. Ça commence fort avec une intro psychédélique au synthé dont le riff se colle immédiatement dans la cervelle. Puis arrivent les guitares et la batterie avant que le chanteur ne lâche un « yeah ». On se dit que ça y est, l’Australie est à nouveau une superpuissance du rock’n’roll après AC/DC et Rose Tattoo. Et puis ils virent à tribord. Pas que ce soit désagréable, mais bon sang, quand on tient un riff comme celui de l’intro on y touche plus, bon sang ! On reste bloqué dessus et on creuse le sillon, merde. Le deuxième morceau est un instrumental. Plutôt pas mal, avec des changements de rythmes fréquents plus ou moins heureux. On embraye sur « The Ornithopter » toujours truffé de breaks et de changements de rythmes. Vous me direz ils ont le temps, les morceaux font tous plus de cinq minutes. Une fois que les plans sont installés on se dit que c’est plutôt pas mal. Ce qui pêche tient au fil conducteur relativement instable qui relie chaque plan à l’autre. Arrive le quatrième morceau, « Jaspers Brush », et là badaboum. La claque. Tout cool. Tout coule. Le chant a fini d’agacer et finit par envoûter. Le thème s’énerve puis se calme. C’est à cet instant seulement qu’on se prend à s’imaginer au volant d’une décapotable en route vers Alice Springs. Le désert se fait chaud. Le ciel se dégage. Limpide. On retrouve un peu l’esprit des Mary My Hope, génial et éphémère groupe anglais ayant sorti un seul album (à ma connaissance) en 89. Et le disque se poursuit dans cette veine. Le titre qui donne son nom à l’album le clôt également très élégamment. Plus aérienne, plus pop, plus fluide, la seconde moitié de ce disque donne à penser que ce groupe, s’il parvient à épurer un tant soi peu ses idées, est promis à un bel avenir.
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