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Truckfighters – V

Truckfighters signe son grand retour avec V, histoire de rappeler à chacun que c’est déjà la cinquième aventure studio pour un groupe né il y a presque quinze ans maintenant. Autant dire que l’attente a été ressentie de manière posée puisque les Suédois ont toujours su faire plaisir à leurs fans à travers une large hyperactivité, avec leur précédant opus Universe en 2014, l’album Live In London cette année en 2016, les innombrables concerts donnés un peu partout en Europe, et, enfin en France. Ce nouvel album arrive à point nommé afin de nous préparer à l’hiver.

Quand on prend connaissance d’une cinquième œuvre musicale dans la carrière d’un groupe, on peut être confronté à deux possibilités : soit le groupe en profite pour créer quelque chose de nouveau, soit il décide de repartir sur les bases des premiers albums. Ici, vous serez face à un opus qui surprend puisque V compile ces deux possibilités artistiques. En effet, la maturité est clairement mise en avant, ce qui nécessitera pour certains d’apprivoiser la bête au travers de nombreuses nuances et de choix inattendus. Mais au final, quand on connaît bien la discographie de Truckfighters, cette galette apparaît peut-être de manière plus naturelle dans sa fonction « clin d’œil ». Façon de dire qu’on est face à un métissage de l’intégralité de l’œuvre du groupe.

Ce ressenti est flagrant notamment avec « The 1 » et « Fiend » puisqu’on retrouve les grosses pêches rythmiques qui ont fait le succès du magnifique Gravity X. Puis on va redécouvrir les charmantes nuances que Ozo (chanteur/bassiste) et Dango (guitariste) avaient réussi à dompter sur les album Phi et Mania avec les chansons « Hawkshaw » ou encore « Gehenna ». Néanmoins, cette dernière ainsi que « The Contract » sont les titres les moins efficaces par rapport au reste de l’album. En même temps on récupère aussi, avec une grande franchisse, les associations rythmiques et mélodiques qui avaient porté Universe, cette ouverture à un Rock plus large, plus progressif, voire jazzique. Découvrez en introduction « Calm before the storm » qui offre un clip formidable : une véritable histoire associée au titre avec un dénouement terrible. Une chanson qui rappelle d’ailleurs un peu « Get Lifted ». Puis terminez l’album avec « Storyline », titre le plus touchant et le plus marquant par son originalité. Vous comprendrez ainsi que ce cinquième opus respire l’authenticité.

Côté ambiance, il n’est pas utile de décortiquer l’aspect rythmique et le groupe puisqu’il reste fidèle à lui-même. C’est toujours aussi excellent et aussi groovy. Peut-être, la chose qui peut surprendre sera la progression vocale d’Ozo : son exploitation va très loin puisqu’il se risque dans les harmonies et les voix de têtes approfondies. On espère que le résultat sera aussi bon en concert. Enfin, ils ont toujours ce son extraordinaire de trompette de la mort électrique : cette Fuzz nous ensorcellera toujours.

On est donc face à un album qui va fonctionner comme le bon vin français : il se bonifiera au fil des ans. Et pour ceux qui ne l’auront pas apprécié à sa juste valeur, il est certain qu’ils y reviendront au bout de quelques semaines ou quelques mois. Car il est difficile de ne pas se laisser envouter par V : une œuvre plus solennelle, plus mature et aussi plus intime.

 

Le point vinyle :

Truckfighters sort plusieurs éditions vinyle de son dernier album, sur… plusieurs labels différents ! Un plaisir de collectionneurs :

  • Un jaune, chez Finest Vinyl
  • Un rouge (200 exs) et un doré (600 ex) sur leur propre label Fuzzorama
  • Un blanc et un noir chez Century Media.
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