Le chemin vers le Stoner commence bien souvent par une passion pour les murs d’amplis, les cymbales tonitruantes, les distos massives et la bière faite maison. C’est bien ce qu’annonce ( A peu près) Valley of The Sun, le quartette de Cincinnati signé chez Fuzzorama Records. Originellement trois musiciens ils sont passé à quatre pour ce troisième LP sorti le 24 mai, Old Gods.
“Old Gods”, le lancinant titre éponyme ouvre doucement l’album avec malgré tout un son lourd comme du plomb en fusion. C’est ensuite quelque chose de plus groovy qu’à l’accoutumée qui se fait jour sur “All We Are” le second titre de l’album. D’office cela demande donc à être creusé par une lecture des autres titres.
Bien que l’histoire semble changer, on ne coupera pas à la fuzz, marque de fabrique de Fuzzorama (Hasard ou coïncidence?) si ce n’est de tout le genre Stoner. Cependant on remarque la constance d’un son plus lourd et plus mid-tempo que sur les albums précédents. Ce mid-tempo sur “Gaia Creates” s’enfonce dans la lenteur, le titre plane sur toute sa longueur et il faut attendre pour un regain de patate avec “Dim Vision”. On y retrouve la niaque du Valley of the Sun de Volume Rock.
Cet album “Old Gods est une méditation sur qui j’ai été, qui je suis maintenant et qui je voudrais devenir”, explique le guitariste / chanteur Ryan Ferrier, ce qui explique certaines évolutions stylistiques. L’approche est différente de celle de Volume Rock. Il y a une évolution de parcours au sein de l’album. Cette dernière fait que la galette est plus mélodique mais aussi plus grunge d’esprit.
La césure centrale “Shiva Destroys” offre à l’auditeur une batterie comme une l’intro des Stones sur “Sympathy For The Devil”. Cette interlude de percussions (Maracas et claves) et de batterie n’apporte pas grand-chose à l’album et aurait pu se trouver comme intermède d’un morceau. Mais ne soyons pas bégueule, cet aparté n’est pas déplaisant pour autant
La seconde partie de l’album revient dans le giron du savoir déployé au sein du précédent opus. Pour autant cette couche de mélodie teintée de mélancolie qui correspond potentiellement à ce devenir qu’évoque Ryan est déployée avec plus d’évidence. Ceci est particulièrement vrai pour “Dreams of Sands”. A la réflexion je me demande si Valley of The Sun ne suivrait pas un parcours identique à celui de Truckfighters qui avait abouti à l’album “V” que l’on connaît. Est-ce un hasard de plus si le label est le même?
De mon point de vue Old Gods reste un album fréquentable qui n’est pas déplaisant à l’oreille. Le travail des pistes offre une très belle qualité d’enregistrement et une maîtrise de l’œuvre de bout en bout. Néanmoins je ne saurais le conseiller à ceux qui comme moi aurait espéré une suite de carrière plus couillue et plus grasse pour Valley of The Sun. Au delà de ça, amateurs de mélodies lentes et de sons alourdis par la fuzz entrez, vous serez ici chez vous.
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