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Viaje A 800 – Estampida De Trombones

6 ans après leur premier petit bijou, et après un hiatus de plusieurs années qui pour beaucoup signifiait la mort du quatuor andalou, Viaje A 800 revient finalement en pondant une nouvelle galette au moins aussi excitante et rafraîchissante que son prédécesseur était étourdissant.

Manifestement, et ça saute aux oreilles dès les premières écoutes, le groupe s’est reformé pour les bonnes raisons. Certainement pas pour essayer de trouver le secret vers le succès “mainstream” ; plutôt pour expérimenter, se faire plaisir, et à nous aussi par la même occasion.

Attention toutefois, il ne faut pas assimiler “expérimenter” et “faire n’importe quoi pour se faire plaisir, et avec un peu de chance, un ou deux mecs bien barrés vont apprécier”. Non, on parle ici de pousser le stoner traditionnel dans des retranchements aventureux, de le porter sur le fil du rasoir, à cheval entre une foison de sous-genres. Jamais on ne se vautre dans le doom, jamais non plus on ne se laisse déborder par des déluges fuzz, on est toujours borderline, mais sans jamais vraiment lâcher prise. Une bien belle maturité pour un groupe qui n’a que 2 LP à son actif.

Avec le premier tirtre, “Los angeles q hay en mi piel”, on sent que le groupe veut nous emporter vers des sentiers subtilement doomesques (rythmiques lentes et lancinantes, chant hanté), puis dès “El amor es un perro del infierno” et ses soli (en fond) lancinants (typiques du desert rock est-californien), on abandonne toute velléité d’étiquettage et on se laisse aller. Certains titres peuvent apparaître plus faibles, mais au final, cette galette représente un très agréable “rollecoaster ride” : on se laisse aller, on navigue entre instrumentaux fiévreux (“Dios astronomo”, ou le très folk et hispanisant “Luto” qui tourne limite à la BO de western) et chansons plus percutantes (“Zé” et son intro qui ferait headbanguer un cheval). Notons au passage que le chant est en espagnol, ce qui surprend évidemment, mais s’avère totalement adapté.

Bref, une bien bonne galette, qui, même si elle donne l’impression de partir un peu dans tous les sens, ne paraît pas pour autant “décousue”. Sincérité et intégrité sont les maîtres mots de cet ouvrage, rimant en l’occurrence avec qualité et plaisir auditif. Un bien agréable album.

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