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Vibravoid – Delirio Dei Sensi

On n’avait encore jamais parlé de Vibravoid sur Desert-Rock. L’occasion donnée par la sortie de ce “Delirio Dei Sensi” sur le label transalpin Go Down nous permet de combler ce manque. Vibravoid, c’est un groupe allemand né au début des années 2000, à l’initiative de son frontman Christian Koch. Vibravoid c’est aussi déjà presque vingt albums au compteur (dont neuf ces trois dernières années…), et une pelletée de singles, EP, etc… La production de ce groupe est juste dantesque. Musicalement, Vibravoid c’est un peu une fenêtre dans le temps, un combo qui évolue dans un genre sans âge, et qui s’y cantonne avec bonheur depus les débuts de sa carrière. C’est remarquable et honorable en soi. Après, comme on dit, “faut aimer”…

Parce que oui, Vibravoid c’est quand même un sacré choc musical. Le groupe pratique un rock psychédélique absolu : leur appréciation du genre est si totale, qu’ils ont pris le relais direct (avec quelques décennies mises entre parenthèses) des Pink Floyd (époque Barrett), Cream, Hawkwind, Tangerine Dream ou Amon Düül, en développant leur propre approche, complètement intègre, du genre. Le décalage temporel est vibrant, et il suffit d’écouter les deux ou trois premiers titres pour l’assimiler complètement : instrumentalement, le clavier prend presque toute la place. Un orgue “old school”, au son presque constant sur tout le disque, proche du Mellotron, comme un son de Hammond chargé d’écho, une composante aiguë et spacy qui surnage sur tout le disque. La guitare est bien là, mais rarement dans une posture offensive (contre-exemple : “Magic mirror”), tout comme les autres instruments.

Si l’on passe à l’écoute de l’album ici présent, nous autres francophones sourions gentiment à l’écoute du premier titre, une reprise du “Poupée de cire” de Gainsbourg (via France Gall). Sont marrants ces allemands quand même… Sauf que non, c’était pas une blague : c’est vraiment pour honorer la mémoire de Gainsbourg qu’ils reprennent ce titre avec la plus grande sincérité musicale ! Ce n’est d’ailleurs pas le seul : le CD de l’album comporte aussi en bonus (cinq bonus par rapport au vinyl quand même) la reprise de “La poupée qui fait non” de Polnareff, du même tonneau ! Le groupe n’est d’ailleurs pas avare en reprises (Aphrodyte’s Child, Tyrnaround, Human Expression…). Faut dire que cet album a une genèse particulière : le boss de Go Down Records, profitant de leur venue en ses terres nord-italiennes, leur a proposé pendant deux jours le gîte et… le studio ! Le combo a donc commencé par enregistrer quelques reprises issues de son set live (cf plus haut) puis a enregistré de nouvelles compos, en gestation jusqu’ici ou même complètement écrites ou improvisées en direct. Personnellement je retiendrai surtout “Listen can’t you hear”, qui sur plus de dix minutes, déroule un gimmick musical intéressant, l’excellente reprise de Tyrnaround “Colour your mind”, et le super ambiant “The golden escalator”, avec ses presque treize minutes de trip planant…

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