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Wedge – Killing Tongue

Quand certains prétendent que le rock ’n’ roll est mort, pleurant leurs idoles perdues en saignant toujours plus leurs vinyles poussiéreux, d’autres s’efforcent de prolonger cette glorieuse époque. Le trio berlinois de Wedge, nommé d’après le premier outil de pierre de l’histoire, appartient à cette famille de groupes. Ceux qui refusent l’extinction d’un genre, qui lui témoignent toute leur affection et s’investissent à 2000 % afin d’en ressusciter les sensations.

Quatre ans après son premier album éponyme, Wedge formé en 2014 revient le 9 février 2018 avec une nouvelle production signée chez Heavy Psych Sounds. Un concentré chaleureux de rock classique, de garage des années 60 et de tout ce que les 70’ ont offert de mieux ; e que s’apelorio Killing Tongue.

Dès les premières secondes de « Nuthin » » on entend la cassette se rembobiner vers la génération sacro-sainte. Puis les cordes de guitare de sieur Kiryk Drewinski commencent à s’agiter et nous entraînent dans une rythmique pleine d’énergie. En moins de trente secondes on sait à quoi on a affaire. Une furieuse ligne de basse se cale sur une batterie au galop, et ensemble invoquent un solo d’orgue puis de guitare. Impossible ici d’ignorer la ressemblance à Deep Purple. Même dans la structure on est à la maison : intro-couplet-refrain-couplet-refrain-pont-solo-refrain. Une pièce usinée de 2 min 30 s qui vous met direct dans le bain.

Les membres se présentent au nombre de trois, mais pourraient tout aussi bien être six. Si Kiryk se partage la gratte et le chant, il touche aussi un peu aux percussions et à l’harmonica, comme il le montre dans « Push Air ». On l’entend même agiter de vraies chaines durant l’intro psyché de « Tired Eyes ». Le batteur Holger Grosser dit « The Holg » se balade à loisir sur des congas ou des cloches, jouant avec cabasa et autres tambourins avec une aisance déconcertante. Quant à David Götz, lorsqu’il n’envoie pas ses lignes de basse entêtantes en plein visage il vient sublimer la musique à l’aide de son orgue ou de ses autres claviers.

Sans surprise, les influences se révèlent nombreuses chez Wedge. On songe bien sûr à Led Zep et aux Who, mais on pensera aussi Santana à l’écoute de « Quarter to Dawn ». Par ailleurs et avec plus de subtilité, certains refrains ne seront pas sans rappeler les mélodies de Jack White.

Il s’agit ici d’un album aux origines incontestables, joyeux et dynamique, qui ne cesse de stimuler les sens sans rien apporter de nouveau au genre. Wedge ne s’efforce guère de sortir des sentiers battus, mais propose au contraire un superbe hommage à une époque qui se veut immortelle. Des constructions éternellement efficaces magnifiant cette simplicité adulée et qui sauront assurément faire transpirer les foules en live.

Note de Desert-Rock
   (7/10)

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Voir les commentaires (1)

  • un album génial qui voit le groupe évolué de façon sensible dans sa manière de composer avec apport de sitar, orgue etc...