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Weite – Oase

 

Alors que nous digérons toujours l’excellent second album de Delving, dont nous vantions les qualités ici, Nick Di Salvo (Elder) revient déjà avec son autre projet solo (même s’il est ici bien plus entouré sur la partie studio), Weite, et un second album nommé Oase. Au départ monté comme une session jam, Weite devient rapidement un groupe à part entière composé de Ingwer Boysen (Delving) à la basse, Michael Risberg (Elder, Delving) et Ben Lubin (Lawns) aux guitares, Fabien de Menou (Perilymph) aux claviers, et donc aussi de Nick Di Salvo (Elder, Delving) mais qui ici opère en tant que batteur. 

Il ressort de cette association un premier album Assemblage, sorti en 2023, un regroupement des jams du groupe en quatres morceaux nous emmenant dans des terres où le rock psyché des années 70, le krautrock et les synthés sont rois. Cet Assemblage restait plutôt agréable à écouter, notamment avec ces quelques touches plus jazzy, bien qu’assez sobre techniquement et posait de bonnes bases pour la suite de l’histoire. 

Oase démarre sur “Versteinert” où l’on est hypnotisé par les notes de guitares puis entraîné paresseusement dans le rêve par la répétition des deux mélodies principales du morceau. Voilà le mood général de l’album qui se veut comme sept failles dans l’espace temps où l’auditeur peut s’échapper et se laisser aller à la contemplation et l’introspection. Du lumineux “Time Will Paint Another Picture”, à la lente première partie de “The Slow Wave”, tout nous ramène à cette une invitation à s’évader dans une boucle de synthés, une mélodie à la flûte ou une ligne de basse qui rebondit…

Avec toute cette douceur, Weite n’oublie pas de disposer ça et là quelques fulgurances comme sur “Roter Traum”, idéalement placé en milieu d’album, avec son riff saillant et sa seconde partie où les couleurs d’Elder se ressentent avec ce côté légèrement épique dans les guitares et les synthés. Idem sur la dernière partie de “Versteinert” ou sur “The Slow Wave” qui feint de nous envoyer voir morphée avant de basculer dans un trip jazz acide qui gagne au fur et à mesure en lourdeur. 

Oase fait partie de ces albums que l’on peut qualifier de moelleux tant ils sont agréables à écouter. Le seul défaut de cet album sera de ressembler à Delving et à Elder dans ses moments les plus aériens… est-ce vraiment un défaut au vu de la qualité de ces groupes ? Certainement que non mais un peu plus de prises de risques ou d’expérimentations sur ce type de production n’aurait gêné personne (et si au final c’était Elder, groupe principal de Nick, le vrai laboratoire à idées ?). Techniquement toujours aussi impeccable, les cinq musiciens entremêlent avec intelligence l’univers krautrock avec un rock psychés empruntant beaucoup à Genesis notamment sur certains passages où basse et claviers se répondent (“Versteinert”, “Eigengrau”) voire sur les ambiances presques naïves de “Time Will Paint Another Picture”. Le travail de composition est aussi bien plus abouti que sur Assemblage, ce qui enrichit chaque nouvelle écoute de Oase

 


 

Note de Desert-Rock
   (7/10)

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