Sorti de manière discrète en 2007, le second album de White Hills, Glitter Glamour Atrocity se voit réédité en format vinyle suite à l’utilisation par Jim Jarmusch d’un des morceaux de l’album pour son film « Only lovers left alive » . Le label Thrill Jockey records a mis les petits plats dans les grands et du coup l’album dispose d’un nouveau master adapté au LP!
Alors c’est vrai que niveau nouveauté on peut faire mieux … mais pour les retardataires comme moi qui ne connaissaient le groupe que de nom, voilà une bien belle façon de rattraper le temps perdu !
On plane ici entre Space Rock, Trip Psyché et Stoner version méchamment stone.
Une sorte de mélange improbable entre Acid Mother Temple et The Album Leaf .
L’album démarre sur un plan typiquement Stoner, à la Sungrazer sur lequel on aurait ajouté des nappes de synthé et autre bidouille noise parfaitement barrés, ça fonctionne direct et le ton est donné . On part ensuite sur une rythmique encore plus marqué par l’école japonaise où se croisent rock 70’s et champignons hallucinogènes. Pour en finir avec AMT, on retrouve ici le même genre d’atmosphère vaporeuse, où l’on s’amuse à varier un même thème/rythme jusqu’à plonger l’auditeur dans une sorte d’hypnose consentante. A noter que chez White Hills cet état second ne s’accompagne pas de malaise et de nausée mais d’une sorte de bien être mélancolique, un genre de spleen, m’voyez ?
Les mélodies quasi pop, agréables et non mielleuses, se posent sur une musique à l’opposée, construite sur une base plus underground et moins accessible. Les chansons naviguent sur un océan d’effet plus barrés et spatiaux les uns que les autres posés sur des instruments rock, qui nous envoient un bon pâté de riffs et de plans répétitifs quasi envoûtant comme il se doit.
Quitte à me contredire, le point fort de ce disque réside dans le fait que l’ensemble n’est pas trop chargé, les morceaux reste lisibles et s’apprécie sans étouffement. Dans ce style de musique, ce n’est pas si courant. En milieu d’album on trouve même une plage de 5 min construite autour d’ une gratte acoustique et de ces fameux collages sonores pour l’accompagner, créant ainsi une sorte de pause qui permet de reprendre sa respiration avant de replonger dans la 2ème partie de l’album où nous attendent encore de très bonnes choses.
Le côté calme et ambiancé de ce disque ainsi que sa personnalité très marqué et son développement sans changement brusque, font de cette musique un choix assez évident pour être incorporé dans un film comme Only lovers left alive. On retrouve ici le même type de déroulement que chez Jim Jarmusch. Il se passe toujours quelque chose même lorsqu’on a l’impression de faire du sur place et les passages violent/radicaux/experimentaux sont bien présent mais présentés d’une manière presque poétique qui permet de les incorporer en douceur.
Comme souvent, pas besoin d’en faire beaucoup pour en dire long.
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