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Witchskull – The Serpent Tide

 

Quatrième album déjà pour les australiens de Witchskull, il serait temps de se réveiller, les gens, et de leur accorder le crédit qu’ils méritent ! Le trio est “actif” depuis presque une décennie déjà, mais manque cruellement de notoriété. Continuant son travail de besogneux pour la cause, Dorrian, droit dans ses convictions, publie leur troisième disque sur Rise Above, en espérant que la reconnaissance fasse son chemin, petit à petit. La qualité de ce The Serpent Tide y suffira-t-elle ?

(Petit aparté : si vous n’avez jamais écouté Witchskull, il faut savoir que son très remarquable vocaliste Marcus De Pasquale a un timbre étonnamment proche de Steve Hennessey, l’emblématique chanteur de Sheavy. Voix légèrement nasillarde, puissante et parfois chevrotante, l’effet est troublant… voire émouvant, d’autant plus que  Hennessey est présentement en train de lutter contre un méchant cancer – toutes nos pensées l’accompagnent)

Musicalement, Witchskull c’est l’heureuse rencontre entre le doom metal US/UK des années 80/90, le stoner des années 90/00 et la NWOBHM, en gros… En d’autres mots : ça riffe fort et dru, c’est heavy, ça sait ralentir ou emballer le tempo lorsque nécessaire, ça n’hésite pas à lâcher quelques leads bien sentis, et le tout est enseveli sous un déluge de guitare-basse bien puissant, bien aidé par une prod efficace.

Dans ce cadre musical très emballant, huit compos (autant que sur tous leurs albums précédents !) viennent animer cette galette courte (35 min) mais riche. Au premier abord cette densité est quasi étouffante : on jouit auditivement, certes, mais l’on a du mal à détacher les titres les uns des autres, si pleins qu’ils sont en riffs, riffs, riffs, puis breaks puissants et affriolants, soli de guitare tous plus enthousiasmants les uns que les autres… Le tout, répétons-le, bien accompagné par le chant très particulier de De Pasquale, qui pourrait rebuter certain(e)s de prime abord – mais vaut mieux rentrer dedans à fond, sous peine de passer à côté de quelques beaux joyaux. On pense au doomy “Misery’s Horse” et son break/soli cavalcade, au très heavy et volontairement monolithique “Rune of Thorn”, au jouissif et groovy “The Serving Ritual”(quel solo étourdissant !), le puissant et mélodique mid-tempo de “Sun Carver”, “Bornless Hollow” et son riff groovy d’école… Et ça déroule ainsi non stop, c’est diversifié, c’est nerveux et lourd, et on ne s’ennuie pas : la galette appelle à l’écoute répétée, et on ne se fait pas prier.

Est-ce que ça suffira donc à réorienter les masses vers ce groupe trop discret ? Tant qu’il n’aura pas l’opportunité d’enfin venir se frotter aux scènes européennes pour se faire mieux connaître (jusqu’ici il n’a jamais joué qu’en Australie et un peu en Nouvelle Zélande… une tentative de tournée européenne fut avortée par – devinez – le COVID !), c’est difficile à envisager. En parallèle, charge aux amateurs de bon son de déguster leur discographie et de la faire connaître, c’est tout ce que l’on peut faire à ce stade… et c’est déjà pas mal !

 


 

Note de Desert-Rock
   (8/10)

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