Depuis les forêts des montagnes Appalaches, les sorciers de WyndRider propagent leurs ombres à l’aide d’un stoner-doom occulte, se réclamant du grand Sabbath. Après un premier Ep éponyme, sorti l’an dernier, plutôt convaincant et dégoulinant déjà de malice, Chloe Gould, chanteuse et maître de cérémonie, accompagnée de Robbie Willis (guitare), Joshuwah Herald (Basse) et Josh Brock (batterie), nous offre un premier album intitulé Revival. Mais si nous y voyons une offrande, nul doute que WyndRider y voit un moyen de nous attirer dans son antre pour nous faire passer dans d’autres dimensions ! Il suffit d’observer la pochette pour deviner leurs sombres intentions.
Composé de 7 titres, Revival peut en réalité se découper en deux parties bien distinctes. Tout d’abord, de “Forked Tongue Revival” à “Devil’s Den” le groupe arbore des couleurs stoner avec déjà un rythme lent et un vrai groove du désert qui fait penser par moments à Acid King. Et puis à partir de “Remember the Sabbath”, ça bascule dans une musique plus sombre appelant bien sûr la référence Sabbathienne, mais aussi Electric Wizard pour l’aspect messe occulte et sur certains solis qui rappellent l’époque Witchcult Today. WyndRider reste donc sur les bases solides de son premier EP mais apparaît plus puissant et sûr de son orientation notamment au niveau du chant qui semblait quelque peu en retrait sur l’EP mais qui ici devient une des principales forces de l’album.
Avec sa voix profonde, presque théâtrale, Chloe nous envoûte doucement pour finir par évoluer avec l’assombrissement de l’album et, sur “Remember the Sabbath” et surtout “The Wheel”, transformer chaque ligne de chant en incantation. L’ensemble des instruments va suivre cette bascule vers le malin, notamment la guitare dont les riffs Iommiesque sur “Motorcycle Witches” ou “Devil’s Den”, très efficace et entêtant, vont muter en riff dégoulinant de lenteur comme ceux de “Under the Influence”. La basse elle ronronnera de bout en bout, apportant ce groove sablonneux aux morceaux plus stoner (“Motorcycle Witches”, encore lui !). Enfin la batterie amène dans ses breaks une énergie bizarre avec une présence très forte de la caisse claire donc chaque coup semble marquer un pas de plus vers ces montagnes maudites.
Vous l’aurez compris, WyndRider maitrise parfaitement son ambiance, et ce dès “Forked Tongue Revival” qui colle efficacement les deux faces du groupe avec son riff épais et son chant final qui nous appelle depuis les profondeurs. Le groupe nous pond là un premier album de bonne qualité et qui, malgré les influences évidentes et son type de chant féminin qui en rappelle d’autres (ça n’enlève en rien la qualité du chant entendons nous bien ), arrive à avoir sa propre identité. L’immersion dans leur univers s’amplifie au fil des écoutes, la découverte de quelques mélodies ou effets comme offrandes supplémentaires. Reste à voir désormais si l’ombre de WyndRider grandira jusqu’en Europe et comment ils feront évoluer (ou pas !) leur musique… On sera là pour témoigner en tout cas !
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