Je ne pensais pas être amené à parler de ce groupe dans les pages de Desert-Rock, et pourtant, leur dernier album mérite une attention particulière. On connaissait ce combo bordelais hors du commun dans un registre post-hardcore un peu froid et difficilement accessible. Mais même si bon nombre de stoner addicts (généralement des gens de bons goûts) apprécient des groupes comme Pelican ou Isis, on était quand même loin avec leur musique des contrées chaudes et désertiques (plus proche du froid et de l’austérité nordiques…). Mais la dernière galette de YONL pourrait bien plaire à quelques fans de stoner.
On retrouve donc le combo frenchie avec ce lugubre “Ausserwelt” sous le bras, un album de 4 morceaux (pour 50 minutes en tout, quand même), 100% instrumental. Ce disque vous plongera dans des ambiances noirâtres, glauques, angoissantes, avec un talent certain. Là où il entrait auparavant en compétition “musicale” avec des groupes plus gros que lui, YONL explore aujourd’hui avec “Ausserwelt” un penchant de sa personnalité musicale inédit, et lui ouvre des portes aux perspectives plus excitantes. Les mélomanes se délecteront de passages de gros doom “moderne”, bercé de séquences aux limites du drone, le tout porté par des déluges graveleux de guitares et de basse aux tendances sludge. On ne s’attendait pas à ça de la part de ce groupe ! Le tout s’écoute comme une lancinante et oppressante bande originale de film, de celles que vous pouvez passer en boucle sans vous lasser, qui vous emmènent dans des contrées aériennes au détour d’un break lumineux, puis vous ramènent dans les profondeurs en deux accords de grattes telluriques. Une musique d’ambiance(s), en quelque sorte.
Vous l’aurez compris, si vous arrivez à dompter ce disque exigeant, vous prendrez un grand plaisir à le laisser tourner pendant des heures sur votre platine CD. Les amateurs de stoner ou hard rock plus “traditionnel” pourront en revanche passer leur chemin.
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