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ZED – Trouble In Eden

La scène rock de la Bay Area de San Francisco n’a plus à se faire un nom, ancrée désormais dans l’imaginaire collectif comme, si ce n’est le berceau parfois, le creuset dans lequel s’est développé nombre de combos incandescents. Appartenir à cette scène revient à inscrire sur son CV que notre niveau de pratique de rock est “langue maternelle” et non juste “courant”. C’est sans subir la pression mais en la relâchant groovement que ZED sort son nouvel album “Trouble In Eden”, 10 titres chaudement présentés par une déesse guerrière (qui fascine autant que l’on a pas envie de venir lui chercher des noises) en couverture. L’arsenal en ses mains est aussi classique que la facture des chansons du quatuor américain mais armes courantes n’empêchent une maîtrise originale.

Ce qui distingue ZED de la tripoté de earth rockers nord-américain qui se vautre dans la tournerie facile et le groove ultra bavant, c’est sa capacité à sortir des sentiers battus avec des plans inattendus de bon aloi. Autour d’un riffing efficace savamment balancé, la section rythmique et particulièrement la basse offre son lot d’incursions funk, de lignes slapées, et se décroche ainsi du mix par son jeu et ce son aussi gras que percutant. Les gratteux ne sont pas en reste avec entre deux bucheries, quelques soli sachant chatoyer autant le blueseux que le heavy-metalleux. Avec tout ça, vos pieds ne résisteront pas à la furieuse envie d’entrainer le bas de votre bassin à onduler en accord avec ces morceaux entraînants aussi efficaces, sans sa classieuse sobriété, qu’un Clutch compensée par une débauche de riffs d’artificier aux arrangements multi-colorés.

Variant ainsi au fil de l’album les révérences aux diverses pierres angulaires de la musique amplifiée des 40 dernières années tout en se les appropriant, les californiens enfilent les tubes comme d’autres les perles. Tenu sur toute sa longueur par ce chant entre Chris Cornell et Ian Astbury grattant sur certaines lignes le Maynard James Keenan de A Perfect Circle, “Trouble In Eden” vaut plus que la somme de ses parties. La répétition des écoutes vous permettant de souligner et/ou de repérer ce petit “je ne sais quoi” qui fera vibrer votre for intérieur dès les préliminaires de chaque titre. Un troisième album et encore beaucoup sous la pédale, ZED est loin d’être dead et a certainement encore beaucoup de kilomètres de promesses à nous enquiller.

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