DESERTFEST Belgium – Jour 3 (Amenra, Elder, Acid King, Naxatras, My Sleeping Karma,…) – 14/10/2018 – Trix (Anvers / Belgique)

CHILD

Malheureusement ce sont les dernières notes de Timestone qui s’échappent du bar/Vulture lorsque nous pénétrons dans la salle et, plus haut, là haut, tout là haut à la Canyon stage, les australiens de Child égrènent quant à eux leurs premières (« notes », pour ceux qui ont trouvé, à raison, cette phrase trop longue et alambiquée dans le seul espoir de faire un effet de style dont on se serait, finalement, bien passé). Attention à vos bas-ventre messieurs-dames, la musique du trio, chaude, sablonneuse et hendrixienne parle directement aux hormones. Qu’ils soient extraits de Bluesside (« Blue Side Of Collar ») ou de leur dernier EP en date (« Going Down Swinging »), les titres du trio (allitération en « tr », bravo !) feraient fondre du beurre sur le nombril des plus frigides. Un grand moment de sexe habillé en somme.

 

 

ANCESTORS

Plus aérien, Ancestors, fraichement reformé, ouvre la scène principale et amène son esprit psychédélique et un son floydien sur un festival qui a gentiment la gueule de bois. Au milieu de quelques extraits de Suspended In Reflections, leur superbe nouvel album, les californiens emmènent l’assistance dans le cosmos le temps de « The Trial », extrait de l’indispensable Off Sound Mind et toujours aussi magistrale en live. Un très grand moment de bonheur.

 

 

MY SLEEPING KARMA

Tandis qu’Heads fait la sensation sur la Vulture, My Sleeping Karma remplit à ras bord la scène principale. Un set énorme, comme à l’accoutumée et une folie atteinte sur « Ephedra » toujours de loin leur meilleure cartouche live. Patrons.

 

 

SOFY MAJOR

Seul groupe français de l’affiche, les Clermontois de Sofy Major proposent leur post-trucs aux inflexions doomy et mettent l’accent sur le versant le plus psychédélique de leur univers, remportant un joli succès d’estime du parterre attentif (à défaut d’être massif) de la petite scène.

 

 

ACID KING

La mise sur Orbite du début de soirée sera signée Acid King, au set classique pour quiconque suit la formation régulièrement. Mais la haute teneur en psychédélisme de leur Stoner primitif transporte toujours autant. Lori S., seule rescapée du groupe originel, chante juste (ce n’est pas toujours le cas) et le son, déjà puissant en début de set, sera écrasant comme il faut après « Silent Circle » et le changement de tête d’ampli du bassiste, la première ayant simplement grillé. Malgré le(s) problème(s) technique(s), Acid King a encore et toujours l’étincelle. Respect.

 

 

EAGLE TWIN

S’ensuit alors la plus grosse course de ce festival, avec Eagle Twin tout d’abord. En effet le duo de Salt Lake City fait à deux plus de bruit qu’un troupeau de cerf et, puisqu’on parle de bois, les baguettes de Tyler Smith volent dans tous les sens, se brisent, s’échappent et le chaos ambiant donne au set des allures de leçon. La petite salle est plaine (autre figure de style, jouant sur l’orthographe des mots afin de filer la métaphore du grand ouest, rapport à Salt Lake City…) et exulte dans un seule et unique brame de joie sauvage (oui y a bien le jeu de mot que vous imaginez avoir compris).

 

 

THE SKULL

Vient alors le temps pour The Skull de bénir le festival de sa présence. Tee Shirt Black Sabbath, américains en surpoids et chapeau en cuir, rien à dire, rien à faire, on est dans le vieux doom à papa. D’ailleurs dans la salle l’entrée semble avoir été interdite aux moins de 30 ans, surement occupés à une séance d’onanisme pré-Amen Ra devant le superMERCHé du groupe belge. Eric Wagner, tel un messie cheap bénit la foule (il se partage d’ailleurs avec le bassiste d’Enslaved la palme du meilleur sosie du père noël sur le festival) et tandis que le batteur s’amuse comme un fou (mord ses baguettes, tape sur les lights, se met debout à toute occasion etc), le reste du groupe riffe bas et régale les vieux de l’assistance avec les meilleures banderilles de ses deux excellents albums. Morceau de choix, bien sûr, avec « The Tempter », de Trouble, tronçonnée en fin de set alors que le temps qui leur était imparti était largement dépassé.

 

 

ELDER

A peine les dernières notes jouées, nous voilà qui fonçons voir Elder, dans une Desert Stage bondée. L’ajout d’un guitariste en live donne encore plus d’amplitude à ce groupe d’insupportables gamins au talent incontestable. La doublette en entrée « Dead Roots Stirring » / « Sanctuary » changerait le plomb en or pour peu qu’il en soit le désir d’Elder, au rock philosophale. La set list se concentre bien sûr sur Reflections of a Floating World, opus de référence et dernier en date pour ce groupe que rien ne semble pouvoir arrêter. Du talent, du vrai.

 

 

NAXATRAS

Peu intéressé par Jozef Van Wissem, principalement par aversion des noms à particule, nous préférons bien sûr Naxatras et son stoner psychédélique aussi classique que classieux. Le trio grec nous fait fermer les yeux (il n’y a pas grand chose à voir sur scène, cela reste très statique) et nous transporte dès les premières notes de « Pulsar 4000 » (un sacré beau titre). Toujours plus notre style qu’Amen-ra dont nous goûtons peu à l’esprit, disons, rocailleux.

 

 

THE WELL

Plutôt qu’Amen-ra, nous nous rabattons sur The Well, enchantant la Vulture Stage avec son rétro rock de hippie. Rare en Europe, et ne bénéficiant pas (encore) du succès que l’on était en droit de leur prédire, le groupe fait plus que son boulot et fait dodeliner les têtes encore sur les épaules à cette heure du troisième et dernier jour de fest.

 

 

WHORES.

Des trois trios chargés de clôturer les trois soirs du festival, Whores est définitivement le plus punk (avez vous remarqué cette figure de redondance stylistique sur les trois jours de fin de fest ?). Aussi teigneux qu’urgent, le set de Christian Lembach et sa bande met une belle bagarre dans le Canyon et tandis que la guitare de ce dernier finit sa course dans le public, chacun peut repartir, épuisé mais ravi, fallait t’il que l’on s’aime et qu’on aime la vie (oui ce sont des paroles d’Aznavour, et oui elle ne veulent pas dire grand chose).

 

 

En mélangeant valeurs sûres de la scène (Crowbar, Orange Goblin, Yob,High On Fire ou My Sleeping Karma), aux concerts millimétrés, et jeunes pousses qui feront les décibels de demain (Messa, Eagle Twin, Blood Of The Sun, Naxatras), le moins que l’on puisse dire c’est que le Desertfest ne nous l’a pas fait à l’Anvers.

 

 

Iro22

Photos fournies par @desertfest_belgium (Instagram)/@desertfestbelgium (Facebook)

Credit: @MarmotAPhotography (Facebook)/@marmo_da (Instagram)

 

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