C’était une date attendue que celle de ce dimanche soir, Uncle Acid revenait de la perfide Albion pour se rappeler au bon souvenir du peuple Parisien ce qui n’était pas arrivé depuis deux ans! Rendez- vous fut donc pris à la Maroquinerie, salle emblématique du XXe arrondissement, toute en sous sol et en queue au bar. Une belle étuve qu’il est toujours bon de venir retrouver.
Les hostilités débutent vers 19H devant un public éparse. Le trio de L.A Witch ouvre une demie heure plus tôt que ce qui avait été prévu de longue date et beaucoup n’avaient pas mis à jour leur agendas. De fait il est aisé de se déplacer dans la fosse et de venir découvrir de près les trois sorcières de Los Angeles (Comme leur nom l’indique, ca ne s’invente pas!). Le set que vient délivrer le groupe est assez semblable à la version studio et c’est une prestation maîtrisée au millimètre qui se joue ce soir. Le public est attentif et l’accueil plutôt chaleureux. Pour autant il faut bien reconnaître qu’en ouverture d’un groupe tel qu’Uncle Acid & The Deadbeats que leur garage Rock un rien West Coast semble un peu terne. Il faut cependant rendre hommage aux riffs de basse de Irita Pai qui viennent dimensionner les morceaux. On s’arrête bien souvent sur l’agréable surprise qu’est la tessiture de voix de Sade Sanchez qui offre nombre de modulations intéressantes. Du côté de la mise en scène, les Dames ne bénéficient que d’un light show famélique sur fond projeté statique et psychédélique. Pour autant l’effet n’est pas des plus vilains et on remerciera les balances d’une qualité certaine et assez propre à La Maroquinerie.En bref, les riffs tournent parfois en boucle sur un fond rythmique assez entendu mais dont l’efficacité envahi la salle et bien que l’on ne soit pas dans le summum de l’originalité la trentaine de minutes du set suffit à conquérir une bonne partie du maigre public présent.
Après une courte pause, le temps des balances arrive pour Uncle Acid et ses Deadbeats. Entrée plus qu’épaulée par un staff mettant en place un cahier avec les paroles ou éclairant les marches qui descendent sur la scène pour éviter une chute malencontreuse. Déjà le public montre son enthousiasme hurlant pour certains le nom de Kevin Starrs qui entonne d’emblée un “I See Through You” plaintif et rassembleur. Malgré cette ferveur autour de l’emblématique leader de la formation, la mise en scène ne promet pas de le placer au centre de la scène autrement que de part son positionnement. En effet, les spots mettent le groupe majoritairement en contre jour et en particulier Kevin. Une fois de plus la balance est parfaite pour ce qui est de la fosse, peut-être un peu plus discutable du fond de la salle, mais à cause de la configuration de cette dernière avec son amphithéâtre et sa coursive arrière moins bien positionnée par rapport aux enceintes. En interview Kevin Starrs nous avait parlé de l’écran derrière le groupe (voir notre interview de ce mois-ci) et en effet la projection qui s’y déroule ajoute un très bel effet scénique. Images psychédéliques, bains de sang proches des effets d’une lampes à lave. Un très bel écrin pour livrer la musique des Deadbeats.
Du côté de la musique justement, le mix entre les titres des albums est agréablement distribué. Bien que la tournée soit la promotion de Wasteland, celui-ci n’est pas surreprésenté dans la setlist qui se répartie équitablement entre tous les albums . Pour ce qui est de l’interprétation des anciens titres, les nouveaux musiciens assurent comme s’il avaient toujours été aux côtés de Uncle Acid. Le bassiste en particulier assure un jeu scénique intense et rassasie le public d’harmonies intégrées dans l’ensemble des compositions. Si le second guitariste reste plus en retrait, semblant rechercher une concentration maximum, son jeu où les ruptures de temps son nombreuses montre qu’il à toute sa place dans le groupe. Enfin le batteur fait l’objet de toutes les attentions lorsque les trois guitaristes se tournent vers lui dans une communion musicale impeccable. La prestation live est parfaite, intégrant dans les morceaux des perles de jeu improvisés du coté de la guitare de Kevin Starrs.
Le public entre doucement dans le son et c’est le break à la moitié de “Shockwave City” qui fait basculer les fans dans la liesse. Enfin la fosse s’anime, poussant jusqu’au pogo et les titre suivants avec entre autre “Crystal Spiders” “Pusher Man” ou Blood Runner”ne font qu’augmenter la joie de la foule qui désormais à complètement rempli la salle. Il faut dire que les guitares sont ultra raccord, le jeu subtilement technique garde une puissance mélodique certaine et les riffs majeurs de Uncle Acid ainsi que les breaks incendiaires prennent toute leur valeur en live. La Maroquinerie est devenue une véritable étuve alors que sonne le rappel, mais quel rappel! Trois titres “Melody Lane”, “Evil Love” et une clôture sur “No Return” après 1h30 d’un set dont tout le monde ressort en nage et le sourire jusqu’aux oreilles.
2h de concert au total cela semble court sur le papier et nombreux auront été ceux à se plaindre à l’ouverture des portes (Dont moi même) qu’un troisième groupe n’ait pas été à l’affiche. Pourtant alors que nous quittons la salle, les échanges sont animés, tout le monde s’est mis d’accord pour dire combien il attendait ce concert et combien il n’était pas déçu d’avoir pu y assister. Voilà donc une soirée qu’il aurait été dommage de manquer, il n’y a plus qu’à attendre la saison des festivals pour revoir ce groupe magistral qu’est Uncle Acid & The Deadbeats.
Laisser un commentaire