La date s’annonçait bien WTF à la base : mixer le power hard rock garage fuzzé bien déjanté de The Shrine au post-metal instrumental plutôt introspectif de Ddent… Mais pourquoi pas ? C’est pas le manque d’audace qui étouffera l’orga Make It Sabbathy… Mais quelques jours avant, les américains annulent… La date fut maintenue (avec l’ajout d’un groupe en première partie), c’est courageux…
Quand CouRtney & the Wolves se décide à lancer les hostilités, la salle de concert est remplie de… votre serviteur ! Passé le doux plaisir du début de concert particulier, les premiers riffs font quand même venir quelques valeureux curieux, extirpés du bar par le doux son des décibels lancés dans la salle du sous-sol. Le combo, moins jeune que l’âge de ses musiciens ne pourrait le laisser penser, déroule un noise rock largement grungy plutôt agréable. L’humeur est bonne sur scène (avec un mix second degré/cynisme un peu sur le fil quand même, avec des allusions goguenardes genre “vous êtes venus écouter du doom ?”) et le maigre public apprécie en particulier certains plans bien costauds. Bref, un peu hors sujet, mais pas mal dans son genre.
Place à Carcohl maintenant : on ne connaissait pas le quintette bordelais. On est d’abord surpris de retrouver planté sur le côté gauche le guitariste de l’ancien groupe de stoner bordelais Oyabun. Puis la surprise vient ensuite du genre musical pratiqué : le doom très old school du groupe n’est pas vraiment ce à quoi on est habitués de la part des “jeunes” groupes (même si la moyenne d’âge des zicos est plus élevée que leurs prédécesseurs). Du coup, intrigués, on se concentre et ce qu’on entend est pas mal du tout ! Ça joue bien, avec conviction, le chanteur Sébastien assure bien (quelques montées dans les aigus étonnantes font hausser les sourcils, mais c’est plutôt maitrisé) et les autres zicos, plus ou moins à l’aise avec le (petit) espace scénique du Void, sont solides. Malheureusement le genre musical pratiqué est bien loin de la vision “moderne” plutôt portée par Ddent (aucun jugement qualitatif de la part de votre serviteur) et une part du public ne reste pas jusqu’au bout, goûtant peu ce sens du riff épique et ces envolées de soli typiques du genre… Audacieux et de bonne qualité.
L’heure est venue pour les très attendus Ddent de monter sur les planches. Le soundcheck se finit bien vite et la bande son d’intro s’installe un petit moment, en particulier le temps que Louis finisse ses triturages (accordages et compagnie). Puis les premiers accords sont lâchés et la montée se fait progressive à partir de là. Les morceaux s’installent et s’enchaînent, les ambiances varient, les couches instrumentales se superposent… L’ambiance est dense et prenante ! L’ensemble du concert se fait en mode plutôt introspectif, la musique se prêtant assez peu aux échanges de type “salut Bordeaux, faites du bruit ! Allez, je veux voir un circle pit pour le prochain morceau !”. Du coup, les zicos sont concentrés et regardent plus leurs instruments ou leurs pédaliers que le public ; concentration et efficacité. Heureusement les morceaux sont bien immersifs et assez variés pour que l’on ne s’ennuie pas une seconde, malgré une scénographie très limitée (et pourtant le double spot fixe rouge du Void aura bien aidé à mettre le paquet niveau spectacle !! Quelle calamité…). Les musiciens s’entendent bien et tout est en place : la section rythmique Marc / Nico tient l’ensemble, Vinz envoie des riffs et Louis construit les nappes sonores qui viennent enrichir et compléter le tout. C’était le dernier set des frenchies avant leur passage au Hellfest, et ils ont confirmé leur solidité et leur efficacité, on n’est pas inquiets pour eux !
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