Bien aidés par un tour support probablement bien appréciable de leur écurie Relapse, les américains d’Ecstatic Vision reviennent nous rendre visite, avec notamment une grosse demi-douzaine de dates en francophonie.
C’est aux français de Yeti Lane de lancer les hostilités au Void ce soir, devant un parterre assez… discret. Le dimanche soir, quand il fait beau, le bordelais préfère manifestement rester le cul dans son fauteuil élimé pour comater devant l’inspecteur Barnaby plutôt que de lâcher une poignée d’euros et prendre un pied dont il se souviendra souvent…
Mais bref, Yeti Lane donc, duo parigot qui, s’il ne brille pas par le dynamisme débridé de son jeu scénique, force à l’admiration par sa musicalité : les plans instrumentaux spacy s’enchaînent sur une grosse demi-heure de set, faisant penser à un Mars Red Sky un peu plus planant, baigné de nappes et claviers tendance électro. Sympa et efficace.
Enfin, on est quand même venu pour Ecstatic Vision, et grand bien nous en a pris, on en est vite persuadé. Les quatre ricains rentrent dans leur set avec un professionnalisme admirable. Devant une salle n’accueillant que quelques dizaines de spectateurs, ça force le respect ! Surtout que l’énergie du groupe ne faillira pas une seule minute sur la grosse heure de leur set.
Sur scène, le groupe envoie toujours son gros heavy rock psyché lancinant, mélangeant avec un talent qu’on lui connaît groove suintant et psychédélisme, à travers un mix faisant la part belle à l’efficacité. Chaque riff bien catchy est balancé en pâture, puis rejoué, puis rejoué encore et encore, amenant une progression et une répétition qui développent une ambiance de jam psyché punchy et groovy – une machine redoutable d’efficacité.
Tandis que Doug reste l’inébranlable frontman, lâchant souvent sa guitare pour mieux aller haranguer les premiers rangs, on apprécie aussi l’apport de Kevin Nickles, multi-instrumentisme souriant et efficace, qui ajoute une dimension fun à l’ancien trio devenu quatuor.
On retiendra un set mastoc, avec des morceaux de bravoure comme un “Astral Plane” toujours aussi épique ou encore un “Electric Step” impeccable, issu de leur nouvel album.
Bref, un set dantesque, comme souvent, qui ne fut partagé qu’avec trop peu de monde. La fête aurait été encore plus folle.
Laisser un commentaire