Le set de Bongripper a fait l’effet d’une déflagration hors normes lors du Desertfest Anversois le dimanche soir, proposant un set d’une densité et d’une maîtrise qui en a laissé plus d’un – nous inclus – pantois. Impossible d’en rester là et d’attendre l’une des prochaines éventuelles tournées du groupe, super rare sur scène ; il nous fallait une nouvelle dose, et nous avons donc sauté dans un véhicule pour parcourir les routes sous vents et pluies pour rejoindre cette belle (!) ville de Dortmund, pour la date suivante de leur petite tournée.
Premier changement notable : après le vaste confort de la grande salle du Trix, retour à une configuration plus habituelle pour le groupe, le JunkYard étant un club rock d’une capacité de quelques centaines de personnes, en banlieue de Dortmund. Et pour l’heure, c’est à Noorvik d’ouvrir les hostilités. Le quatuor de Cologne déroule un set de presque une heure fort plaisant, proposant une sorte de post-metal instrumental assez lourd, à velléité progressive. L’une des spécificités du groupe tient à leurs intros, quasiment toutes constituées de longs plans rock atmosphérico-mélodiques, avant de monter en pression pour le reste du morceau. Sur le set complet, on pourra s’interroger sur ce principe quasi-systématique, mais on ne fera pas la fine bouche, en ayant quand même bien goûté ces séquences bien pesantes qui nous ont mis dans l’ambiance.
L’heure de Bongripper arrive vite et comme à l’accoutumée c’est sans effet ni mise en scène que les quatre musiciens de Chicago montent sur scène, démarrant le bruit de fond qui se transforme progressivement en intro au classique “Hail” – déja intro du set de la veille. On ne va pa rechigner à se prendre la même claque une seconde fois ; on est plutôt du genre à tendre l’autre joue après avoir pris une telle mornifle la veille. Même cause, mêmes effets : malgré une sono qui ne rivalise pas avec celle du Trix anversois (celle du JunkYard n’est pas à la peine pour autant), le son dévastateur du groupe vient nous cueillir et nous écraser au sol pendant le gros quart d’heure que dure le morceau.
Baignés par un light show modeste mais efficace, les musiciens occupent leur place et leur rôle habituel : sous le regard de O’Connor qui l’air de rien mène les débats derrière ses futs avec sa frappe gigantesque, les deux guitaristes Dellacroce et Pleckham jouent avec implication leurs parties imbriquées, et Ron Petzke, élément fondamental du son Bongripper, joue ses lignes de basse avec force en milieu de scène, frappant ses cordes sans les ménager. Le tout est bien en place et redoutable d’efficacité.
Comble du bonheur, le groupe choisit ensuite d’interpréter “Slow” issu de leur dernier album, un beau bébé de 25 minutes rempli jusqu’à la gueule de riffs plombés, de séquences aux dynamiques variées, le tout balancé avec la subtilité d’un sac de parpaings. Le public headbangue comme un seul homme pendant le reste du set, qui se conclut classiquement (et presque ironiquement au vu du titre) par le colossal “Endless” pour un dernier très gros quart d’heure de triturages de cervicales.
Le concert se termine via un feedback des guitares et le traditionnel petit rituel d’extinction via leur pédalier respectif. Quelques salutations et il est temps pour chacun de retrouver le cours normal de sa petite vie… après un passage au merch.
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