Brant Bjork, Vic Du Monte´s Idiot Prayer, 20 avril 2005, Den Hemel, Zichem, Belgique

Il est 20h45 lorsque Chris Cockrell et sa bande se décident enfin à monter sur cette petite scène du Den Hemel.
Personne ne sait ni ne comprend ce qui peut bien se passer dans la tête de cet individu, mais nous voilà en face d’un homme maquillé au marqueur avec une fausse balafre sur le cou qui,
peut être est ce une coutume dans le désert, nous balance des poignées entières de mini mars… La foule n’a d’autre réflexe que de s’écarter et l’effet comique est indéniablement raté.
L’après midi ayant été particulièrement arrosée, notre loustic n’a pas encore entamé sa première chanson qu’il réclame déjà une bière. Ce sera d’ailleurs le leitmotiv de sa soirée. Le concert en lui même est légèrement plus agréable que celui deux semaines auparavant au Hof Ter Lo d’Anvers. En effet, le son est déjà bien meilleur et la salle, pas forcément plus remplie, n’en reste pas moins plus dense de part sa taille réduite.
Les titres de leur seul et unique album s’enchaînent alors et le tout est assez convaincant car débordant d’énergie, surtout pour Chris je vous l’accorde.
Quoique le guitariste n’est pas en reste à se dandiner dans tout les sens avec sa Gibson plus grande que lui nous assenant quelques soli de guitare bien léchés.

Le bassiste, bien plus discret, assure sa partie sans sourciller, se contentant de temps à autres de quelques cris dans le micro. Les cris dans le micro, c’est d’ailleurs à peu près tout ce qu’on entend du claviériste qui manque de puissance et c’est bien dommage. Le batteur quant à lui, est comme à son habitude, calme mais bougrement efficace. Il faut dire aussi que ce n’est autre que Alfredo Hernandez (qotsa, kyuss, ché, mondo generator, Yawning man etc…)
Au final, pour un album de 11 titres en 28 minutes, le groupe joue 11 titres en une bonne demi heure, le compte y est! La tournée européenne de Brant Bjork se déroule à merveille jusque maintenant et la fin de soirée qui nous attend ne sera pas là pour dire le contraire. Comme toujours, les Bros montent sur scène discrètement et s’installent tranquillement. Les premières notes de guitare retentissent et on constate d’entrée que la qualité du son est exceptionnelle. Les réglages sur la guitare de Brant lui donne un son d’une puissance inouïe qui sera pour beaucoup dans la réussite de ce concert. Car il faut le dire, ce concert de Brant Bjork and the Bros est une réussite totale, une soirée rock’n roll de rêve.

On peut reprocher à Brant de ne pas avoir fait évoluer énormément sa set list depuis ses dernières années mais les temps changent et on aura le droit à pas moins de quatre nouveaux titres durant ce concert. On retiendra en particulier Seventy Three ou Making the Pony Trot extrait du prochain album des Bros et qui nous laissent présager d’excellentes choses pour ce nouvel opus.
Comme à l’accoutumée, certains titres sont agrémentés de longs passages instrumentaux d’une qualité indéniable et on aura même le droit à une version de I miss my chick entrecoupé d’une reprise de Sunshine Of Your Love de Cream d’anthologie. Que dire aussi de ce Rock ‘n role d’une rare intensité? Un titre joué d’admirable façon vous laissant sur le cul, y’a pas d’autre mot!
Chaque chanson est ici interprétée par un groupe de musiciens dont l’accord n’est plus à démontrer, l’entente est parfaite.
Au bout d’1h40 de spectacle, les Bros se retirent, mais chacun dans la salle sait bien que ce n’est que pour une petite coupure le temps de reprendre son souffle. « Vous en voulez encore? on a encore le temps pour une petite heure », voilà ce que l’on nous demande avant que les Bros ne reviennent sur scène. La suite du show n’est qu’une interminable apothéose, Alfredo Hernandez venant même donner un coup de main pour un titre qui restera gravé dans nos mémoires. La Concert s’achève sur un hypnotique Keep your cool très rarement joué en concert.
Bref, vous l’aurez sans aucun doute compris, ce concert fut un modèle du genre. Brant Bjork connaît le secret, la « magic potion », en bon alchimiste il vous transforme des chansons de 3 minutes en jams de 20 minutes et en véritable orfèvre il peaufine tout cela pour nous donner l’impression que c’est naturel; mais au final, ne serait-ce pas tout simplement naturel? Le talent quoi!
Pour conclure, il ne manquait qu’une seule chose à cette soirée, la présence dans la salle de ces quelques fous qui pensent que Brant et sa bande sont « statiques », « répétitifs » ou que sais je encore. Peut être auront-ils l’occasion de se reprendre en juillet pour la nouvelle tournée européenne de ce voyageur infatigable qu’est Mr cool.

Shinkibo

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