Ce dernier lundi, Garmonbozia remettait les couverts d’une affiche à succès que l’on commence maintenant à bien connaître: My Sleeping Karma accompagné de Colour Haze au Divan du Monde. 2 groupes allemands qui font maintenant figure de référence dans la sphère stoner, autant dire que ce rendez-vous était un incontournable pour les aficionados du style. C’est donc sans surprise que la soirée se jouait à guichet fermé.
Devant une salle bien remplie, My Sleeping Karma entre sur scène et avant de jouer la première note, le groupe s’enlace sereinement, sans un cri de guerre. Ce petit rituel qui ouvre chacun des concerts de My Sleeping Karma est assez emblématique de l’union qui règne au sein des membres. A l’heure où de nombreux groupes qui commencent à accumuler un certain nombre d’années d’existence se foutent sur la gueule et se détestent tous mais continuent à tourner pour des raisons pécuniaires, My Sleeping Karma semble être à des années lumières de ce modèle là. Si les 4 bonhommes font de la musique ensemble, c’est parce qu’ils ont ça dans le sang et qu’ils s’aiment. Et c’est ce qui transpire de chacun des lives du groupe, celui de ce soir ne faisant pas exception. Tout le monde a le sourire aux lèvres et s’implique corps et âme dans chacun des morceaux joués. Forcément, une telle communion et une telle énergie sont très vite significatives pour les spectateurs, impossible de ne pas être soi-même happé par les méditations de ces 4 bouddhistes du stoner. Avec ce son toujours inimitable et caractéristique, le groupe fait défiler sa discographie, de leur dernier opus Moksha en passant pas les plus anciens et désormais classiques “Ephedra”, “23 Enigma” ou bien “Ahimsa”. Avec sa bonne humeur communicative et ses morceaux planants, assister à un live de My Sleeping Karma refile toujours la pêche. Plus efficace que le Lexomyl, mais tout aussi addictif.
Colour Haze poursuit la soirée et entame son set alors que des images kaléidoscopiques et colorées brillent sur l’écran derrière eux. Le ton est donné, celui d’un psychédélisme directement inspiré des 70’s, avec la patte stoner et bluesy en plus bien évidemment. Autant le dire tout de suite, 90% des morceaux de Colour Haze reposent sur le jeu du guitariste chanteur Stefan Koglek, qui porte chaque composition où bon lui semble avec ses solis et ses quelques riffs. Car oui, vous trouverez plus de solo que de gros riffs qui tâchent chez Colour Haze. Dans cette ambiance tamisée, le son chaud de Stefan ronronne doucement, et la basse et la batterie ne manquent pas de le soutenir, toujours avec cette retenue et cette finesse légèrement folle évoquant un peu le jazz. On pourrait se croire sur le plateau de One Shot Not. Il est loin le temps où l’on remuait sur My Sleeping Karma… Mais attention, Colour Haze est aussi capable de nous faire bouger, avec des titres au groove imparable comme “Mountain” ou “Aquamaria” qui ne manquent pas leur cible et déchainent la fosse comme il se doit. On trouvera aussi les tout aussi funky “Love” et “Roses” ou encore “Magnolia” et “Labyrinthe”, tous deux extraits de leur dernier album sorti il y a peu, In Her Garden. On peut cependant reprocher à Colour Haze de se perdre parfois dans quelques longueurs, où le groupe semble être en pleine jam-session interminable. Une fois l’éblouissement devant la virtuosité du guitariste passé, certains morceaux lassent et font naître une légère impatience au sein du pit ; on va se chercher une autre bière, on regarde sa montre… Malgré cela, voir Colour Haze en live est toujours l’assurance d’un bon moment.
Une soirée à la hauteur de ses promesses ; My Sleeping Karma et Colour Haze se complètent parfaitement bien et nous font une nouvelle fois passé un très bon moment. Merci à eux!
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