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DESERTFEST Belgium – Jour 2 (Orange Goblin, Earth, Greenleaf, Belzebong, Mars Red Sky, …) – 10 octobre 2015 (Trix – Anvers, Belgique)

Comme me le rappelait André Gide (croisé à l’entrée du Trix, mais c’est une trop longue histoire pour la narrer ici) « choisir, c’est mourir un peu ». Cet adage n’aura jamais mieux trouvé sa parfaite application qu’en cette seconde journée du Desertfest Anversois. En effet, aujourd’hui plus que la veille, plusieurs concerts étaient planifiés simultanément, forçant vos serviteurs à des sacrifices hautement frustrants. Problèmes de riches ? Oui, certes… Heureusement, nous nous sommes démenés pour assister à tous les concerts, et collectivement, nous avons adoré !

 

PENDEJO

PENDEJO
PENDEJO
PENDEJO
PENDEJO
PENDEJO

L’honneur d’introduire cette seconde journée revient à Pendejo, un groupe hispanophone en directe provenance… des Pays Bas ! Ben quoi ? Cette forte empreinte latine est retranscrite dans des paroles en espagnol, donc, au même titre que les interventions du chanteur El Pastuso à destination du public entre les chansons, ou encore via des passages de trompette d’abord saugrenus, puis finalement qui trouvent bien leur place dans le son du groupe. Musicalement le quatuor ne se résume pas à quelques gimmicks : ça défouraille pas mal sur scène, les riffs sont puissants et efficaces, et un gros groove jaillit régulièrement au détour d’un break ou d’une intro irrésistibles. Le public est encore peu nombreux (la soirée de la veille a laissé des traces) mais les présents ne regrettent pas et repartent avec le sourire.

 

PROGERIANS

PROGERIANS
PROGERIANS
PROGERIANS
PROGERIANS

Après un premier épisode soutenu par du cuivre, le moment est venu de se refaire un petit plan step – notre penchant pour le sport nous perdra – pour nous blottir contre la scène de la Canyon Stage afin de se taper une nouvelle histoire belge. Celle-ci est très cohérente avec la performance que nous venons de quitter puisque la formation de Bruxelles s’illustre aussi avec une trompette (sous effets). Nettement plus sludge en ce qui concerne le rendu final, ces Belges peuvent compter sur un batteur qui envoie un bois énorme derrière son instrument. Le stoner très hargneux de ce groupe trouve son public parmi les amateurs de sensations fortes interprétées avec des grosses paires de couilles.

 

BELZEBONG

BELZEBONG
BELZEBONG
BELZEBONG
BELZEBONG
BELZEBONG
BELZEBONG
BELZEBONG

Le doom sera finalement assez peu représenté ce week-end, alors pour tous ceux qui aiment à headbanguer le plus lentement possible, ces coquins de BelzebonG sont immanquables et même spécialistes en la matière. Déluge de larsens et gros riffs sur gros riffs, la Desert Stage plonge dans l’ambiance très verte des bûcherons polonais. Car chez ces gens-là voyez-vous, tout est vert, des lumières aux cigarettes… Ça joue sur les genoux (gras) et ça secoue la tête jusqu’au sol, les morceaux instrumentaux flirtent, bien entendu, au moins avec les dix minutes et les riffs prennent leur temps pour exploser, ou imploser, c’est selon. Et vu que pour une fois c’est pas un trio, on a même droit à un deuxième guitariste plutôt balèze en solos et autres usages d’effets. Le dernier album « Greenferno » va certainement s’imposer comme un must du genre et on a probablement pas fini d’entendre parler d’eux. Merci pour la taloche les gars !

 

DEVILLE

DEVILLE
DEVILLE
DEVILLE
DEVILLE
DEVILLE
DEVILLE

Retour devant la petite Vulture Stage pour y retrouver un groupe que nous affectionnons depuis fort longtemps, Deville. Nous sommes d’ailleurs plutôt surpris de retrouver ce groupe si tôt dans la journée, sur la plus petite scène, alors qu’il a déjà prouvé son efficacité scénique depuis des années, à arpenter les scènes d’Europe sans relâche, et a lâché au fil de ses plus de dix ans de carrière de belles rondelles chez Buzzville, Small Stone, et désormais Fuzzorama, la maison de Truckfighters. Mais pas vraiment le temps de réfléchir, puisqu’Andreas nous prend à la gorge dès les premiers accords du heavy « Burning Towers », issu d’Hydra, sa production pour le label US. A noter que tous les titres de la set list du jour seront issus de ce disque ou du nouvel album, Make It Belong To Us (sacrément couillu de proposer plus de la moitié des chansons que la plupart du public ne connaît pas encore), à l’exception du toujours bienvenu « Deserter ». Confiant sans être arrogant, le quatuor hyper-énergique enquille les assauts presque sans interruption. Véritables baroudeurs du live, Deville déroule (encore une fois) un show sans accro, orienté efficacité, grâce à son heavy rock subtilement fuzzé, ne souffrant d’aucune lacune dans l’interprétation, où chacun se donne sans compter. Quel regret de ne voir ce set honoré que par un maigre public, beaucoup de monde restant hypnotisé par la fin du set de Belzebong, et/ou choisissant de privilégier Banda De La Muerte, préférant ne pas prendre un set au milieu… Mauvaise programmation dans tous les cas de figure.

 

BANDA DE LA MUERTE

BANDA DE LA MUERTE
BANDA DE LA MUERTE
BANDA DE LA MUERTE
BANDA DE LA MUERTE

Après les lumières vertes et la fumée et une incursion en terres plus traditionnelles, le moment est venu de se taper une bonne tranche de stoner aux gros relents de punk (à moins que ce soit le contraire). Le Canyon anversois est investi par des Argentins furibards qui vont envoyer leurs brulots hyper speed pendant quarante minutes qui compteront pour certains festivaliers (dont je fais partie si ça intéresse quelqu’un). Véritable bulle d’oxygène parmi des formations au style parfois assez convenu (oui je parle de certains adeptes du psychédélisme n’apportant pas grand chose de novateur), le gang de Buenos Aires fera partie des bonnes surprises de cette édition. L’homme au bonnet qui se tient derrière le micro s’avérant un showman de qualité supérieure, il permettra à ces Sud-Américains de faire bouger les culs et les nuques durant un set foutrement énergique qui verra se succéder des compos mixant savamment stoner rock et influences punkisantes sur lesquelles seront braillées des paroles dans la langue ibère (qui est rude comme chacun le sait). « 8894 », leur production sortie en avril dernier saura convaincre les plus sectaires des adeptes de stoner convenu en partie grâce à la patte magique de Monsieur Jack Endino qui a tourné les boutons pour que ça sonne juste bien. Comme leur show quoi !

 

MONOMYTH

MONOMYTH
MONOMYTH
MONOMYTH
MONOMYTH
MONOMYTH
MONOMYTH
MONOMYTH
MONOMYTH

Avec deux excellents albums au compteur, les space-rockers hollandais ont de quoi de nous proposer quatre morceaux en une petite heure de la crème du genre. L’orgue très seventies est de sortie et le son de la grande salle fait encore une fois honneur au talent des musiciens. La batterie sait se faire présente et appuyée mais demeure  souvent hypnotique et répétitive, insufflant un côté krautrock pas dégueu. On est encore dans le pur instrumental, les trois quarts du dernier effort, « Further » y passent et les effets en fond de scène sont parmi les plus immersifs du festival. Tout le monde est à sa place, s’exprime confortablement et le concert, encore une fois, se déroule un peu trop rapidement car ouais, définitivement ça reste toujours un plaisir de se ré-embarquer dans les seventies…

 

SUNDER

SUNDER
SUNDER
SUNDER
SUNDER
SUNDER
SUNDER

Cocorico ! On revient du côté de la Vulture Stage pour une spécialité lyonnaise : Sunder. Avant-même que ces dignes représentants de la relève du rock psychédélique francophone ne débutent leur set, on se pâme d’admiration devant le Mellotron blanc que ces garçons ont amené dans leurs bagages. Il en jette, l’instrument, et on se réjouit de l’entendre accompagner ses camarades durant la demi-heure de jeu accordée aux Gones. Nous allons vite être gâtés comme des coqs en pâte : l’orage psychédélique hexagonal est d’excellente facture et le clavier est bien présent dans la sono. Il l’est tellement qu’on se mettrait presque à chercher Jon Lord tant le rendu final a des accointances avec le son de Deep Purple. La set list est exclusivement constituée de titres de leur nouvelle incarnation, et les fans de The Socks n’auront rien à se mettre sous la dent ; la page est tournée, qu’on se le dise ! On tape du pied dans l’assistance et, victime d’une fenêtre de tir un poil trop brève par rapport à leur style, on regrette vite de n’avoir pas pu passer plus de temps avec cette sympathique formation qui paie le prix d’une grille horaire blindée en ce deuxième jour où les chevauchements entre les scènes Canyon et Vulture se succèdent. Tant pis je me rattraperai c’est promis !

 

VANDAL X

VANDAL X
VANDAL X
VANDAL X
VANDAL X

J’ai failli porter plainte contre Vandal X ; c’est à cause de ces deux Belges que je n’ai pas assisté à la totalité de la prestation qui les précédait sur la Vulture Stage et se télescopait dans mon planning pourtant mûrement préparé (on ne badine pas avec ça du côté de chez Desert-Rock.com). Il avait intérêt à être à la hauteur, le duo qui jouait en hauteur sur la Canyon Stage. Et bien mes cadets, je n’ai pas été déçu du voyage au premier étage : ces vandales confirment l’excellente santé du rock du Plat Pays qui est le sien. Un bipède à la guitare et un autre à la batterie qui s’échangent les parties chantées. Enfin j’écris chantée là où j’aurai pu écrire criées parce que nous sommes en plein dans le screamo avec ces lascars plutôt très au point techniquement. Parler de références dans la galaxie stoner n’est pas chose aisée les concernant et la filiation avec des génies étasuniens comme Sonic Youth est nettement plus adaptée à leur art. Ça a bien cogné durant quarante minutes et ouvert encore un peu plus le spectre musical de ce week-end de folie. Pas le temps de s’éterniser trop longtemps que, déjà, il faut s’engouffrer dans ce maudit escalier pour rejoindre la Desert Stage où une grosse sensation de cette fin de semaine nous attend.

 

GREENLEAF

GREENLEAF
GREENLEAF
GREENLEAF
GREENLEAF
GREENLEAF
GREENLEAF
GREENLEAF
GREENLEAF
GREENLEAF

Retrouver Greenleaf en antépénultième place sur la main stage fait chaud au cœur, et illustre bien le chemin parcouru ces derniers mois par nos (presque exclusivement) suédois. Très vite, il ne fait aucun doute que cette exposition n’est pas volée, l’expérience scénique accumulée par le groupe leur donnant une assurance remarquable. L’occasion nous est aussi donnée de retrouver le bassiste des excellents (feu-)Grandloom, Hans, qui après un intérim de luxe assuré par Johan de Dozer, tient désormais officiellement la basse ; musicalement, le casting s’avère impeccable, le groove du jeune bassiste allemand s’intégrant à la perfection à la musique du combo. Le rouleau compresseur de hits stoner-blues déroule donc sa belle mécanique, enquillant une set list en tous points impeccable, à commencer par l’habituelle reprise chargée de soul du « Going Down » de Don Nix. Évidemment, les meilleurs titres de leur dernière galette en squattent les meilleures places, avec en particulier les catchy « With Eyes Wide Open » et « Trails & Passes » en conclusion. Mais au milieu, le groupe s’aventure enfin à déterrer de vieux bijoux, la timidité et le spectre vocal d’Arvid, le nouveau vocaliste, ne les y aillant pas incité jusqu’ici. Triste erreur tant on déguste entre autres le bluesy « Alishan Mountain » ou encore le rapide instrumental « Electric Ryder » (issu de leur premier album il y a presque quinze ans quand même). Mieux encore, le groupe nous réserve une paire de surprises sous la forme de deux nouveaux titres qui s’intègrent dans la set list comme un charme. Une heure de groove absolu, passée sous nos yeux et dans nos oreilles avec un infini plaisir.

 

BATHSHEBA

BATHSHEBA
BATHSHEBA
BATHSHEBA
BATHSHEBA
BATHSHEBA

Changement de ton un peu brutal, du coup (et c’est aussi ce qui fait le charme de ce festival) alors que l’on s’engouffre dans la lugubre (l’ambiance musicale y fait beaucoup) Vulture Stage pour assister au set de Bathsheba. Avouons-le : on est plutôt surpris de retrouver ce groupe un peu obscur (dans tous les sens du terme) aussi haut dans la hiérarchie de la journée. Le fait qu’ils soient belges est probablement entré en ligne de compte, à défaut de leur réelle notoriété (le combo ayant fêté récemment sa première bougie…). On n’y va pas non plus à reculons, curieux notamment de retrouver Jelle derrière les fûts, l’excellent frappeur de la machine de guerre Sardonis. Rien de démonstratif de ce côté-là, le batteur se révélant plus sobre dans cet exercice plus classique. Car oui, on assiste bien à une prestation de doom assez traditionnel, se démarquant de la « masse » grâce à sa vocaliste Michelle : bon, c’est pas Jex Thoth non plus, même si la ténébreuse chanteuse évolue dans un registre plus proche du metal que du growl guttural. Au final, le set passe bien, le doom classique du quatuor est très bien exécuté, et on se penchera sans doute avec curiosité sur leur premier album à paraître chez Svart Records.

 

MARS RED SKY

MARS RED SKY
MARS RED SKY
MARS RED SKY
MARS RED SKY
MARS RED SKY
MARS RED SKY
MARS RED SKY
MARS RED SKY
MARS RED SKY

Jamais encore vus, réputés en live et malgré mes réticences quant à leurs albums studios (la voix y est pour beaucoup, j’avoue), je déambulai vers la Canyon Stage sans a priori aucun, pour voir un des rares groupes frenchies à l’affiche cette année. Décollage imminent et voyage réussi , le trio nous embarque sans peine dans un set planant et maîtrisé de A à Z. Le chant si particulier de Julien, doux et aigu, porte finalement à merveille les morceaux épais et aériens des bordelais. Ce serait même une sorte de prouesse de parvenir à allier tant de mélodie avec tant de puissance. La basse ronfle grave et le jeu de batterie est à l’avenant. La confirmation du savoir faire de Mars Red Sky se fait donc sans accroc, plutôt même avec brio, et le set proposé ce soir donne clairement envie de se (re)plonger dans leur discographie.

 

ORANGE GOBLIN

ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN
ORANGE GOBLIN

On ne pourra pas dire que l’on a eu le temps de se languir d’Orange Goblin cette année, encore moins dans un contexte festival, puisque nous les avons vus en tête d’affiche des deux Desertfest d’avril, ainsi que du Hellfest. Inutile de mentir, on n’avait pas la bave aux lèvres en arrivant dans la Desert Stage, même si, et les contre-exemples sont rares, le groupe déçoit rarement en live. Première non-surprise, « Scorpionica » ouvre le bal, comme d’habitude, et comme on s’y attendait ; enchaîné à « The Devil’s Whip », l’entame est redoutable. Sur scène les lascars sont à fond, souriants, le headbang au bord de la nuque au moindre riff (et ils pleuvent, ce soir). Le public s’y retrouve, pas de soucis. Histoire de nous déstabiliser un (tout petit) peu dans nos convictions et notre cynisme de vieux cons blasés, les anglais dégainent une poignée de titres moins souvent joués, notamment un heavy « Cities of Frost », mais globalement, on tourne autour d’une set list « taillée pour la route ». L’assurance tous risques, en gros. Soniquement, comme toujours, le mix live du groupe gagne en puissance et en gras ce qu’il perd en clarté, et on met systématiquement une poignée de secondes à reconnaître les riffs emblématiques des maîtres britons de la bûche. La conclusion, ô surprise, voit s’enchaîner un dévastateur « Quincy The Pigboy » et le rituel « Red Tide Rising » – titre qu’ils s’acharnent à garder comme conclusion systématique à leurs sets alors qu’une bonne torgnole heavy casserait bien plus efficacement les tibias d’un public qui, soyons honnêtes et observateurs, en redemande la bave aux lèvres. Bref, comme on pouvait s’y attendre, carton plein de la part des anglais, même si notre sens critique exacerbé (et notre petit côté fanboy, avouons-le) aurait adoré être surpris par une set list un peu plus aventureuse. Mais le groupe joue légitimement sur ses points forts, c’est probablement ce que 90% du public attendait ce soir, et il en a eu pour son argent.

 

USA OUT OF VIETNAM

USA OUT OF VIETNAM
USA OUT OF VIETNAM
USA OUT OF VIETNAM
USA OUT OF VIETNAM
USA OUT OF VIETNAM
USA OUT OF VIETNAM
USA OUT OF VIETNAM

Après celle que je considère comme la véritable tête d’affiche de la journée, le moment est venu de se presser dans le mouchoir de poche du Trix : la Vulture Stage où la formation de Montréal bénéficie d’un temps de jeu un peu plus long que les groupes qui l’ont précédée en ces lieux. Couvrant la totalité de la superficie de l’estrade haute d’une dizaine de centimètres, les Québécois seront un peu bloqués pour se déhancher comme il le faudrait (ça tombe bien : côté public on l’est aussi). Il est amusant de mentionner ici que certains (que je ne nommerai pas ; il faut pas déconner non plus) ne s’apercevront qu’en fin de concert que le groupe était constitué de trois bonhommes et deux gentes dames. Bref, musicalement ça tape cogne entre stoner, psychédélique, doom voire drone donc c’est la pâtée dans nos faciès durant trente-cinq tours de cadrant. Ça passe de plans planants puis le chauve au micro envoie du lourd sur fond de post-doom. On aime ou on n’aime pas, mais avec une quantité impressionnante de quidams venus se taper un concert de Earth, on est pile poil dans le registre qui fait mouche ce soir et la frange radicale du public ne bougera son cul au premier étage que quand les derniers copeaux seront tombés au sol.

 

CAUSA SUI

CAUSA SUI
CAUSA SUI
CAUSA SUI
CAUSA SUI
CAUSA SUI
CAUSA SUI
CAUSA SUI

On continue notre tour du monde en faisant étape par le Danemark. Au tour de Causa Sui d’essayer de nous faire nous envoler vers les hautes sphères du psychédélisme instrumental. La Canyon Stage est fort bien garnie, en dépit d’une affluence somme toute moyenne durant l’ensemble du festival, probablement due à la « concurrence » Up In Smoke, Keep It Low et peut être aussi d’une programmation moins attirante au niveau des têtes d’affiche que l’an dernier, qui affichait complet.  Malgré un côté peut être un poil démonstratif, le quatuor à cordes, peaux et touches va se fendre d’une (courte) visite dans son riche répertoire. On a néanmoins la sensation d’une sorte de retenue, peut être le temps de jeu inadapté à l’improvisation, souvent suggérée dans leurs compos et appliquée à l’envie en live. Ainsi le set va se dérouler tout naturellement au travers de versions quasi identiques à leurs pendants studio. Les gars sont quand même bien à fond dans leur truc respectif et l’ensemble sonne méchamment bien, même si chacun semble un peu jouer dans son coin. Peut être des exigences trop importantes et les conditions pas forcément  idéales pour découvrir ce groupe en concert, mais une sorte de demie teinte frustrée ressort alors que ces  50 minutes furent plus qu’agréables. A revoir, vite.

 

EARTH

EARTH
EARTH
EARTH
EARTH
EARTH
EARTH
EARTH
EARTH

Joie et interrogations à l’annonce de Earth en tête d’affiche ce samedi. Certes, le groupe a la bouteille et le talent adéquat, mais est-il réellement à propos à cette heure et dans ces conditions ? On aurait déjà pu s’attendre à un côté visuel plus travaillé au vu des possibilités de l’équipement de la Desert Stage et de l’ambiance cinématographique chère au trio, environ le 312ème en seulement deux jours. Du coup on aura juste droit à la pochette du dernier album stagnant sur l’écran et un light show minimaliste ; soit, les ricains ont dû décider de tout miser sur la musique. Le jeu tout en gestuelle et en toucher de la batteuse est aussi agréable à regarder qu’à écouter, mais sur la longueur les plans proposés se ressemblent énormément, si bien qu’on peut avoir la désagréable impression d’écouter toujours le même morceau. « Monsieur Earth » à la gratte en fait en peu des tonnes, manifestant probablement son contentement d’être parmi nous mais créant une espèce de décalage avec le calme et l’introspection  de sa musique. L’excellent et rallongé « Omens and Portents 1 » fera quand même son petit effet, et la nécessité de revoir le groupe en salle toujours d’actualité.

 

HARSH TOKE

HARSH TOKE
HARSH TOKE
HARSH TOKE
HARSH TOKE
HARSH TOKE

La planète Earth vient de terminer sa lente révolution. Que faire ? Aller se trémousser sur les plaques passées par les deux DJs britanniques aperçus plus tôt sur scène en orange, ou bien se reprendre une rasade de plans psychés ? Entre les deux mon cœur a balancé, mais c’est du côté de la Vulture Stage qu’il a penché pour ce dernier set live de la journée (alors qu’il était déjà le lendemain pour ceux que ça intéresse). Les Californiens, qui se définissent comme des apôtres de l’acid rock, nous ont proposé un bon set bien long composé de plans à la fois saccadés et planants. Un cocktail savamment dosé qui a fait merveille pour clore cette avant-dernière journée de festival. Un mélange de Earthless pour les envolées à la gratte et de Danava pour la rythmique carrée qui s’avéra au final un compromis plus que correct pour satisfaire toutes les tribus encore présentes en ces lieux de perdition. Une gourmandise pour les cages à cérumen pour reprendre ensuite le chemin de nos pénates belges en arborant des sourires satisfaits sur nos minois plus tout à fait frais.

 

AFTER PARTY “SPAHN RANCH”

Pour la fin de soirée, Ben Ward et Martyn Millard prennent en charge les platines de la Canyon Stage et accueillent dès la fin de soirée les derniers festivaliers qui terminent petit à petit leurs concerts et rejoignent le bar ou le “dance floor”, avec le sourire. Bonne ambiance, bières, bonne zique (des classiques metal, de la NWOBHM, des vieux classiques doom US ou UK, des classiques stoner, etc…) ont permis à chacun une fin de soirée bien sympa ! Bon esprit !

 

Par Chris, Laurent & Patapl

 

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Le video-report du Jour 2 du Desertfest filmé par Desert-Rock :