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DESERTFEST Berlin 2018 – jour 2 (Graveyard, Elder, Lucifer, Horisont, Lucifer,…) – 05/05/2018 – Berlin (Allemagne)

 

Une nuit pour se requinquer, une petite matinée de balade berlinoise, un déjeuner peinard au soleil, et nous voilà repartis vers l’Arena qui nous a pas mal régalés la veille. La seconde journée semble largement connotée 60’s / 70’s / 80’s, avec quelques exceptions toutefois. A moins que ce ne soit une journée placée sous le thème suédois ? Le doute est permis au vu du grand nombre de groupes issus de cette nation scandinave aujourd’hui…

 

HIGH REEPER

 

La journée commence fort avec les américains de High Reeper. Tous frais signés chez les italiens de Heavy Psych, le jeune groupe (débuts en 2016) nous avait laissé une bonne impression sur album, mais on était dubitatif sur la capacité du groupe à transformer l’essai. Malgré un public un peu clairsemé (1er groupe de la journée, tôt dans l’après-midi, soleil resplendissant dehors, l’after party d’hier qui a laissé des traces… les explications ne manquent pas) le quintette se donne à fond et nous fait revoir nos doutes : c’est du solide ! Musicalement, pas de surprise, on est dans du gros heavy old school, mode punchy. L’énergie des zicos ne trompe pas d’ailleurs, les gars se font plaisir et sont généreux. Une trentaine de minutes pied au plancher, efficaces et qui auront apparemment convaincu la modeste audience qui s’est progressivement amassée devant la petite scène…

 

 

THE NECROMANCERS

 

Après un deuxième jour qui commence assez fort, on retrouve les Français de The Necromancers sur la sidestage. Le quatuor n’est pas impressionné par la fosse berlinoise et envoie un set bien rôdé d’entrée de jeu. Le son est bon et les quatre gars originaires de Poitiers se lancent dans l’exécution de leur nouvel album Servants of the Salem Girl. Les gros riffs sont au rendez-vous et les Frenchies proposent une série de titres originaux, avec un chant oscillant entre clarté et envolées distordues. Les Necromanciens terminent avec un riff très (trop?) Sabbathien pour conclure. Mais la performance est bonne et les quatre Français ont assuré la réputation de l’hexagone, le public (se faisant plus dense) ayant semble-t-il été plus que convaincu par leur prestation.

 

 

DEAD LORD

 

 

En tournée avec Horisont (ça doit rameuter de la veste à franges un plateau pareil !), les Suédois de Dead Lord sont les premiers à se produire sur la plus grosse des deux structures en ce radieux samedi. Très en place scéniquement parlant, cette formation venue du grand nord assure un show ripoliné à l’extrême et peut se targuer de faire partie des groupes qui ont bénéficié d’un son correct. Ceci nous rassure après les péripéties sonores de la veille. Même si de loin, le chaland pourrait penser que nous avons à faire à une formation vintage, il n’en est absolument pas le cas puisque cette bande de nostalgiques du hard rock le plus classique s’est formée durant cette décennie. Leur set catchy remportera naturellement l’adhésion des nombreux hippies dans la place et force est de constater que c’est bien mérité vu l’énergie déployée pour envoyer un rock très heavy aux saveurs des temps jadis. Les bourrins dans la place se retrouvent à l’extérieur pour fréquenter les nombreuses échoppes commercialisant boissons et nourriture. Notons à ce propos que, certes, la gastronomie n’a pas été prise en compte lorsque nous nous sommes tâtés (en tout bien tout honneur) avant de nous déplacer à Berlin, mais sur trois jours c’est toujours sympa de pouvoir varier les plaisirs culinaires (ce que l’ancienne configuration ne permettait pas).

 

 

 

MAIDAVALE

 

Les quatre Suédoises de Maidavale prennent possession de la sidestage avec un plaisir non dissimulé. Les quatre nanas balancent un blues rock hargneux teinté de fuzz, rempli de plans instrumentaux, avec des incursions vocales occasionnelles. Le tout n’est pas d’une originalité folle, mais exécuté avec une grande efficacité. Heureusement que le quatuor s’approprie la scène correctement afin d’éviter un mouvement de fatigue général, en particulier la chanteuse, qui danse perpétuellement sur toute la scène, très présente (un peu trop peut-être). Le duo basse-batterie tient la baraque et soutient bien le jeu des Suédoises. Elles balancent principalement les titres de leur dernier album Madness is too Pure avec quelques jams instrumentaux loin d’être inintéressants. Le set se termine mieux qu’il a commencé. Tant mieux.

 

 

HORISONT

 

 

En tournée avec Dead Lord (ça doit rassembler de la patte d’éléphant une affiche pareille !), les autres Suédois de Horisont sont donc les deuxièmes à s’élancer sur la grande scène en ce second jour de festivités à la gloire du riff. Super en place en ce qui concerne sa tenue de scène, ce groupe originaire de Scandinavie déploie un set fort soigné et peut s’enorgueillir de compter parmi les chanceux ayant pu compter sur un son de qualité. Ce fait nous conforte suite à la première couche passée précédemment et augure le meilleur pour la suite. Contrairement à leurs camarades de tournée – dont la prestation est fort connexe – ces types-là exercent leur art old school depuis plus d’une dizaine d’années. La nostalgie du rock énergique des années quatre-vingt plane sur le concert d’Horisont qui bénéficie de lights parfaits pour le public (mais moins pour la horde de photographes plus ou moins professionnels qui s’agglutineront devant les frontmen sans bouger d’un iota durant toute la fin de journée : vos dépêchés dans la place ont nagé dans le bonheur…). Là aussi c’est carton plein auprès des babas et les extrémistes continuent à soigner leurs excès sous le soleil tropical qui baigne Berlin. L’architecture des compositions, genre fleuve, ainsi que le mutisme du clavier durant certaines longues parties donneront presque à certains titres de sympathiques relents à la Iron Maiden des temps passés qui rencontrèrent un grand succès auprès de certains déserteurs porteurs de veste à patch (on croyait un trend, mais la voilà bien installée visiblement). Quarante minutes riffues et vintage pour varier les plaisirs et faire chavirer les quinquas (et les quadras tant qu’on y est).

 

 

KING BUFFALO

 

Le public attend les rois avec impatience et remplit la fosse de la petite scène en quelques secondes. Mise à part une merde de son au niveau de la gratte en début de set, le trio déroule avec une certaine aisance. King Buffalo fait la part belle aux passages instrumentaux planants, où la section rythmique laisse toute la place aux solos fuzzy de la guitare. La fosse est complètement acquise à leur cause et un Anglais quelque peu imbibé nous lâchera même un poignant “ce sont vraiment des rois“. Sans trop exagérer, la performance se fait sans accrocs et on retrouve ici les principaux ingrédients d’un bon groupe de stoner rock, avec cette voix planante et légèrement effacée pour laisser libre champs aux zicos. King Buffalo sera l’une des belles surprises de ce samedi.

 

 

ELDER

 

Les mecs d’Elder débarquent sur la mainstage… Un, deux, trois… quatre ? Un deuxième guitariste est venu se greffer à  la formation et la question fait débat au sein de l’équipe de Desert-rock. Finalement, le deuxième gratteux permet au frontman Nick DiSalvo de se concentrer sur son chant et de pouvoir balancer ses solos interminables avec plus de facilité. Les Américains enchaînent les titres de leur excellent dernier album Reflections of a Floating World et on sent qu’ ils ont envie de le défendre. Le son, sans être inoubliable, avec parfois une basse beaucoup trop brouillon, reste correct par rapport à d’autres perfs sur la grande scène. Le set d’Elder souffre parfois de quelques longueurs où le chanteur ne semble pas avoir envie d’utiliser son micro… Mais on pinaille, car il faut avouer, sans trop jouer aux groupies, que la prestation du quatuor est excellente. Les Ricains terminent en beauté avec “Gemini” ce titre à rallonge mais ô combien dévastateur. Plus de dix minutes de pur plaisir sonore où les musiciens semblent ne jamais vouloir s’arrêter. Elder a cassé la baraque, bien plus que d’autres têtes d’affiche du festival… chapeau !

 

 

LUCIFER

 

 

Énième formation en provenance de Suède à se produire lors de ce deuxième jour de fiesta, Lucifer attise la curiosité de moult festivaliers pour des raisons assez étrangères au registre musical déployé : la présence de sa frontwoman Johanna Sadonis à la plastique plaisante, ainsi que la proximité du combo avec le mythe Hellacopters… Bénéficiant d’un placement intéressant sur la SideStage, le groupe a vu s’agglutiner un nombre impressionnant de fêtards devant le drapeau frappé de leur logo afin d’assister à un show qui sera d’un intérêt relatif quand bien même la maîtrise artistique n’est pas remise en doute (votre serviteur lui préférant nettement The Oath avec la même égérie). Les riffs hérités de Iommi sont plutôt sympathiques, mais nous n’avons pas franchement l’impression que ce groupe a inventé la poudre de Perlimpinpin si chère à Manu. Blindant son set de titres de leur album à venir (le deuxième), Lucifer prit des risques et divisa entre fervents admiratifs à tifs et rabat-joie aux idées à l’image de leurs chevelures (la palme du sarcasme revenant au sympathique francophone qui nous demanda si nous avions assisté au concert de Sylvie Vartan : no comment !).

 

 

GRAVEYARD

 

Avouons-le tout de go : Graveyard n’était pas franchement le groupe le plus attendu par vos serviteurs sur ce week-end. C’est un euphémisme. Après une série de prestations honorables mais un peu monotones, le groupe nous paraissait se reposer uniquement sur ses acquis, et sur une fan base, il est vrai, imposante. Preuve en est encore de l’affluence et de l’excitation constatées en ce début de concert devant la scène. Ça commence étrangement par leur emblématique balade, la très sirupeuse “Slow Motion Countdown”. Un choix étrange, contrebalancé par le plus nerveux nouveau single “Please Don’t” (le groupe nous gratifiera d’un autre extrait de son nouvel album, “The Fox”). Et la suite du set se déroule un peu toujours de cette manière, les suédois alternant les titres les plus lents avec les plus dynamiques. Les titres s’enchaînant entre eux de manière fluide, parfois même sans transition, le concert défile et… On ne s’ennuie jamais ! Qui l’eut cru ? Il faut dire que Joakim Nilsson est en feu ce soir ! Après une entame qui nous aura quand même un peu inquiété quant à ses capacités vocales, au bout de 2 ou 3 titres de chauffe, le bonhomme est quasiment dans la démonstration, piochant au blues, à la soul, au hard rock… probablement meilleur qu’il ne l’a jamais été. Et côté guitare, là aussi, le gaillard se trouve à la fois efficace et inspiré, enchaînant les soli bluffants, où blues et rock se donnent la main. Ses collègues ne déméritent pas, on sent une assise instrumentale redoutable, mais ne nous voilons pas la face : Graveyard est Joakim Nilsson, en tous les cas, c’est ce qui rejaillit ici. Bref, une prestation de grande classe qui aura convaincu même les plus dubitatifs. Graveyard est en forme, et reprend la place qui était la sienne en locomotive de cette mouvance de rock vintage qu’ils ont initié.

 

 

YURI GAGARIN

 

La salle s’est copieusement dépeuplée après le set de Graveyard, mais Yuri Gagarin ne semble pas y prêter attention… Les suédois (encore !) montent sur scène avec un peu de retard, avec nonchalance, et commencent à cracher leurs premières nappes de space rock à un public attentif. Un public pour partie composé de fans de musique space/psyche, de curieux, et de gars bien imbibés, du genre à écouter debout les yeux fermés en ondulant… Devant cette audience, Yuri Gagarin déroule son set impeccablement maîtrisé, alternant plans bien lourds et passages plus planants, quasiment sans interruption, complètement focalisés sur leur musique (light show peu démonstratifs, zicos concentrés). Probablement l’un des groupes les plus efficaces dans ce genre musical, les suédois proposent probablement le set idéal de fin de soirée un samedi soir, pour mieux préparer à l’after party ou commencer à plonger les gens dans un état semi végétatif les menant à une bien méritée nuit de sommeil…

 

 

 

[A SUIVRE…]

 

Chris, Laurent & TO)))M

(Photos : Laurent)

 

*************** NOTRE LIVE REPORT EN VIDEO DU JOUR 2 : ****************