Agréable retour dans cette jolie salle de Pessac (qui jouxte Bordeaux) qui, tandis que la Belle Endormie n’a plus d’asso pour organiser des concerts aux doux sons de fuzz et de sable chaud, prend occasionnellement le relais (Mudweiser, The Atomic Bitchwax…). Merci à eux !
La soirée commence avec le concert des Dark Dogs, un groupe de hard rock local (qui avait déjà ouvert pour Djiin dans une autre salle girondine il y a quelques mois !). Assez éloigné de l’esthétique sonore de Djiin, le quatuor a le mérite d’apporter quelques bonnes vibes à l’occasion d’un gros paquet de compos qui ratissent large dans plusieurs nuances de hard rock. Avec le recul, le groupe aurait peut-être gagné à un set plus resserré et efficace, la grosse heure de riffs étant peut-être un peu trop roborative pour une première découverte…
Le changement complet du set up est bien rapide, et l’on revient bien vite dans la petite salle pour le début du cérémonial/concert de Djiin. Il ne faut pas très longtemps pour prendre la mesure de la maîtrise scénique du quatuor rennais : sur la fin d’un périple de plus d’un mois sur les routes, le groupe est vraiment bien en place. Côté énergie, la fatigue de la tournée ne se fait pas non plus sentir, les musiciens se défonçant littéralement derrière leurs instruments (Tom à la guitare est peut-être un peu plus réservé, mais il abat un sacré boulot avec sa six-cordes). Ça saute, ça bouge, ça tournoie et… ça se déplace ! On ne compte plus les descentes dans la fosse de Chloé pour chanter et danser dans le public, et même Charlélie et Tom y font quelques incursions fort sympathiques.
Musicalement, on a beau connaître la musique (jeu de mots), la musicalité du groupe est parfaitement adaptée au live, mêlant séquences groovy psyché menant aux bords de la transe, perforées souvent par des saillies de pure énergie rock. Toujours aux limites de l’impro, les séquences instrumentales sont bien en place, efficaces et maîtrisées. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Djiin, le groupe a comme particularité de disposer d’une harpe électrique, opérée par Chloé occasionnellement, qui a le profond mérite de ne pas faire “gimmick”, avec un réel apport mélodique. Dans la même veine, notons que même si Chloé assure en front-woman, captant l’attention quasiment en continu (son timbre de voix rauque et sa puissance vocale restent impressionnants), chaque musicien assure à l’identique et apporte une réelle contribution musicale au groupe – mention spéciale à cette section rythmique infaillible sur l’heure de concert. Les titres s’enchaînent sans que jamais l’ennui ne s’installe, avec quelques extraits de leur prochain album qui trouvent bien leur place dans le set.
Cette fort belle soirée se termine donc de la meilleure manière, avec quelques échanges sympathiques avec les musiciens autour du stand de merch. On regrettera bien sûr la modeste affluence ce soir, les girondins ayant préféré rester dans leur canapé plutôt que payer moins de 10 euros pour une super soirée.