Ce qui frappe tout en tout premier lieu, lorsque le groupe investit la scène de l’Ancienne Belgique, c’est le peu d’espace occupé par le matériel. 3 amplis, le kit batterie, et la moitié de la scène complétement vide. On pourrait craindre que ce trop plein d’espace nuise à la prestation du groupe. Il n’en est rien car Jesse Hughes et son incontestable talent de showman font le reste, appuyé par un Dave Catching fidèle à lui-même, un Brian O’Connor et sa grande silhouette patibulaire et sombre, martelant sa basse tel un métronome, et un Gene Troutman absolument divin en ce mercredi frappant ses fûts comme si sa vie en dépendait.
Voir le groupe dans deux configurations différentes est aussi l’occasion de constater que le groupe ne dégage pas la même énergie suivant qu’il joue devant un parterre de 400 à 500 personnes, pas complétement receptives à une musique pourtant très catchy, et un chaudron de plus de 1500 personnes toutes acquises à sa cause.
Servis en plus par un son beaucoup plus audible, le set Bruxellois se révèle donc plus intense et riche en moments forts que la prestation Lilloise du dimanche précédent. Qu’y a t’il de mieux que le très célèbre “Boys Bad News” repris en choeur par une fosse en délire, qu’une version ‘devilesque’ de “Stuck in the middle with you”, l’hymne rendu célèbre pas le Reservoir Dogs de Tarantino et que cette fosse enragée bougeant frénétiquement au son des riffs de “Speaking in Tongues”. En bonus, en plus du très célèbre “Brown sugar” des non moins célèbres Rolling Stones, les chanceux qui auront fait le déplacement dans la capitale du plat pays auront droit à une reprise des Ramones (qui ne fut pas jouée à Lille malgré sa présence sur la setlist) et de The Damned.
Seuls petits bémols, les gimmicks sont devenus “répétitifs”. En gros, Jesse Hugues aime trois choses dans la vie: le rock’n’roll, les femmes et la Belgique. C’est en tout cas ce qu’il prétend à longueur de concert tout en remontant ses manches 2.000 fois sur la soirée . L’enchainement de ces deux dates nous a permis de voir que les ‘effets’ de scène de Jesse sont minutés comme du papier à musique et interviennent toujours au même moment du set. On est donc bien loin du côté spontané et irréfléchi qui faisait tout le charme des sets des Eagles Of Death Metal lorsqu’ils n’avaient encore qu’un succès plus que confidentiel.
Stonerpope, Jihem (Photos : Shinkibo)