Difficile de se dire que c’est déjà la dernière soirée Stoner lyonnaise de cette étrange année. Difficile aussi de s’en attrister tant cette cuvée 2015 aura été riche en bûches, celle de Noël même pas encore dans les assiettes, tellement nombreuses qu’il serait fastidieux de les énumérer ici.
Histoire de tenter de finir en beauté, Mediatone nous a chopé ce joli plateau au Ninkasi Kao : 3 nationalités, 4 groupes établis et autant d’assaisonnements différents. On est lundi, ça commence tôt et ça tombe bien, on y est, tôt.
HORISONT
Horisont, qui s’est planté de destination, confondant Lyon et Léon, éloignés d’à peine 700km, sera tout de même à l’heure pour donner le coup d’envoi de la soirée devant un parterre clairsemé, l’apéro étant à peine entamé. Pas de première partie locale traditionnelle ce soir donc, mais des suédois fin prêts à en découdre avec énergie, une forte connotation Hard Rock 70’s, des solis de rigueur et des claviers kitchs, datés à souhaits, saupoudrés avec plus ou moins de parcimonie par Axel, le chanteur (pas Rose). L’implication du quintet de Göteborg fait plaisir à voir et à entendre, ce qui aura tout naturellement pour effet des applaudissements et même quelques timides “wouhous”, de plus en plus nourris au fur et à mesure du (court) set.
SATAN’S SATYR
Place au premier combo ricain de la soirée, après cette mise en bouche maltée bien agréable. Après une apparition remarquée au Desertfest Belgium l’année passée, Satan’s Satyr sera ce soir handicapé par le pire mix de la soirée. La soupe d’instruments et les vocaux haut perchés quasi insupportables feront fuir une partie du public vers l’extérieur, vitrine improbable sur un tout autre type de soirée : une initiation à la salsa… Décalage immédiat et assuré, avec un effet aquarium hilarant pour les deux parties, c’est déjà ça. La salle du Kao a, à juste titre, ses détracteurs, capable du meilleur comme du pire selon qui est sur scène, qui est aux manettes de la console et qui est en tête d’affiche. Regrettable au vu de l’équipement soigné du lieu. Même remarque concernant les lumières, variant d’inexistantes à superbes. Bref, un petit tour en fin de set, court lui aussi, pour constater une légère amélioration du son à l’intérieur, que l’ombre de Black Sab’ flotte plus que de raison, trop peut être, que le batteur envoie valdinguer son kit et qu’une inversion des deux premiers groupes aurait potentiellement été plus à propos…
THE SHRINE
On grimpe d’un coup dans les tours quand The Shrine s’installe, sourires malicieux de sortie, probablement conscients de ce qu’ils vont dégager sur les planches dans quelques minutes. Les californiens, malheureusement loupés de peu en interview malgré une discussion très drôle de part et d’autre du stand de merch, ont ces influences et cet héritage venus tout droit du Punk Rock (des années 80), mouliné avec la NWOBHM et, bien sûr, ce côté Stoner cher à nos cœurs de Desertrockers. Alors dès l’entame ça balance sévère, le Kao s’est un peu rempli et peut commencer à shaker joyeusement son booty sur les tempos les plus enlevés de la soirée. Décontraction et plaisanteries sont de mise entre musiciens et public, mais musicalement ça rigole pas vraiment. L’accent est mis sur les deux très bons derniers disques, “Bless Off” et “Rare Breed”, et malgré une sono pas encore réglée au poil, l’énergie communicative des américains fait la fosse avoir du mal à tenir en place. Encore un set trop court cependant et un léger sentiment de retenue, comme si le trio en avait gardé un peu sous la pédale pour ne pas faire d’ombre à la tête d’affiche. Un concert vraiment bien qui aura fait quelques adeptes de plus, mais en deçà du set survolté au Desertfest Belgium l’an dernier (encore lui) où les bougres avaient littéralement foutu le feu.
KADAVAR
Illustration visuelle et sonore de l’aparté quelques lignes plus haut, quand Kadavar (lui aussi présent à Anvers en 2014) et ses triangles rentrent sur scène, acclamés, après une attente assez longue, le son et les lights se font miraculeusement impeccables. Les allemands, leurs trois albums et leur réputation live font rapidement oublier qu’ils ont du annuler leur date bordelaise de la veille, pour nous proposer un set travaillé et rodé, piochant (heureusement) dans l’ensemble de sa discographie. Les morceaux du petit dernier “Berlin” passent bien en contexte live, notamment “Lord of the Sky” en intro et “The Old Man”, bien appuyés par le meilleur des deux premiers albums, dont un prenant “Purple Sage” et un indispensable “Come Back Life” en rappel. Capillo-pileusement au top, le trio a pour lui de savoir composer de vraies bonnes chansons et ainsi se faire pardonner un certain manque d’originalité, mais pas de personnalité. Tradition germanique oblige, tout est millimétré, peut être même un peu trop pour un style de musique où un brin d’impro et d’adaptation “live” sont toujours les bienvenus. Reste que ça joue impeccablement bien, ça chante juste (oubliée la vilaine maladie de Lupus) et les berlinois peuvent compter sur leur botte (plus tellement) secrète, qui répond au doux nom de Tiger. Le batteur géant est aligné avec ses comparses sur le devant de la scène et captive l’audience avec son jeu costaud, sa gestuelle presque exagérée et son kit acrylique transparent. Ses coups de baguettes sans retenue insufflent aux prestations de Kadavar une puissance pas forcément perceptible en studio. En tous cas on tient là une valeur sûre et solide en concert, qui maîtrise fort bien son sujet.
On aura passé une soirée globalement bien sympathique, malgré quelques petits bémols et ce constat que quatre groupes, surtout en semaine, c’est trop. Quel est l’intérêt, franchement, de faire jouer 30 minutes des premières parties avec un son dégueu et devant pas grand monde ? Vous avez 4 heures.
(photos : Chris – à Genève)
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It depends on how things shake out. If a very good receiver is there, he might be rated higher on their board than the other prospects left. Best player avaealbli.