A peine arrivé dans le nouveau fief des Stoned Gatherings, le Glazart, et sans avoir eu le temps d’observer la géographie du lieu, Black Willows entre en scène. Dès les premières secondes, l’ambiance est posée. La rythmique lourde et relativement lente est contrebalancée en partie par la guitare et les quelques lignes de voix rondes cosmiquement réverbérées. Niveau influence citons Naam. Une ambiance psychédélique très intéressante qui vous embarque sans forcer un mercredi à 20h quand notre cerveau n’a pas forcément eu le temps de faire la transition : royal. Le groupe est également ravi d’être parmi nous. Le public est d’ailleurs nombreux pour les applaudir. Petit détail qui ajoute à l’ambiance, les dreadlocks du batteur forment l’ombre de pattes d’araignées au plafond. Fin du set et j’apprends qu’ils sont Suisses. Le temps d’atteindre le bar que les loustics nous proposent un bon petit rappel.
J’ai maintenant le temps d’observer mon environnement, les petites cours, le merchandising. Mais pas trop non plus car on enchaîne rapidement avec Black Bombaim. Nous voilà repartis pour un set psychédélique de 45 minutes. Pas de chant ici. Seulement un duo basse-batterie plus lourd que le précédent pour accompagner une guitare qui cisaille l’air. Les musiciens sont plus renfermés sur eux-mêmes, concentrés. Les motifs se mettent en placent, la guitare divague. Les morceaux sont très longs et on semble toucher du doigt la jam. On reste un peu sur sa faim niveau rythmique même si elle s’éveillera en fin de set. La foule est en tout cas aux anges. Les chevelus se brisent la nuque. Une sorte de ferveur populaire prend peu à peu place. Fin du set et les oreilles bourdonnent.
Le temps d’un tour sur moi-même et voilà le plat de résistance : Radio Moscow. Le temps d’un salut et les riffs 70’s sexy prennent places. Une base rock à la Led Zep transfigurée par des solos techniques et viscérals intenses. Parker Griggs, en plus d’une voix très reconnaissable, est un guitariste de génie. Le psychédélisme reste dans des breaks, des variations et des solos. Le look est en accord : cheveux longs, gilet sans manches et pattes d’eph’. Bref une machine à remonter le temps et qui traverse les limbes de notre cerveau.
Le groupe semble heureux, le son est excellent et encore une fois le public ne s’y trompe pas. Un nombre incalculable de slams vrillent la foule. Certains marchent au plafond, d’autres sur scène. Plus en arrière, une grande partie est en transe ou harangue le vide. Les autres sourient de bonheur. On aura le droit à quelques morceaux du prochain album “Magical Dirt” comme “These Days” et sa brisure centrale qui fait décoller terre.
Quelques minutes d’attente pour un énorme rappel avec un solo de batterie qui lance un des meilleurs solo de guitare de la soirée. Le guitariste traînera même ses guêtres parmi nous. Voilà une nouvelle bonne soirée qui s’achève.
Merci au Stoned Gatherings !