The WELL (+ Mama’s Gun) – 29/02/2020 – Bordeaux (La Voûte)

Retour aux affaires pour les Make It sabbathy sur Bordeaux, avec le lancement sérieux de l’activité pour 2020 à l’occasion de la venue des texans The Well. L’occasion aussi pour votre serviteur de découvrir La Voûte, petite salle qui trouve sa place dans l’offre de lieux de concerts en centre ville de Bordeaux. Comme son nom le laisse penser, il s’agit d’un local en sous-sol d’une petite brasserie, et hormis les lumières (apparemment ils ont embauché le même ingénieur lumières que le Void voisin : 1 spot rouge fixe de chaque côté de la scène et basta ! Désolé pour la qualité des photos, du coup…), les conditions d’accueil des groupes sont plutôt sympa, avec notamment une mise en son très correcte pour une salle de cette configuration.

Mais place aux (presque) locaux de l’étape d’ouvrir les hostilités : les limougeots de Mama’s Gun prennent la scène et leurs premiers accords voient la migration du bar attenant vers la zone de concert s’opérer comme par magie. Le trio marque ses premiers points via une mise en place solide : leur signature chez le qualitatif label Klonosphere n’est pas due au hasard. Atypisme réjouissant, le chanteur du groupe est aussi leur batteur, ses deux compères l’épaulant occasionnellement aux chœurs. Le public rentre bien dans leurs compos riches et variées. Même si l’on est encore un peu loin des contrées sablonneuses et fuzzées du stoner comme on l’entend traditionnellement, le heavy blues (occasionnellement saturé) du groupe capte l’intérêt de l’auditoire. Certaines compos apparaissent un peu contrastées voire alambiquées, et quelques arrangements live peut-être perfectibles (quelques leads de guitare au son vraiment maigrelet par exemple), mais la marge de progrès est modeste et le groupe propose une prestation de bon niveau.

 

Les texans de The Well proposent sur leur généreuse tournée européenne plusieurs arrêts en francophonie, et la perspective de revoir ce groupe – habitué aux divers festivals de la scène musicale qui nous intéresse en Europe – en configuration club nous enchante, et le public aussi apparemment, qui remplit bien la petite salle, malgré la popularité relative du groupe (espérons que ce type de tournée participe à changer la donne). Le début du set est foncièrement low profile : premiers titres plutôt mid-tempo, l’ambiance s’installe plutôt tranquillement. Les repères sont vite trouvés, et en particulier le binôme Lisa / Ian – ce dernier assurant un rôle de frontman « relatif » (chant et guitare) sans jamais faire ombrage à sa partenaire bassiste, qui accompagne une large part des vocaux de groupe pour ce chant « doublé » qui participe à la marque sonore du trio. La bonne ambiance sur scène est au rendez-vous, les sourires bien installés sur les visages des musiciens, et finalement aussi dans le public, qui headbangue et ondule avec entrain.

Petit à petit le set s’installe et la qualité de la musique du combo devient une évidence : sorte de mix de doom old school chargé de rasades de boogie rock texan et de leads fuzzées, leurs riffs plombés et leurs rythmiques implacables font vite la preuve de leur efficacité. Venus défendre leur dernier excellent LP, Death and Consolation, le groupe n’oublie pas son parcours et tape copieusement dans son répertoire le plus ancien, pour le plus grand plaisir des aficionados. Ainsi, des pépites récentes (un super groovy “Raven” par exemple) alternent avec quelques titres issus des deux premiers albums, pour culminer avec un très nerveux “Black Eyed Gods”, en mode accéléré par rapport à la version vinylique. Interprétés un ton plus bas que sur album, certains vieux titres gagnent en épaisseur et en efficacité, à l’image de “Mortal Bones” et son riff mastoc. Le concert se termine sur le ténébreux, heavy et tortueux “Act II” (avec son intro samplée), mais les hurlements du public au sortir de scène auront raison en quelques secondes seulement des texans qui ne rechignent pas à revenir sur scène pour engager un dernier rutilant “I Bring the Light”…

Une fort bonne soirée, avec un groupe qui gagne vraiment à être vu sur des sets plus longs que les sets de 30-40 minutes en festoches que l’on était habitués à voir (et apprécier !).

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