Les vikings suédois de Dozer ont eu l’excellente idée de venir se produire deux fois en l’espace d’un petit mois en terres romandes. A Vevey avec le Monstergroove tour et à Genève pour leur tournée en compagnie des vikings norvégiens de Pawnshop. C’est à l’occasion de leur prestation dans la cité de Calvin (pour promouvoir leur album “Call It Conspiracy”)que j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Tommi Holappa (guitare lead) et Johan Rockner (basse), lesquels furent rapidement épaulés pour ce faire par Erik Backwall (batteur) qui surgit du fin fond des loges pour participer à cette discussion sympathique. C’est avec comme fond sonore l’album à venir de Turbonegro et devant toute l’équipe de la tournée que nous nous sommes entretenus de l’actualité de l’un des leaders européens de la scène stoner.
Hello Dozer ! Vous êtes sur la route depuis un bon moment cette année. Il s’agit de la troisième tournée (le Monstergroove tour avec Spiritu, Clutch ainsi que Spiritual Beggars puis une tournée avec Spiritu et la tournée actuelle avec Pawnshop) la vie sur la route vous plait-elle ?
Oui nous aimons beaucoup ça sinon nous ne le ferions pas ! On est en tournée depuis quatre semaines maintenant et il nous en reste trois. Nous ferons plus d’une quarantaine de show en tout.
Est-ce parce que les bières sont moins chères qu’en Suède ?
Oui beaucoup moins et ici nous les avons à l’il !
Avez-vous tous les jours le même plaisir de jouer et êtes-vous content de jouer les mêmes morceaux ?
Nous essayons de changer un petit peu le set.
Les shows que vous proposez sur cette partie de la tournée seront donc plus longs que ceux du Monstergroove.
Oui, un bon bout ! Nous n’avions joué que vint cinq minutes à Vevey.
Est-ce frustrant pour vous ?
De jouer des concerts aussi bref oui ! C’est juste quand nous arrivons au top de notre forme nous devons quitter la scène. Mais c’est difficile de faire des concerts aussi courts, nous avons beaucoup appris en le faisant. Il faut concentrer le show et surtout sélectionner un petit nombre de morceaux à jouer. Nous en avions choisi que cinq à Vevey donc nous sommes satisfait de pouvoir donner un concert intégral sur cette partie de notre tournée.
Le rock dit stoner fait de nouveaux adeptes tous les jours à l’heure actuelle. Est-ce que la tournée actuelle est un bon moyen de faire la promotion de ce style et plus particulièrement de votre groupe ?
Bien sûr ! C’est des très bonnes promotions pour nous en particuliers la tournée en compagnie de Clutch et des Spiritual Beggars ! Nous avons ainsi pu nous produire devant des audiences plus importantes !
Vous êtes à l’heure actuelle un des leader de la scène stoner européenne.
(ndlr : gros éclats de rire) Il nous est difficile de répondre à ce genre de chose. C’est comme tu le penses nous n’en avons aucune idée.
Vous êtes certainement le plus cité au niveau européen sur les sites spécialisés dans ce mouvement !
Peut-être bien ! Il faut préciser que nous tournons un peu plus que certains autres groupes européens ceci en est peut-être la cause.
‘Call It Conspiracy’ a été produit par Chips Kiesbye (producteur et protagoniste de ‘By The Grace Of God’ des Hellacopter et de Sator). Pourquoi l’avoir choisi en particulier ?
Nous cherchions quelqu’un pour produire cet album ; les deux premiers l’ont été par nos soins, mais cette fois nous voulions du changement. Il était important pour nous d’opérer cette modification et l’avons choisi lui. En fait c’était le seul qui était disponible ! Nous voulions un Suédois et aimons les productions sur lesquelles il a travaillé. Nous l’avons donc appelé et comme il était intéressé le deal s’est fait.
Pourquoi avoir choisit un label suédois (Molten Universe) pour cet album ?
Pourquoi ? Peut-être parce que personne d’autre ne voulait de nous ! Non sérieusement c’était pour nous la voie le plus naturelle de faire cela ! Le premier label est sorti sur ce label !
Oui mais entre temps vous avez sorti deux longs formats sur le mythique label Man’s Ruin !
Oui et il y a eu le hold-up ! Nous avons donc du trouver un autre label et avons cherché quelque temps. Rien de précis ne s’étant fait nous avons donc opté pour Molten Universe.
Comment vous êtes vous retrouvé sur Man’s Ruin ?
Nous leur avons fait parvenir une démo et une semaine après ils nous ont contacté pour nous annoncer qu’ils voulaient sortir notre album. A cette époque, il s’agissait incontestablement d’un des labels les plus cools. Nous étions vraiment heureux de sortir notre premier album chez eux.
Après l’effondrement de ceux-ci, il n’a pas été difficile pour vous de trouver un nouveau label.
Oui cela l’a quand-même un peu été ! La raison vient du fait que nous désirons travailler de notre manière et certains labels ne sont pas intéressés par ceci. De plus nous voulions sortir un disque rapidement et certains d’entre eux étaient o.k. mais pour plus tard ce qui ne nous intéressait pas. Des merdes du style
Quels sont, au niveau du groupe, vos influences majeures ?
Nous ne savons pas ! Il y en a tellement ! Nous écoutons tous des styles musicaux différents mais les groupes que nous écoutons tous c’est Kiss et Turbonegro ; et des trucs dans ce genre !
Comment décririez-vous votre musique ?
Heavy rock ! Heavy rock’n’roll c’est réellement difficile de trouver une étiquette.
Qu’en est-il de vos projets parallèles ?
Johan et Erik jouent dans ‘The Sick’ (ndlr : groupe évoluant dans un registre nettement plus punk) et Tommi et Frederik jouent dans Greenleaf (ndlr : excellent groupe de stoner). Nous nous consacrons avant tout à Dozer, mais quand nous ne sommes pas en train de jouer avec Dozer nous nous consacrons chacun de notre côté à ces projets.
Etes-vous satisfaits de l’évolution actuelle de Dozer ?
Oui vraiment, nous avançons ! A notre avis nous devenons de plus en plus performants.
Vos trois albums ‘Madre De Dios’, ‘In The Trail Of A Comet’ et ‘Call It Conspiracy’ ont été enregistrés chez vous en Suède. N’avez-vous jamais voulu aller enregistrer ailleurs ?
Nous n’avons jamais essayé de le faire ; à vrai dire nous n’avons jamais pensé nous rendre ailleurs pour enregistrer. Pour nous c’était déjà un grand pas à faire que d’aller enregistrer dans une autre ville que Borlange qui est notre ville natale. Cette fois nous sommes allés à Stockholm pour enregistrer. C’était vraiment une grande étape de faite ! Peut-être que pour le prochain album nous bougerons dans un autre pays. Nous verrons !
Comment expliquez-vous que les leaders de la scène stoner européenne viennent de suède ?
C’est une question difficile ! Je n’en ai aucune idée ! Il y a une multitude de bons groupes stoner comme Lowrider par exemple qui viennent effectivement de Suède mais nous n’avons aucune explication à te fournir en ce qui concerne ce sujet !
Le phénomène est sensiblement identique en ce qui concerne la scène punk rock mélodique et le death metal.
Ceci a toujours été le cas. La musique suédoise s’est toujours bien exportée. Nous ne savons pas pourquoi peut-être est-ce du au fait que nous volons bien les idées des autres. De fait nous volons aux Américains leur musique et l’apprêtons à la manière suédoise pour donner le style suédois. Nous n’avons vraiment pas la moindre idée quant à cet état de fait.
Comment sont les relations entre les groupes au niveau de votre scène nationale, est-ce amical ou plutôt axé sur la compétition entre les groupes ?
C’est plutôt très amical. Nous avons joué avec la plupart des autres groupes. La scène stoner suédoise est bien plus grande en Allemagne que dans notre pays.