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DOZER – juin 2014

Nombreux sont les fans de la formation suédoise au sein de la communauté stoner francophone et l’équipe de Desert-Rock ne déroge pas à cette règle. Lors de l’arrêt en douceur du groupe, nous avions pensé à une absence de courte durée laquelle s’est malheureusement prolongée jusqu’au printemps 2013, période à laquelle Dozer a réintégré le circuit lors des éditions anglaises et allemandes du Desertfest. Une partie de l’équipe a pu constater de visu que le groupe n’avait rien perdu de son mordant à l’occasion de la manifestation berlinoise qui voyait aussi Lowrider – une autre légende scandinave ayant figuré sur la bande-son de nos vies – effectuer son comeback après une longue absence. C’est avec Tommi Holappa, le booster de ces retrouvailles et l’animateur de Greenleaf, que nous avons échangé au sujet du groupe, de son actualité ainsi que de ces projets. Toujours aussi aimable et sympathique, le guitariste nous en a dit un peu plus sur ce retour aux affaires en douzeur.

 

 

Vous avez cessé de vous produire en tant que groupe en 2009…

…Effectivement nous avons effectué notre dernier show en 2009. Nous n’avons effectué qu’une poignée de concerts en 2009 peut-être quelque chose comme sept. La dernière véritable tournée pour Dozer a eu lieu en 2008. Cela faisait plus de trois ans que le dernier show avait eu lieu avant que nous ne nous produisions au Desertfest de Berlin en 2013.

 

Mais pourquoi un tel break ?

Il y a plusieurs raisons, mais la principale était que notre chanteur – Fredrik – voulait étudier. Il désirait retourner à ses études qu’il avait interrompues ; il avait trop souvent stoppé son cursus parce que nous partions en tournée. Il se disait à l’époque que les études n’avaient que peu d’importance et qu’il préférait partir en tournée avec le groupe. Il a eu ensuite le désir d’approcher les choses plus en douceur avec le groupe et de terminer son parcours scolaire. Plus tard il a aussi fait des enfants. Il a deux enfants maintenant. C’est cool aussi : le travail et les enfants.

 

Et qu’a-t-il fait pour terminer sa scolarité ?

Il est ingénieur sur machine désormais.

 

Et qu’ont fait  les autres membres de Dozer pour se tenir occupés pendant ce temps ?

Olle, notre batteur, a joué avec Greenleaf avec moi et Johan, notre bassiste, a aussi rejoint Greenleaf à la guitare. Nous étions en fait presque Dozer, mais avec des chanteurs différents. Mais ils ont fini par cesser leurs activités dans Greenleaf et je suis le seul à être resté dans ce groupe parce que ça prend beaucoup de temps. Olle a fini par déménager dans une autre ville et il s’est aussi remis aux études pour devenir prof de musique [ndlr : et là, nous disons qu’il y en a qui ont de la chance parmi la jeunesse suédoise !]. Tout le monde continue sa vie et finit par trouver un vrai boulot.

 

Et toi aussi avec tes groupes !

Pour le moment, ce n’est que pour le plaisir. J’aimerai bien en vivre, mais c’est très difficile parce que tu dois être en tournée tout le temps pour gagner un peu d’argent. J’aimerai bien jouer plus encore, mais je crois qu’il faut aussi essayer d’avoir un job.

 

Mais tu tournes et a beaucoup tourné. Nous t’avons vu une dizaine de fois juste en Suisse romande.

Avec Dozer bien sûr ; durant deux ans disons à partir de 2002… En fait oui : nous avons beaucoup tourné.

 

 

Maintenant que Fredrik a son diplôme, peut-on parler de la renaissance de Dozer ?

Un petit peu… Je ne sais pas combien de shows nous allons faire. Nous avons déjà fait les Desertfest l’an dernier parce que le temps était venu de nous réunir pour faire de la musique. Chacun d’entre nous avait le feeling que nous pourrions à nouveau jouer et quand Sound Of Liberation [ndlr : la sympathique équipe en charge, parmi des millions d’autres choses, de l’organisation du Desertfest de Berlin, de l’Up In Smoke, etc.] m’a contacté pour me dire que ce serait cool que Dozer se rende au Desertfest, je me suis dit qu’effectivement ce serait sympa. Cela ne nous a pas pris longtemps pour retrouver nos marques et y prendre du plaisir. Ensuite Londres est aussi venu, mais c’était presque tout au rayon Dozer pour l’année 2013. D’ailleurs, il n’y avait pas de réelle velléité d’en faire plus pour ce redémarrage.

 

Beaucoup de choses ont donc bougé concernant les membres du groupe. Comment décrirais tu, l’atmosphère qui règne au sein du groupe, en terme d’implication de chacun ?

Ce que je peux dire c’est que l’on s’entend super bien et que l’on a tous envie de faire des concerts, mais pas de longues tournées. Tu sais, Fredrik a deux enfants et un métier à côté, Johan a aussi deux enfants… Donc on peut facilement partir en tournée pour plusieurs jours, une semaine d’affilée sans problème, mais pas forcément plus. Et pour l’heure, il semble que ça soit la configuration dans laquelle va évoluer Dozer. Mais c’est mieux que rien ! Et on s’éclate toujours autant ensemble à le faire.

 

En 2014, vous ne jouez qu’une petite poignée de concerts, es-tu satisfait de cette situation ?

En ce moment je peux te dire qu’on est extrêmement satisfaits, car on joue au Hellfest ! Certes on souhaitait faire un ou deux festivals, mais que le Hellfest figure dedans, c’est super. Je pense que c’est la première fois que nous jouons devant un public aussi nombreux… Je pense qu’on a joué devant 3 à 4000 personnes, je ne sais pas combien contient la tente ici, tu le sais ?

 

Non, aucune idée, surtout qu’elle déborde largement cette année…

Super ! Et en plus les gens qui sont là ont vraiment l’air d’aimer cette musique, tandis que les autres festivals que l’on a joués avaient un public plus “curieux”, qui parfois ne faisait que picorer des groupes ici ou là. Dans tous les cas, pour résumer, cette année nous avons fait un concert à Londres, le Hellfest, et nous avons deux concerts encore prévus d’ici la fin de l’année : le Up In Smoke, puis un show chez nous en Suéde, et ce sera tout a priori.

 

 

Et qu’en est-il de l’avenir ?

Je pense que nous ferons une poignée de concerts, une demi douzaine probablement au maximum. En revanche, je peux t’annoncer que nous avons pour projet d’enregistrer quelque chose l’an prochain.

 

Super, peux-tu nous dire de quoi il s’agira et quand on pourra l’écouter ?

Et bien ça sera l’an prochain, puisque nous célèbrerons les vingt ans de Dozer ! On ne peut pas se satisfaire d’une poignée de concerts et ne rien sortir, donc on sortira sans doute un EP ou quelque chose comme ça.

 

Avez-vous déjà des compos prêtes ?

On a quelques idées, mais pas des chansons complètes non. Des idées assez mûres, dont on se dit qu’elles méritent d’être essayées. Mais on va commencer à travailler dessus dès cet été, on verra bien. Et puis qui sait, si l’inspiration est au rendez-vous, on pourrait composer plus de titres, et il pourrait finalement s’agir d’un album complet, qui sait ? Il ne faut pas se faire trop d’illusions non plus, mais on sait jamais ![rires] Non c’est trop tôt pour le dire. On vise a minima un EP, c’est notre but à l’heure actuelle.

 

 

L’an dernier vous avez sorti un EP, “Vultures”, qui contient des compos de différentes périodes de votre carrière, mais qui n’ont pas été retenues sur les albums que vous avez sortis à l’époque. Pourquoi n’avoir pas sorti ce EP en format physique, mais uniquement en téléchargement ?

On ne voulait pas vraiment y impliquer une maison de disques, on voulait juste le sortir nous-mêmes. Je pense que si nous avions eu un peu de budget pour ça, à la limite nous aurions sorti un vinyl par exemple, pour avoir un bel objet. Mais fondamentalement, on voulait surtout que les gens aient l’opportunité d’écouter ces titres. Ce n’était pas des morceaux moins bons que ceux qui ont fini sur l’album, c’étaient essentiellement des chansons qui n’étaient pas complètement terminées, en termes de production notamment. On trouvait juste dommage que les gens n’aient pas la possibilité de les entendre, donc on les a sorties en format digital.

 

Et quels retours en avez-vous eu ?

Excellent ! Le simple fait que les gens aient accès à de nouveaux titres qu’ils n’avaient pas entendu jusqu’ici, ça leur a fait très plaisir, et c’était notre but premier.

 

Et à propos d’un album live ? Exercice que vous n’avez jamais effectué.

Ils ont enregistré le live du Desertfest à Londres et nous verrons bien si quelque chose sortira un jour vu que Unida et Lowrider ont aussi été enregistrés.

 

Quand vous avez disparu de la circulation, nous n’avons plus non plus eu de nouvelles de votre ancien label Molten Universe qu’en-est-il ?

Ils ne font plus rien du tout. Martin – l’animateur du label – est aussi retourné à l’école [rires] et il vit désormais à Berlin.

 

Quels sont tes prochains projets personnels à toi ?

Greenleaf !

 

 

Parlons-en alors : il semble que Greenleaf apparaisse désormais comme un vrai groupe, et non plus un projet, plus actif que Dozer depuis un ou deux ans au moins…

Oui, lorsque Dozer ne fait pas grand chose, alors j’ai plus de temps pour Greenleaf, c’est comme ça que ça a toujours marché, et comme tu l’as observé, ces temps-ci l’équilibre s’est reporté plutôt du côté de Greenleaf. On a sorti le dernier album récemment, on a un peu tourné… Et je peux même te dire qu’on a déjà des compos pour le prochain album ! On envisage de sortir un nouveau disque peut-être fin 2015. On est vraiment sur une excellente dynamique. La tournée s’est super bien passée, on s’entend bien. On aborde vraiment les choses lentement mais sûrement, et ça semble fonctionner, on voit que les gens viennent de plus en plus nombreux aux concerts, par exemple…

 

Est-ce la première fois que tu pouvais partir sur une vraie tournée avec Greenleaf ?

C’est la deuxième uniquement, nous l’avions fait sur deux ou trois semaines il y a environ deux ans, avec Brain Police, Mirror Queen et The Graviators. Et l’an dernier on a fait une poignée de concerts histoire de voir si ça le faisait avec notre nouveau chanteur.

 

Et apparemment ça l’a fait. Du coup, penses-tu que le line-up actuel est stable et pérenne ?

A l’heure actuelle oui, je le pense. On s’éclate ensemble, a priori chacun a des disponibilités similaires pour s’investir dans le groupe, c’est une situation idéale.

 

Les deux groupes vont jouer au Up In Smoke cette année… Est-ce la première fois que tu assures deux sets le même jour ?

Oui, c’est la première fois ! Je viens de dire à Matte, de Sound of Liberation : “Laisse-moi au moins une heure entre les deux shows, c’est tout ce que je demande, je pense que je peux le faire à cette condition !” [rires] Mais je pense que ça va le faire, ça va être fun. Et si ça fonctionne bien, peut-être que ça sera une chose que l’on pourra refaire d’autres fois, sur d’autres festivals par exemple.

 

Et Dozer sera plus haut sur l’affiche que Greenleaf ?

Oui, quand même, Dozer reste bien plus connu, Greenleaf est vraiment en train de construire son début de carrière en quelque sorte, et tranquillement on va gagner en notoriété…

 

Chris & Laurent