Un peu avant le set de HOUSE OF BROKEN PROMISES, on a rendez-vous avec Arthur SEAY backstage, dans une salle à la tapisserie qui oscille entre kitch extravagant et psychédélisme, pour tailler le bout de gras. Le bonhomme est affable, éminemment sympathique, et pas là pour se prendre la tête ! Lui et ses potes de HOBP auront d’ailleurs arpenté le festival de long en large pendant deux jours, allant à la rencontre du public, voir les concerts, etc… Des gras cools et ouverts, comme cette interview en témoigne…
(Arthur finit d’envoyer un Twit ou un SMS…) C’est bon, on peut enregistrer ?
Ouais bien sûr, mec, je suis multi-tâches, pas de soucis ! Je dis pas que je fais tout bien à la fois, mais j’essaye ! Mon cerveau va bientôt commencer à fumer, tu vas voir… (Rires)
On a tendance à considérer House Of Broken Promises comme une sorte de side project pour vous occuper quand Unida ne joue pas. Partages-tu cette vision ?
Ca n’a jamais été vraiment un side-project… A l’époque, au moment où on a eu toutes ces merdes [Note : Athur fait allusion aux tracas rencontrés après l’enregistrement de l’album de Unida – plus d’infos dans l’interview de Unida dans nos pages], on a fait une sorte de break, même si Unida ne s’est jamais séparé. Ca nous a fichu un coup, mentalement, personnellement… Donc Mike et moi on a commencé à faire HOBP, c’était juste naturel, tu sais on est des “lifers”, on voulait jouer, on joue tout le temps, n’importe comment, dans toutes les conditions. Donc voilà, on ne faisait pas grand-chose, on s’est regardés avec Mike, on s’est dit “Qu’est-ce qu’on fait ? Allez, on monte un groupe !”. On a donc rameuté un vieux pote, un mec avec qui on jouait déjà au lycée, Eddie Plascencia, et on a commencé à jammer avec lui. Mais c’était une sorte de nouvelle entité, qui s’est construite un peu en réaction à la merde qu’on vivait à côté, donc une complète liberté, on joue partout où on a envie de jouer… Moi et Mike on a toujours été des métalleux pur jus, on écoutait les mêmes vieux disques de matl tous les jours, des purs trucs de “shredders”, des trucs avec des solo de trois minutes… On jouait des trucs qui ressemblaient à un mélange de Pantera, de Racer-X [ndlr : l’ancien groupe de Paul Gilbert, qui est ensuite parti fonder Mr BIG] et de Ozzy Osbourne… Vraiment très metal, plein de solo, plein de batterie, plein de basse… HOBP était en quelque sorte un mélange de ça, et de qui nous sommes, d’où nous venons, le style desert-rock qui est une composante majeure de ce que l’on fait.
Pour revenir à ta question, on ne considère pas ça comme un side project, c’est juste l’un des trucs principaux que l’on fait. On est des adultes maintenant, tout est une question d’organisation et de planification : John a Vista Chino, nous on a HOBP, il va faire un nouvel album et une tournée, nous aussi de notre côté… Et quand on a tous fini, on se retrouve et on reprend Unida : nouvel album et tournée. Et du coup on n’arrête pas de travailler, et on arrive à gagner nos vies en faisant ce qu’on adore faire.
Vous arrivez à gagner vos vies dans ce milieu et en pratiquant ce genre musical ?
(hésitant) Je dirais oui, enfin plutôt ça commence. On commence à le voir maintenant, on provoque un peu les choses, et ça commence à marcher. C’est cool, parce qu’on travaille beaucoup pour ça. Tu sais, tant que toutes nos dépenses sont couvertes, que le loyer est payé et qu’on a assez pour nourrir nos gosses, et qu’il nous reste juste un peu pour se payer quelques bières, si on en arrive là c’est super… On ne gagne pas des millions, mais c’est une bonne base, on va travailler et construire sur cette base. On va y arriver.
Raconte-nous l’histoire de votre première tournée européenne avortée, vous étiez censés venir nous voir il y a deux ans…
Ouais, on avait un mois complet de tournée organisée, avec nos potes de Dixie Witch. On s’est retrouvés tranquilles à l’aéroport, dans le hall d’embarquement. J’appelais la compagnie aérienne sans arrêt les jours précédents “Vous êtes sûrs que ça sera bon, il n’y aura pas de soucis ?” – “Non non, pas de problème, aucune annulation n’est prévue”. Arrivés à l’aéroport, j’avais été demander au guichet aussi, et ils m’avaient confirmé que c’était OK, pas d’annulation de prévue. On était enregistrés, bagages et instruments en soute, sécurité et tout le bordel… Et là les mecs de Dixie Witch m’appellent et m’annoncent que leur vol est annulé. Et là je me suis dit qu’il y avait anguille sous roche, parce qu’on allait au même endroit, j’ai donc été voir à nouveau les mecs de la compagnie, et là le mec me dit “Oh, désolé, il vient d’être annulé”… Mais bon, c’est pas dramatique, tant que ce n’était pas notre faute ni la faute de quiconque. C’est un putain de volcan, tu peux pas te battre contre un volcan !
Ce soir vous jouez donc votre premier concert en Europe avec HOBP, à quoi t’attends-tu, de la part du public ?
Je m’attends à ce qu’on leur en mette bien profond. Je pense qu’on va leur fourrer tellement de rock dans le cul qu’ils vont chier des galets pendant une semaine ensuite ! On est pas là pour déconner et glander. On a bossé comme des fous, Mike et moi on a été répéter avec Unida plusieurs jours, puis on a répété pour HOBP plusieurs jours, on a fait des aller-retours entre les deux groupes, et maintenant on en peut plus d’attendre ! Et je pense que le public devrait aimer, on monte sur scène pour tout défoncer, on y met tout notre cœur tu peux me croire. On le vit, on le respire, et je pense que le public le voit et apprécie. Et s’ils n’ont jamais entendu parler de nous, on espère juste qu’ils vont se dire “qui c’est ces tarés” et apprécier.
Vous avez enregistré un titre en espagnol sur “Using the useless” (“Ladrón”), pensez-vous renouveler l’expérience ?
Ouais. A l’origine, on devait même refaire tout l’album en espagnol. Mais comme Eddie a quitté le groupe, on a mis cette idée de côté pendant un moment. Mais on a trois autres chansons en espagnol. Sur le prochain album, nous ferons probablement en sorte de tout faire en même temps, une version anglaise et l’autre espagnole. Faudra qu’on le prévoie.
Vous avez déjà prévu l’enregistrement de votre nouveau disque ?
Ouais, on a des tonnes de riffs, on ne sait même plus quoi en faire. Donc quand on rentrera à la maison après cette tournée, on va se prendre l’été pour mettre de l’ordre et gérer tout ça, finaliser des titres, et les enregistrer. Et ça sortira chez Small Stone Records. Small Stone est génial, je ne peux pas leur rendre assez honneur pour ce qu’ils font, Scott (Hamilton) est un mec super, honnête, pertinent. C’est juste un mec bien.