Le quatuor de la région lausannoise est certainement l’une des formations les plus en vue du moment dans la galaxie stoner francophone. Il nous a semblé nécessaire de faire plus ample connaissance avec cet ovni psychédélique ayant opté pour une expression musicale dénuée de paroles, mais pas de talent. C’est Boris, le guitaiste en marcel, qui s’est collé à l’interview pour nous éclairer sur l’actualité de ces helvètes signés sur un label belge (si c’est pas beau la francophonie).
Tout d’abord comment s’est passé la tournée Buzzville’ en compagnie de Sparzanza et Honcho qui évoluent dans un registre assez différent du vôtre ?
La tournée s’est très bien déroulée. Les trois groupes ont été bien reçus et la diversité de l’affiche proposée a beaucoup plu au public. Je tiens à souligner que Sparzanza et Honcho, outre être des bons groupes sont aussi des personnes super cool avec qui il est très agréable de tourner.
En parlant de ce label, comment s’est passé le deal avec une structure belge alors que vous n’étiez pas géographiquement destinés à collaborer avec un label se trouvant à 1’000 bornes de chez vous pour un premier album ?
Aucun problème à ce niveau. Tout se fait par téléphone ou e-mail. Le contact est bon et constant. D’autre part ce deal nous a permis de sortir de Suisse, ce qui est vital pour un groupe comme le nôtre.
Penses-tu que la Suisse ait des structures suffisantes pour des groupes comme vous ?
Non, mais certains passionés de stoner essayent de nous aider en Suisse et s’est déjà cool, merci à eux (Oliver, Karim, Ezra, Daniel, etc…).
Penses-tu que le statut d’intermittent du spectacle pourrait à terme dynamiser la scène rock helvète ?
Oui, bien sûr ! Mais cela reste utopique pour la mentalité suisse car la musique n’est considérée que comme un hobby. Dommage.
Comme toutes les formations romandes, en Suisse vous vous consacrez plus aux scènes francophones que germanophones alors qu’en dehors de ces deux régions linguistiques les groupes jouent dans les mêmes types de salles. Comment expliques-tu ce fait ?
Nous n’avons quasiment jamais joué dans des régions francophones, alors il m’est difficile de répondre à cette question.
Vous vous qualifiez de formation stoner. Comment expliques-tu le regain d’intérêt actuel pour ce style musical ?
C’est frais, large au niveau des styles, honnête et pas encore infesté par le gros business. Je pense que beaucoup de gens ont besoin de retrouver de l’autenticité dans la musique. Il faut juste les aider à connaître tous ces groupes car la médiatisation en est difficile.
Comment décrirais-tu ce style à un non-initié ?
Libre et vrai.
Est-ce pour pallier l’absence de chanteur, ordinairement le frontman de la plupart des formations, que vous projetez les images sur la batterie ?
Oui et non. C’est aussi pour proposer un spectacle complet et attractif visuellement tout en accentuant le côté psyché de notre musique.
Qui se charge de les passer pendant vos prestations live ?
Personne. Picasso (basse) a fait le film lui-même et on le passe à l’aide d’un simple magnétoscope. Tout se fait à la “roots” dans Monkey3. Manque de moyens finnanciers probablement !
Et comment se fait le choix des images à projeter ?
Picasso s’en charge. Il est libre de faire ce qu’il veut. Nous lui faisons confiance.
Parmi vos influences, vous citez Kyuss et des dinosaures des 70’s toutes planantes, mais avec vocaux. Quelles sont les formations qui vous ont motivées à vous consacrer à l’instrumental exclusivement ?
Aucune. C’est un choix personnel.
Vous avez tous un passé musical assez spécifique qu’est-ce qui crée le ciment au sein de votre formation ?
L’envie et le plaisir de faire un truc dans lequel on se sent bien et ou chacun à sa place d’expression.
Vous projetez des images de Pink Floyd et intitulez un morceau du nom d’un énorme projet 35007′ qui sont dans un registre assez planant. Qu’est-ce qui vous a motivé à reprendre les Melvins qui sont dans un registre assez différent du vôtre ?
Le morçeau Lividity est cool et collait bien à notre état d’esprit du moment.
Où en êtes-vous du processus de composition ou d’enregistrement du successeur de Monkey 3′ ?
On a une bonne partie de l’album de prêt et on entre en studio fin avril 2006.
Vous semblez être intéressé à poser des voix sur votre prochain album. Comment imaginez-vous l’intégration de vocaux sur vos morceaux ?
Aucune idée, les nouveaux morçeaux sont prévus pour être des instrumentaux.
Avez-vous déjà une idée du type de registre (smooth/agressif) qui se marierait le mieux à votre style ?
Smooth mais couillus.
Avez-vous déjà quelques dates de prévues pour le début de l’an prochain ?
Non, nous nous concentrons d’abord sur l’album.