Dans les premières heures de ce Desertfest Berlin, on a rendez-vous à la cool avec SAMSARA BLUES EXPERIMENT : son leader, guitariste / chanteur, le volubile et sympathique Christian Peters, et son plus discret mais tout aussi intéressant bassiste Richard Behrens, ont répondu à nos questions, sous le soleil, sur la terrasse, peinards…
Quel sentiment vous procure le fait de jouer aujourd’hui dans le cadre du fameux festival du Desertfest Berlin ?
Chris : Jusqu’ici c’est cool !
Richard : C’est toujours cool de jouer à Berlin, c’est notre ville après tout ! Du coup il y a plein de monde qu’on connaît, nos familles, des amis…
Chris : On est à la maison, on habite pas loin d’ici.
Et puis vous y jouez avec plein de groupes d’un peu partout dans le monde…
Richard : Ouais c’est cool, on rencontre plein de gens, on y retrouve aussi des groupes avec qui on a déjà joué, comme Lonely Kamel, et plein d’autres… Et le fait de voir dans le public des gens qui viennent de plein de pays en Europe, c’est génial.
Vous vous retrouvez aujourd’hui avec tous ces autres groupes, et même si vous n’êtes pas les vétérans de la journée, vous avez une expérience significative. Comment voyez-vous l’évolution de cette musique ?
Chris : Le point le plus marquant c’est que la scène stoner est plus importante, plus vaste de nos jours, à tous points de vue. Quand on a commencé, c’était encore discret, il n’y avait pas vraiment de grand événement fédérateur, le Yellowstock festival commençait à peine, il y avait déjà le Stoned From The Underground festival, mais c’était quand même assez confidentiel… Au début on jouait dans des salles de cent personnes, et maintenant on a l’opportunité de jouer dans des salles de mille personnes ! C’est vraiment cool, de voir que quelque chose est vraiment en train de se passer, enfin !
Richard : Je pense qu’on a grandi en même temps que la scène stoner. La scène a beaucoup changé, et continue de changer sans arrêt, il y a toujours de nouveaux groupes, c’est très excitant.
Chris : On remarque aussi que la scène metal s’ouvre petit à petit à ce type de son, c’est une bonne chose. Si tu regardes le Stoned From The Underground, quand j’y allais au début il y avait 500 personnes, tout le monde se connaissait ou presque, et maintenant il y a environ 3000 personnes… Forcément c’est une autre façon de voir les choses, c’est plus grand, il y a plus d’opportunités, certes, mais c’est aussi plus “large” et plus diversifié, notamment dans le public. Il n’y a plus uniquement des purs fans de stoner – comme je l’étais il y a quelques années, quand je ne jurais que par Kyuss – car on y trouve aussi désormais des fans de metal, mais aussi des fans de rock plus traditionnel qui y retrouvent des racines communes. Tout est lié, finalement.
Parlez-nous un peu de votre musique. On peut la qualifier de très psychédélique, mais ce n’est pas son seul aspect, d’où vous viennent vos principales influences musicales ?
Chris : La liberté de pensée. Je n’écoute pas de groupe spécifique, j’écoute des tonnes des trucs en provenance des 70’s, des 60’s, des 90’s… et même des 80’s… Ca fait beaucoup de choses mélangées en terme de musiques, mais au final on pourrait le résumer à ça : liberté d’expression, liberté de pensée, on suit notre intuition artistique.
Richard : Quand on a commencé avec Samsara, on écoutait vraiment des choses assez ciblées, quelques groupes à peine, comme Sleep, Pink Floyd, beaucoup de trucs psychédéliques. Et puis avec les années on s’est ouvert à beaucoup d’autres choses, on a essayé de faire se rencontrer progressivement toutes ces sonorités et musiques complémentaires pour le résultat que l’on connaît aujourd’hui, et qui continue d’évoluer.
Vous êtes sur le point de sortir un album live (“Live at Rockpalast”), pouvez-vous nous en dire plus ?
Richard : Ouais, et on a les tout premiers exemplaires en vente aujourd’hui même !
Chris : Exactement, ce soir c’est en quelque sorte notre “release party”, on est contents que tous ces gens soient venus exprès pour ça ! (rires)
Richard : On a toujours voulu jouer au Rockpalast, car c’est un lieu vraiment très célèbre, presque légendaire en Allemagne. Quasiment toutes les vidéos Youtube que tu mates des autres bons groupes live viennent du Rockpalast !(rires) Donc c’était un grand honneur d’y jouer enfin, on a eu cette opportunité l’an dernier, sur la dernière tournée.
Et vous avez donc décidé d’enregistrer l’événement…
Chris : En fait, je crois que tous les concerts y sont enregistrés, ils ont des sortes d’archives où ils sauvegardent tout. Et si tu veux le sortir, en tant que groupe, tu dois en acheter les droits. Et on a voulu le faire, parce qu’en plus on a trouvé qu’on avait fait un bon concert…
Richard : Et on a mis les petits plats dans les grands, on a pris toutes les bandes et on les a remixées professionnellement dans un grand studio… Et la cerise sur le gâteau, en quelque sorte, c’est une chanson en plus jouée en acoustique : en fait le Rockpalast nous a demandé d’interpréter un titre en acoustique, juste pour une interview, et ça a été enregistré avec un seul micro tout pourri. On l’a refaite et rajoutée à la fin du disque.
Chris : C’est quelque chose d’intéressant, de voir qu’on peut jouer avec des instruments acoustiques, sans amplification ni rien…
Quel est le bon moment pour enregistrer un album live selon vous ? Après tout vous n’avez que deux albums sous le bras et déjà vous sortez un album live !
Chris : Que veux-tu dire par là, tu sous-entends que ce n’est pas le bon moment !? (rires)
Richard : Je ne sais pas, il n’y a pas de règle si ?
Chris : C’est juste très différent d’un album studio, on n’y réfléchit pas de la même manière. Sur un album tu fignoles, tu enregistres plein de prises, tu as plein de pistes différentes, tu peux jouer avec le son, etc… Là tu joues une fois, ça passe ou ça casse ! C’est plus brut, plus direct et même plus honnête : c’est juste quatre mecs dans une salle qui font de la musique.
Richard : Ouais, on y a pas trop réfléchi, on a vraiment rebondi sur cette opportunité au Rockpalast, on ne s’est pas posé de question.
Chris : Quand ça arrive, de toute façon tu ne te poses pas la question : tu repenses aux centaines de groupes prestigieux qui ont foulé ces planches durant toutes ces années, des rock stars, des légendes de la musique, et tu nous vois nous, un petit groupe de stoner en provenance de Berlin… C’est vraiment quelque chose de très spécial pour nous.
Avez-vous commencé à travailler sur de nouveaux titres pour un prochain album ?
Richard : Ouais… En fait, toutes les chansons de notre nouvel album sont déjà composées, et on a même réservé un créneau au studio pour l’enregistrement ! Ca sera fin mai, et si tout va bien, ça devrait sortir en septembre, peut-être octobre.
Chris : Et on a une tournée prévue en novembre, environ trois semaines, à travers l’Europe… Toute l’Europe, cette fois je pense, Angleterre, France, …
Même en France ?!
Chris : Bien sûr ! On adore jouer en France !
Richard : Ouais, c’est un super pays où faire des concerts. J’y étais la semaine dernière en tournée, c’était génial… Je ne sais pas pourquoi il n’y a pas plus de groupes qui vont jouer en France, il y a des super clubs, un super public… T’as tous les groupes qui font le même parcours, genre Angleterre, puis Allemagne, etc… et dans de rares cas tu trouves juste une ou deux dates en France, c’est incompréhensible. On adore Paris, bien sûr, mais aussi Lyon, Nantes…
Chris : T’as déjà été à Nantes, toi !? Moi j’adore la Bretagne, c’est probablement mon endroit préféré de toute l’Europe.