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The SWORD – juillet 2010

Un mois et demi avant la sortie de leur tant attendu troisième album, les texans de The Sword étaient de passage à Paris. L’occasion pour nous de discuter avec John « J.D. » Cronise, chanteur du combo texan.

Commençons par les deux années qui viennent de s’écouler suite à la sortie de Gods of the Earth. Tout semble s’être enchaîné à une vitesse folle : chroniques dithyrambiques, tournées intensives dont la première partie de Metallica. Tu peux rapidement nous donner ton point de vue sur ces deux ans ?

C’était beaucoup de travail, nous étions aussi très souvent sur la route. Ces deux ans sont ont été une expérience enrichissante mais vraiment fun. Nous avons pris beaucoup de plaisir aussi bien individuellement qu’en tant que groupe. Et puis cette idée de concept album a commencé à faire son apparition quand nous étions en tournée…et nous avons commencé à composer Warp Riders.

Il y a eu aussi un mini évènement durant ces 2 ans : votre titre « Freya » s’est retrouvé sur le célèbre jeu Guitar Hero. Est-ce que tu penses que cela a eu un impact sur votre carrière ?

Cela a eu une influence certaine. Plusieurs personnes sont venues à nos shows après nous avoir découvert avec le jeu. Nous sommes vraiment très fiers et très heureux de faire partie de Guitar Hero.

Vous avez fait énormément de gigs ces dernières années, mais très peu en tant que tête d’affiche au final. Est-ce par manque d’opportunités ?

Nous jouons pas mal en tête d’affiche chez nous, mais très peu en Europe c’est vrai. Nous avons bien fait quelques dates en Angleterre en tant que headliner, ça s’arrête là. Pour Warp Riders, nous allons réparer ça.

Justement, en parlant de ça : vous avez fait la majorité de vos concerts aux States. Est-ce un choix délibéré pour vous faire connaître un maximum chez vous avant de vous attaquer au reste du monde ?

Oui, définitivement oui. Nous sommes Texans. Ca nous semble logique de nous faire connaître chez nous d’abord. C’est juste une stratégie. Nous n’avons rien contre l’Europe. Mais c’est vrai que c’est plus facile pour nous de tailler la route des 50 états des States à bord d’un van….et plus sûr financièrement parlant. C’est toujours plus compliqué pour un groupe comme nous de venir outre-atlantique. Et puis, c’est peut-être aussi notre côté « punk-rock » : nous essayons de faire les choses graduellement pour faire connaître notre musique.

Et vous sonnez pourtant comme les premiers groupes doom européens, voire comme certains groupes de la New Wave Of British Heavy Metal. Comment est-ce que tu décrirais la musique de The Sword ?

Je n’aime pas trop décrire notre musique, je préfère la jouer (rires). Je pense que nous avons beaucoup plus d’influences que la plupart des autres groupes. Ce n’est pas qu’on écoute plus de trucs que les musiciens d’autres combos, c’est juste qu’on laisse la place dans notre musique à différents styles. Ca se sent notamment au niveau des guitares.

Parlons un peu de Warp Riders à présent. C’est un concept album qui se démarque radicalement des 2 précédents opus. Alors que vos 2 premiers albums évoquaient la mythologie Nordique, celui-ci est orienté science-fiction. Etait-ce voulu ou bien est-ce que l’idée de ce concept vous est venue par hasard ?

Il y a un peu des deux. Tout d’abord, Warp Riders évoque quand même certains aspects mythologiques. Mais nous voulions casser notre image de païens nordiques. En écoutant nos deux premiers albums, beaucoup nous voyaient comme un groupe de metal viking ou un truc dans le genre.

Je comprends.

Nous sommes originaires du Texas, il ne faut pas l’oublier. Nous trouvions juste que l’imagerie mythologique nordique était intéressante pour raconter une histoire, mais il ne faut pas chercher là un sens caché religieux ou autre. Nous trouvions vraiment ça intéressant d’un strict point de vue narratif. Du coup, pour Warp Riders, j’ai choisi de faire allusion à des figures mythologiques grecques plus classiques, histoire de casser notre image de vikings païens. (rires)

Est-ce que tu peux nous résumer brièvement l’histoire racontée sur Warp Riders ?

Je vais essayer. Ca se déroule sur une planète qui a cessée de tourner sur elle-même. Du coup, elle possède une face où il fait jour perpétuellement, brillante et chaude, et une autre, où il fait nuit, sombre & froide. La planète est peuplée de sociétés tribales primitives. Ce qui se passe, c’est que des anciens, des scientifiques et des sorciers essayent de s?échapper vers le futur. Ils cherchent à conquérir le monde futur. C’est ce que raconte principalement Warp Riders. Dans l’histoire, il est aussi fait allusion à The Sword. Nous n’apparaissons pas en tant que groupe mais The Sword est le nom d’un vaisseau spatial qui est aussi un « personnage » de cette histoire.

Alors que vos précédents albums étaient autoproduits, vous avez confié Warp Riders à Matt Bayles (Mastodon, Isis, Pearl Jam). Pourquoi n?avez vous pas produit cet album vous mêmes cette fois ? Et comment s’est porté votre choix sur Matt ?

Nous avons choisi de ne pas produire Warp Riders nous mêmes car le processus de création et de production pour Gods of The Earth a été vraiment très difficile à vivre pour moi personnellement. Nous avons passé des jours et des jours en studio pour l’enregistrement, le mixage, etc…..à tel point qu’à la fin ça m’a rendu complètement cinglé. Je ne supportais même plus d’entendre les chansons de Gods. Nous voulions donc éviter de reproduire le même schéma et avons décidé de confier le tout à quelqu’un d’extérieur, de neutre. A des oreilles d’expert. Concernant le choix de Matt, en fait c’est un peu lui qui nous a choisi. Il a envoyé un mail à Bryan, notre bassiste, à la sortie de Age of Winters pour lui dire qu’il aimerait travailler avec nous sur notre deuxième album. Nous avons fait Gods of The Earth nous mêmes, mais nous gardions à l’esprit que Matt Bayles voulait bosser avec nous. Aussi, pour ce troisième album, Matt est la première personne que nous avons contacté.

Excellent choix en tout cas car la production est phénoménale sur ce disque.

Merci.

Avec un album de cet acabit sous le coude, quelle est la prochaine étape pour The Sword ?

Des tournées. Nous partons sur les routes américaines en septembre et en octobre. Et nous débarquerons en novembre sur le vieux continent, avec très certainement une date à Paris.

Juillet 2010 par Stonerpope