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TRUCKFIGHTERS – juin 2007

C’est avec le guitariste Dango que nous avons fait un brin de causette avant que ne sorte le nouvel opus du quatuor nordique. Débordant d’énergie sur scène, les Suédois nous en disent un peu plus sur leur actualité chargée après une tournée qui a fait halte un peu partout dans les régions francophones du vieux-continent en compagnie des stars de Fu Manchu.

Comment s’est passée la tournée avec Valient Thorr et Fu Manchu ?

Superbe ! Même mieux que ce que j’imaginais. Tous les mecs étaient sympas et nous nous sommes très bien entendus. Pas de rockstar ou de divas sur cette tournée. Bien entendu, les concerts étaient bien avec un public nombreux presque partout ; un bon son, de bons backstage, de bons caterings etc. Le seul point négatif était la distance entre les gigs et les sièges inconfortables de notre van.

Comment a pris place cette tournée ?

Des types de notre label s’en sont chargés et apparemment les Fu Manchu nous connaissaient déjà et appréciaient notre musique. Je pense donc qu’ils nous voulaient sur la tournée et c’est très cool.

Comme je pense que vous êtes de gros fans des légendes stoner que sont Fu Manchu, comment vous sentiez-vous de partager la scène avec eux ?

Ha ha, en fait ce n’est pas la vérité exacte, mais c’est assez proche. Je pense qu’Ozo – basse et chant – et Fredo – guitare – sont ou étaient de grands fans. Paco – batterie – et moi un peu. Néanmoins nous étions un peu nerveux pour les premiers concerts, j’avais une sensation étrange de jouer avec ces légendes vivantes. Les premiers jours, nous n’osions pas leur parler juste parce qu’ils étaient les membres de Fu Manchu. Toutefois, rapidement ça a ressemblé à tous les shows et tournées entre pote. Je ne suis pas certains de l’avoir compris à ce jour, c’était vraiment bon. Difficile de décrire un sentiment, mais c’était un bon sentiment. C’était aussi cool que ce que nous espérions.

 

Comment se passent les shows avec deux groupes que vous suiviez en van alors qu’ils voyageaient en liner avec chauffeur ?

Pas de soucis, héhéhé. Sérieusement ce n’était pas aussi douloureux pour nos fesses de voyager en van que nous le pensions. Bien évidemment nous ne dormions pas autant que les autres groupes et il nous est arrivé de conduire la nuit entière, mais ça l’a fait quand-même. Nous ne suivions pas leur nightliner, nous voyagions indépendamment par conséquent nous sommes aussi resté dormir ou fêter ou d’autres trucs à certains endroits. Comme notre van était plus rapide, nous faisions les soundcheck en dernier, nous pouvions donc arriver plus tard sur place sans souci.

Deviez-vous obéir aux Californiens durant cette tournée ?

Non ! Nous ne nous sommes pas opposés à eux non-plus, nous nous sommes bien entendus ce sont des bons types !

N’était-ce pas frustrant de jouer seulement trente minutes chaque soir ?

Oui ça l’était, tu touches le point ici. Presque tous les soirs, j’ai senti cette anti-agpogée en sortant de scène juste quand j’étais en train d’être chaud. Frustrant est le bon terme. J’étais aussi fatigué de jouer en tant que premier groupe de trois, mais ça s’est déroulé sans souci.

En écoutant vos albums studio, je n’attendais pas des shows de ce type. D’où vous viens cette énergie scénique ?

Qu’attendais-tu ? Pourquoi n’attendais-tu pas cette énergie ? Je pense que celle-ci a trois origines en collaborant au sein du groupe. Au sein de nous-même il y a le noyau, la musique est le carburant et le public est étincelle qui nous met le feu.

Nous aimons simplement jouer en live et apprécions coup de pied au cul que ça nous met.

Tout comme ‘In Search Of (The)’, vos morceaux sont plus long sur scène que sur vos disques. Pourquoi enregistrer des versions courtes alors que vous semblez apprécier des versions qui durent ?

Je l’ignore, certainement parce que ces versions longues nous viennent alors qu’elles sont déjà enregistrées. J’aime aussi proposer des choses exclusivement pour notre public qui se déplace. Je ne pense pas que nous avons enregistré une fois une version courte exprès.

Je trouve cette question amusante par rapport aux commentaires habituels de gens qui critiquent plutôt la longueur de morceaux sur disque et disent que nous jammons un peu trop sur scène. Nous faisons ce que nous aimons et ce que nous sentons. Certains soirs, nous jouons les versions habituelles et parfois non.

Vous vous produisez sur scène devant une foule qui aura d’autres distractions. Vous avez mentionné sur votre dernier album que les gens devaient se concentrer sur la musique sans autres distractions. Considérez-vous que votre musique doit être un plaisir solitaire dans le noir ou comme partie intégrante du grand cirque du rock ?

Les deux ! Pour ce qui est de l’album, la musique étant complexe en tant qu’auditeur tu dois percevoir la totalité de la chose pour en tirer la meilleure satisfaction et comprendre ce que nous faisons.

Jouer sur scène devant un public peut montrer de quoi il s’agit et nous faisons de notre mieux pour transmettre notre état d’esprit au public. De mon point-de-vue, la musique et une affaire de feeling et j’espère que ton sentiment pendant notre show est quelque chose d’unique pour toi. Nous essayons néanmoins de transmettre quelque chose.

 

Vous venez de mettre en boîte un nouveau single et le prochain sera disponible uniquement sur internet alors que de nombreux artistes sont plutôt fâché avec la propagation électronique de leur musique. Qu’est-ce qui vous a poussé à agir ainsi ?

C’est plus facile pour nos fans de l’obtenir et plus simple pour nous de le faire ; c’est simplement un bon moyen de distribuer du son.

Je ne sais pas si nous y avons bien réfléchi, mais nous l’avons fait et par chance le label nous a laissé procéder comme nous le désirions.

Le prochain album sort en septembre prochain. Où en êtes-vous dans le processus d’enregistrement ?

Le mastering est terminé et il va être imprimé ces prochaines semaines.

A quoi devons-nous nous attendre pour cette prochaine livraison ?

Du fuzz, des riffs, des mélodies, des gros riffs cools et épais gorgés de mélodies flambantes. Je suppose que c’est un peu plus métal que ‘Gravity X’ et quelque part plus Truckfighters. C’est difficile à décrire, mais c’est comme si nous avions pris les trucs spécifiques de ‘Gravity X’ et les avions conduit à un niveau supérieur. Je pense et j’espère que nos fans vont aimer ce nouvel album autant que le dernier. Tu verras quelques similarités. Il y aura dix morceaux, il durera cinquante-cinq minutes, sera très dynamique avec des parties plus smooth et aussi les choses les plus malsaines que nous ayons jamais composées.

‘Gravity X’ est sorti il y a deux ans. Qu’avez-vous fait durant tout ce temps ?

Tournée, tournée, écriture de nouveau matériel, enregistrement, tour, mixage, tour et mixage. Tu comprends ?

Peux-tu nous expliquer pourquoi la scène stoner suédoise est tellement connue dans ce milieu plutôt underground ?

Pas vraiment, c’est très commun de faire de la musique en suède. Il y a une tapée de groupes dans tous les styles je le reconnais. Je pense que la Suède est le troisième producteur de musique au monde après les USA et la Grande-Bretagne et que tout ça vient d’un pays avec la même population que Londres. Je ne sais pas précisément, mais ça a l’air culturel et simple ici pour les jeunes d’essayer de jouer. La musique est obligatoire les neuf premières années d’école. Peut-être que le plus important c’est les écoles musicales où nous avons avec la possibilité étant jeunes de prendre des cours une fois par semaine pour un prix très bas jusqu’à seize ou dix-huit ans. Cependant la plupart se contentent de l’enseignement de base dispensé à l’école. Cette question ressort de temps à autre, mais je n’ai pas de réponse toute faite peut-être parce que je me trouve dans cette chose.

 

Comment sont les relations entre ces groupes et ces labels ?

Elles sont bonnes, ce n’est pas comme si nous nous connaissons tous, mais il n’y a aucune compétition ou truc du style. Si un label ou un artiste va bien je pense que c’est positif pour l’entier de la scène.

Votre pays semble être le paradis pour les musiciens. Qu’en est-il pour les membres de ton groupe ?

Je ne suis pas certain de bien saisir cette question. Il est certain que la Suède est un bon endroit où vivre, mais je ne la considère pas comme le paradis. Les musiciens underground ne peuvent pas vivre de leur musique ; la plupart doivent aussi avoir un job et c’est difficile quand on consacre tant d’effort et d’énergie dans un groupe.

Quelles sont les infrastructures dont vous disposer ?

Rien de particuliers, nous pouvons déduire certaines taxes pour nos instruments uniquement si nous faisons du business avec notre musique ce qui n’est pas une aide au début. Il n’y a pas de fonds gouvernementaux, mais une petite somme quand nous préparons un truc où travaillons en commun comme pour toutes les structures non-lucratives chez nous.

Penses-tu que nous ayons une fausse image de ce dont vous bénéficiez ?

Oui, assurément. J’ignore si tu fais de la musique, mais à voir tes questions il semblerait que tu penses que nous bénéficions de beaucoup de supports financiers et autres ce qui est faux. Nous n’avons que peu d’aide. C’est différent selon les secteurs culturels si par exemple tu joues de la musique classique ou dans ce style. Ces secteurs sont plus ou moins financés par l’Etat.

Comment décrirais-tu ton style musical à un non-initié ?

Du rock moderne avec des sons bien fuzz. Je n’aime pas trop ce type de question car la musique devrait parler d’elle-même et les gens devraient pouvoir l’appeler comme bon leur semble.

Quel est le groupe qui fait l’unanimité au sein de votre formation ?

Pearl Jam ou Tool.

En somme, pourquoi avoir opté pour des surnoms plutôt que de mentionner vos véritables identités ?

Je ne m’en rappelle plus, nous l’avons fait au début du groupe. Peut-être que c’était plus simple en nous profilant comme de futures stars du rock d’avoir des noms d’artistes. Bien entendu nous trouvions ça amusant et je continue à y trouver amusant.

As-tu des projets parallèles à Truckfighters ?

Rien d’actif pour le moment. Je joue régulièrement du rock influencé par le grunge dans un groupe nommé Star Trail (www.myspace.com/startrail), mais nous n’avons rien fait depuis un bon moment. J’ai toujours ceci en tête.

juin 2007 par Chris.