Horisont – Odyssey


HorisontOdyssey
2015. En cette année où la planète attend de pied ferme l’épisode VII de Star Wars, la saga spatiale débutée dans les 70s, les suédois d’Horisont accouchent de leur quatrième album, Odyssey,  une saga spatiale qui fleure-power bon les 70’s justement.

Et contrairement à The Sword qui avait modifié la recette et proposé une musique en adéquation avec son concept album Warp Riders, Horisont ne change rien en jouant à fond la carte rétro pour cet opéra-rock passéiste. Tout y est, de la kitchissime pochette hommage aux meilleures séries B de science-fiction, aux synthétiseurs singeant presque des voix de robots et qui accompagnent parfois cette musique venue d’un autre siècle. Mais s’arrêter à ces détails ne serait pas rendre justice à nos scandinaves qui risquent, après le soufflet plat Berlin, de se poser en sérieux concurrent de Kadavar pour la place de chef de file de cette scène revival.

Le morceau titre et fleuve installe, dix minutes durant, l’ambiance de ce concept album à la croisée des chemins entre le progressif The Yes Album et le mythique The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars. Ou quand pantalons moule-burnes & bacchantes désuètes rencontrent des O.V.N.I. remplis d’extraterrestres aux oreilles pointues.

Au programme de cette odyssée : guitares plus tranchantes que des sabres lasers (“Bad News”), chevauchées épiques de vaisseaux spatiaux en plein combat (“Light My Way”), invasions de robots (“Red Light”), larmes et tristesse après la mort d’un protagoniste et/ou la perte d’une bataille (“The Night Stalker”), assaut final (“Städer Brinner”) et happy-end (“Timmarna”). L’enchaînement des douze titres de cet opéra-rock est une véritable réussite tant il transpire, en véhiculant toute une palette d’émotions et d’ambiances, cette volonté affichée par Horisont de raconter, une heure durant, une épopée intersidérale.

Par ailleurs, les suédois sont à 200% dans la démarche “je fais de la musique 70’s”. Et bonus non négligeable : ils le font très bien et l’on ne peut qu’y croire tant la galette transpire de sincérité. Mais l’exercice revival s’avère toujours délicat car le risque est grand de voir l’hommage se transformer en plagiat. Nos vikings n’évitent malheureusement pas cet écueil avec le pourtant très bon “Back On The Streets” sur lequel le phrasé des couplets chantés par Axel Söderberg lorgne allègrement du côté de la célèbre bande-son de Rocky III (pourtant un morceau à tendance 80’s).

Si l’on laisse de côté ce détail quasi-insignifiant, le constat s’avère assez rapide. Horisont ne réinvente pas la poudre et fait ce qu’il sait faire de mieux : de l’Horisont; une musique honnête qui ressemble à s’y méprendre à ce qu’écoutait peut-être votre paternel à l’époque ou vous n’étiez encore qu’une vague idée. Pas de surprise à l’horizon donc, mais un album au poil.

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