UFOMAMMUT – juillet 2000


Ah les petits gars d’Ufomammut ! Je ne voudrais pas refaire ici l’éloge de leur fantastique premier album et de leur travail graphique au sein de Malleus. Seulement je ne peux pas m’empêcher de dire du bien de mecs qui, selon leurs propres mots, prennent le temps d’écouter leurs cheveux pousser. Tout va tellement vite dans ce monde — la nouvelle Audi TT Roadster, le Tour de France, Slayer, voilà pour les trucs les plus rapides du moment — que les Ufomammut et leur philosophie de vie sont un modèle pour quiconque aspire à autre chose qu’à vivre une course perpétuelle contre la montre. A l’instar de Pierre Sansot, ils nous proposent un bon usage de la lenteur , et je rajouterai de l’alanguissement érotique aussi. Car bon sang, pour qui observe un tant soit peu leurs trois dernières réalisations graphiques (compile Stone Deaf Forever, album de That’s All Folks ! et leur propre album « Godlike Snake »), il me semble qu’il est impossible d’en dégager autre chose qu’une lente progression vers ce que la féminité à de plus insondable (et donc d’irrésistiblement attirant). Une Odyssée fantastique vers les moiteurs de la chair féminine, là où elle est la plus douce, que dissimule une toison de feu éminemment bien entretenue. De ce voyage torride, ils viennent de tirer une bande son qui figure probablement parmi la plus originale du moment. Du heavy mammouth-esque qui se mêle à du psychédélisme ufo-esque. Ne vous méprenez pas. Il ne s’agit pas ici de musique pour film de cul à trois francs. Les Ufomammut nous racontent une épopée, une conquête. Celle de l’homme sur lui-même avant de parvenir à séduire l’objet de son désir. Je vous laisse imaginer l’intensité de leur démarche. En attendant leur venue en France, il fallait tout de même chercher à savoir qui sont ces italiens inspirés. Voilà :

 

D’où venez-vous ? De la Terre ou de l’ Hyperespace ?

Il y a une part de nous qui vient de l’ Espace. C’est l’UFOMAMMUT qui vit en chacun de nos cerveaux humains. Malheureusement, nos corps sont matériels, à base de carbone. Ils sont fait de 75 % d’eau et nous vivons en respirant de l’oxygène. Mais nous sommes bien des aliens vivant sur Terre pour répandre le Verbe du monstre spatial, UFOMAMMUT !

Racontez-moi la véritable histoire du groupe. Comment l’avez-vous formé ? Quelle était l’idée constitutive originelle ?

L’idée première était de jouer aussi fort que possible pour faire se dresser à nouveau le Mammouth endormi. Durant l’été 1998, Poia, Urlo et deux autres gars se mirent à jammer dans la chaleur du local d’une ville de campagne. Tout doucement, l’idée est devenue un groupe et finalement, UFOMAMMUT fut prêt à stupéfier la race humaine de son pouvoir !

Parlez nous des principales influences musicales qui sont à l’origine du projet UFOMAMMUT ?

Oh… Parfois, quand nous discutons à propos de musique avec des gens, nous découvrons que nous aimons beaucoup de groupes très « évidents » et qui ne font pas partie à proprement parler de notre genre, le fameux et maudit « Stonerrock ». C’est une des raisons qui font qu’on ne se sent pas partie prenante de ce style… Quand nous réfléchissons à nos influences, nous viennent à l’esprit les BEATLES et PINK FLOYD, les MELVINS et SLEEP, MOTORHEAD et HAWKWIND, les SEX PISTOLS et KISS… Ouais, nous aimons des groupe comme KYUSS et GOD MACHINE aussi, c’est sûr, ils sont importants car ils ont changé profondément la manière de jouer du Hard Rock. Nous adorons les groupes capables d’apporter quelque chose de novateur, de s’élever parmi des milliers de groupes jouant « la même chanson ».

Quel est le secret de votre son, si incroyablement écrasant ?

C’est peut-être parce que nous enregistrons toujours nos trucs nous-mêmes, avec du mauvais matériel, pas professionnel, mais avec l’aide de notre Dieu du son, HENDRIX R. Et parce que nous utilisons des amplis énormes. Il est difficile de les faire passer correctement dans un simple disque digital de 12 cm de diamètre… c’est fou à quel point nous sommes cultivés !!! Nous sommes vraiment fiers du résultat obtenu.

Vous semblez avoir un goût prononcé pour le matériel « vintage ». D’où cela vient ?

D’un petit magasin de guitares de notre ville, appelé simplement « Guitar ». Il met toujours de côté toutes les vieilles pédales d’effets bizarres dont personne ne veut et nous, nous « nettoyons » le magasin… Grâce à lui, nous avons trouvé de vieux « phasers » et de vieux « flangers », des chambres d’échos analogiques, Small Tones, Big Muff et Ufoctafuzz, de vieux Marshall Orange, Hiwatt… etc. Et l’oncle d’Urlo nous a donné un fantastique Korg MS20 ! Un synthé « vintage » que tu peux entendre hurler sur tous nos morceaux !

Jouez-vous souvent sur scène ? Est-ce qu’on vous verra un jour en tournée ?

Non, pas beaucoup… Il n’est pas facile de faire notre musique dans le coin de San Remo… Ici, nous sommes dans une période d’hommages et il y a plein de groupes merdiques qui reprennent tout le monde, d’ Aqua à Albano et Romina Power ! Nous espérons tourner en Europe avec THAT’S ALL FOLKS ! Et nous préparons un fantastique hommage à Plastic Bertrand et à Lio !

 

Vous êtes également de fantastiques graphistes. Avez-vous faits des études pour effectuer ce genre de travail ?

Non. Nous n’avons pas étudié pour faire ces peintures. Poia et Urlo sont amis depuis 10 ans et nous avons toujours peint, joué de la musique et tout fait ensemble. Sauf nous laver.

D’où viennent les idées de vos graphismes ? D’où tirez-vous cette fantastiques imagerie des 70’s ?

Nous créons tout grâce à nos petites cervelles. Nous sommes influencés par les affiches 70’s de FILLMORE et par-dessus tout, nous adorons RICK GRIFFIN ! Mais aussi ANDREA PAZIENZA, MOEBIUS, ANDREAS et EDIKA… Un jour, peut-être nous repeindrons la Chapelle Sixtine avec ASTERIX.

Qui sont les gens pour lesquels vous avez travaillé ? Verra-t-on une exposition de votre travail un jour ?

On espère ! Urlo et moi en serions fiers ! Nous avons travaillé pour METEORCITY, MATAMP, STONERROCK.COM, nous avons fait toutes les couvertures du magazine VINCEBUS ERUPTUM, une pour GARDENIA, celle de l’album de THAT’S ALL FOLKS !, celle de leur split avec NEBULA, la couverture du Tribute à BLUE CHEER, et plein d’autres ! Tout cela en 6 mois ! C’est incroyable ! Oh… nous avons aussi fait quelques peintures pour UFOMAMMUT… et nous sommes toujours très, très pauvres…

Est-ce que la musique et le graphisme sont vos jobs, ou devez-vous bosser à côté ?

Poia et Urlo travaillent dans leur studio de graphisme, MALLEUS, Alien étudie à la faculté (putain, c’est le plus jeune !!) et Vita travaille comme orfèvre.

 

Voulez-vous vivre d’ UFOMAMMUT ?

Non. Nous voulons gagner un million de dollars à la loterie des lupins pour acheter un magasin de cravates en Allemagne qu’on transformera en une citerne pleine d’ours Panda.

Quel âge avez-vous ?

Quoi ?

Quels sont les groupes que vous adorez en ce moment ?

HIGH ON FIRE et Charles Aznavour.

Que pensez-vous de la scène italienne aujourd’hui ?

On aime par-dessus tout THAT’S ALL FOLKS ! Ils sont grands et rotent beaucoup ! Claudio est le mec le plus macho que nous ayons jamais connu ! Nous aimons aussi beaucoup KAICKUL, NEANDERTHAL 2068, EMMENTHAL 3505, LEERDAMMER 4, VORTICE CREMISI et EXP ! C’est une très bonne scène et nous somme tous des gars magnifiques qui portent des tangas en jaguar et des chemises en lion. Nous portons tous des pantalons en bois et des chaussures en béton armé.

Quelles sont vos activités en dehors du groupe ?

Comme tu l’as dit la dernière fois ! Nous mangeons beaucoup de parmesan et on parie sur des combats d’escargots.

Quelle place réservez-vous à l’herbe dans votre travail graphique et musical ?

On a laissé l’herbe dans notre jardin… Mère Nature nous a donné de meilleurs fruits, comme les pastèques. On pense qu’on est assez stupides comme ça sans fumer… tu ne crois pas ?

Avez-vous une éthique de vie ?

On aime les filles nues et les gros amplis

Et bien bravo !

 

juillet 2000 par brotherfab.

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