Top albums 2023 de Desert-Rock

2024 est encore toute jeune, c’est l’heure pour la rédaction de Desert-Rock de vous proposer sa sélection des meilleurs albums de l’année passée !

Ce classement est la synthèse de l’ensemble des avis de l’équipe, reflétant la variété des genres que vous êtes habitués à retrouver chez nous (cliquez sur chacun pour lire la chronique détaillée du disque publiée sur le site à sa sortie) :

 

1) Dozer – Drifting In The Endless Void

Le quatuor de Borlänge effectue un comeback brillant avec Drifting In The Endless Void, un album parfois inégal mais foutrement efficace, dont certains titres viennent concurrencer ce que le groupe a produit de mieux au cours de sa longue carrière. Une première place dans notre Top 2023 amplement méritée malgré la flopée de plaques qualitatives sorties durant l’année, dont certaines proposées par des légendes de notre scène, aussi anciennes que Dozer.

2) Acid King – Beyond Vision

Chassez le naturel, il revient au galop… En associant Jason Landrian à sa démarche de songwriting, dans l’objectif d’initier un projet différent d’Acid King, Lori se retrouve finalement avec… un nouvel album d’Acid King ! Et l’un des meilleurs, reposant sur son concept « cosmique » pour hybrider et finalement transcender son stoner doom classique et l’amener dans des galaxies inédites…

3) Mars Red Sky – Dawn Of The Dusk

Pourtant sorti il y a quelques jours à peine sur la fin d’année, Dawn to Dusk se fraye sans difficulté une place sur notre podium ! Déjà une quinzaine d’années de carrière pour les vétérans de la scène stoner française, et le groupe parvient toujours à se réinventer ! L’identité du groupe et sa musicalité hors normes restent bien présentes, mais le trio y adjoint quelques incartades et expérimentations maîtrisées réussies, sur le chant, le son, l’écriture… Sans se trahir, ils créent des brèches et des perspectives sur autant de pistes d’évolution pertinentes… vivement la suite !

4) REZN – Solace

Les prêtres du doom metal atmosphérique revêtissent à nouveau leurs robes rituelles, leurs instruments prophétiques, et s’évertuent à nous bénir d’une nouvelle salve de sonorités grandioses, lourdes et envoutantes. Une messe saisissante intitulée Solace qui par sa richesse d’écriture et la profondeur de sa composition nous montre à quel point les gars de REZN savent ce qu’ils font.

5) Domkraft – Sonic Moons

Notre chronique du disque se terminait par « fort à parier que les top 2023 verront le nom du trio apparaitre plus d’une fois et assez haut, ou je n’y comprends plus rien. » Ils finissent cinquième de notre classement… et pour certains, ils figurent sur le podium. Bref, un album indispensable, clairement.

6) Green Lung – This Heathen Land

En trois albums seulement, les anglais de Green Lung se sont installés dans le top des groupes les plus excitants du moment, développant une musique résolument ancrée dans le siècle dernier (une sorte de doom metal matiné de NWOBHM), emmenée par une production et une énergie bien contemporaines ! Green Lung propose un coup de maître, avec un disque où toutes les compos sont plus efficaces les unes que les autres, comme autant d’hymnes à crier le poing en l’air pour leurs prochains concerts.

7) Gozu – Remedy

Le nouveau Gozu ne nous aura pas déçu, c’est un euphémisme : au sommet de leur art, les américains proposent un disque imparable, rempli de compos plus efficaces les unes que les autres, dans leur style si emblématique, mêlant stoner, grunge et metal, dans un ensemble puissant et mélodique. L’occasion de se rappeler aux souvenirs des quelques distraits qui auraient oublié de se pencher sur ce groupe d’exception ces dernières années… Preuve qu’il n’est jamais trop tard !

8) The Machine – Wave Cannon

Le trio néerlandais enchaîne les albums depuis plus de 15 ans, sans faux-pas jusqu’ici, et on a le sentiment qu’avec Wave Cannon, ils atteignent une sorte de sommet : emmené par un David Eering au sommet de son art, le trio démontre une nouvelle fois son savoir-faire en terme de stoner psych puissant, se détachant de la concurrence dans leur style. Pourtant leurs sorties discographiques, sur de petits labels, sont trop discrètes – à vous, lectrices et lecteurs, de faire l’effort de trouver le disque, vous ne le regretterez pas.

9) Black Rainbows – Superskull

Une galette complète de douze pistes pleine d’une énergie saturée de fuzz et d’atmosphère désertique. Un album d’une riche diversité musicale qui ne trahit en rien la substance de base de Black Rainbows. De quoi conforter davantage le groupe dans sa position parmi les leaders du Stoner européen.

10) Church Of Misery – Born Under A Mad Sign

Quasiment trois décennies d’existence, et les japonais de Church of Misery ne se sont pas calmés ! Le stoner doom nerveux et glaireux du groupe de Tatsu Mikami est toujours bien présent et toujours aussi agréable pour tout cerveau un peu dégénéré comme le nôtre… Enrichie de leur expérience (et notamment de quelques influences plus psych/blues, stimulées entre autres par le retour au bercail de leur 1er chanteur, aussi présent sur le side project Sonic Flower), leur science du riff gras et glauque vise encore juste et fait toujours aussi mal !

11) Ahab – The Coral Tombs

Le Nautik Doom de Ahab a encore frappé fort en 2023 ! Et même en étant sorti début janvier, The Coral Tombs est resté dans nos oreilles toute l’année. Entre créatures oubliées et contemplation des profondeurs, ce disque nous aura complètement absorbé dans son exploration de l’infini sous marin. On ne peut donc que vous inviter a plonger et replonger dans notre titre préféré qu’est Mobilis in Mobili…!

12) Tar Pond – Petrol

Alors qu’on croyait le groupe/projet suisse mort-né après l’excellent premier disque posthume Protocol Of Constant Sadness, le groupe s’est re-construit en une entité bien vivante cette fois, pour un résultat qui s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur : proposant un doom mélodique très efficace, Petrol souffre un peu de ne pas avoir le facteur « découverte surprise » du premier album, qui était un peu sorti de nulle part, mais il confirme le potentiel du groupe, que l’on espère voir s’activer et prendre vie (notamment sur scène).

13) Witchskull – The Serpent Tide

Witchskull c’est un trio australien, qui joue une musique de vieux doomsters anglais, matinée de stoner scandinave et californien… un mix détonnant mais maîtrisé, qui trouve sur ce quatrième album une sorte d’acmé musical. Supporté depuis longtemps par le discret mais intègre label culte Rise Above, The Serpent Tide a tout pour séduire… ne reste qu’à l’écouter !

14) Wolvennest – The Dark Path To Light

Le quatrième album de la formation Belge Wolvennest est plus « ramassé » que les précédents. Les titres, plus courts, dévoilent ainsi toute leur efficacité et font de The Dark Path To The Light un disque absolument imparable !

15) Blood Ceremony – The Old Ways Remain

Confirmant son évolution musicale de ces dernières années, Blood Ceremony assume le risque de se détacher progressivement de son public initial, amateur d’un peu plus de saturation notamment… Pourtant, comment résister aux mélodies envoûtantes du combo, à la voix hypnotique d’Alia O’Brien, et à ce talent d’écriture et d’arrangements vintage désarmants ? Difficile… On succombe donc à nouveau, et on re-tombe dans le piège… comme à chaque fois !

 


 

Cette année fut encore une fois riche en excellents albums qui auront bien usé nos platines, et les contraintes de ce type d’exercice étant ce qu’elles sont, on regrette de ne pas y voir figurer les excellents disques de Ritual King, Bees Made Honey In The Vein Tree, Ruff Majik, Borrachio, Caivano, Giöbia, I Am Low, King Gizzard & the Lizard Wizzard, Bell Witch, etc… qui se retrouvent tous aux portes du classement ! Mais comme disait ce fameux doom-addict qu’était André Gide, « choisir c’est mourir un peu ». 38 disques ont été cités dans l’ensemble des tops de notre équipe de rédaction, autre signe de la richesse de cette année !

On croise les doigts pour que 2024 soit du même niveau !

Le Top albums de 2019 de Desert-Rock !

Comme chaque début d’année au moment de constituer le top albums de Desert-Rock, la bagarre fut âpre, et les limites de la démocratie vite atteintes pour faire rentrer tous les bons disques écoutés cette année. Forcément, on n’y est pas arrivé, on a dû arrêter le classement aux 15 premiers, alors que notre liste initiale en comptait… plus de 60 !

Ce classement est la synthèse de l’ensemble des avis de l’équipe, reflétant la variété des genres que vous êtes habitués à retrouver chez nous (cliquez sur chacun pour lire la chronique que nous avions publiée dans l’année) :

 

-1) MONKEY 3 – « Sphere »

Vétérans de la scène stoner européenne, les helvètes de Monkey 3 sortent, en 2019, un chef-d’œuvre dans la catégorie instrumentale tirant vers le psychédélisme. Huitième production du quatuor actif depuis 2001 , « Sphere » est remarquable autant que remarqué à la fois par la critique et par le public, proposant exactement ce qu’il faut de plans aériens et précisément le côté burné qui nous fait remuer les cervicales en concert. Prenant ses distances avec sa livraison précédente, Monkey 3 nous a aussi fait vibrer cette année lors de leurs prestations live.

-2) MONOLORD – « No Comfort »

Avec « No Comfort », Monolord a franchi un cap. Ce quatrième opus, plus technique et aventureux que les précédents, est réussi de bout en bout. Thomas, Mikka et Esben nous offrent un masterpiece de doom qui aura marqué cette année prolifique en grands albums.

-3) GOATESS – « Blood & Wine »

Avec une carrière plus proche de la neurasthénie que de la frénésie scénique et discographique, chaque album des suédois de Goatess est très attendu de la part d’un public de connaisseurs. Le départ de son mythique chanteur Chritus Lindersson (Lord Vicar, Count Raven, St Vitus,…) nous aura bien inquiété, mais Karl Buhre, leur nouveau vocaliste, apporte une intensité et une richesse rafraîchissantes. « Blood & Wine » s’avère être un album de stoner-doom contemporain de haut vol, bien écrit et superbement interprété.

-4) MARS RED SKY – « The Task Eternal »

Rien d’étonnant à voir apparaître le trio bordelais dans notre top annuel : Mars Red Sky maîtrise une fois de plus son sujet et renforce un peu plus son identité et sa place de groupe phare de la scène. Même si cet album nous semble en-deçà de ses aînés, il reste une valeur sûre. S’intégrant parfaitement en live, « The Task Eternal » n’a pas à rougir de sa qualité dans la discographie d’un groupe toujours aussi impressionnant de maîtrise.

-5) STONE FROM THE SKY – « Break a Leg »

Avec des bases bien assimilées, Stone From The Sky a livré un second album riche. Une plaque fine et inventive qui aura su séduire par sa sensibilité. Malgré quelques désordres, l’album Break A Leg confirme qu’il faut désormais  compter sur ce trio pour prolonger la route du heavy psychédélique.

-6) SOLACE – « The Brink »

Après 10 ans de silence absolu, Solace revient sur le devant de la scène avec « The Brink ». Les natifs de Jersey, avec un line-up remanié, n’ont rien perdu de leur verve poétique tendance dirt metal épique et se la jouent « taille patron » avec un album qui ravira les anciens et les plus jeunes.

-7) THE DEVIL AND THE ALMIGHTY BLUES – « Tre »

Une belle année pour le quintette venu du froid, leur album « Tre » et les représentations scéniques qui l’ont suivies l’ont mis en état de grâce. « Tre » est l’album qui démontre s’il en était besoin que le Stoner a des racines profondes et blues et qui s’étendent partout au travers du monde. La simplicité et la rusticité d’un genre au service d’un autre en somme.

-8) THE LUMBERJACK FEEDBACK – « Mere Mortals »

Sans se presser The Lumberjack Feedback a sorti un monstre des cartons. Massif et lourd, sombre et envoûtant, « Mere Mortals » prolonge le savoir faire des lillois aux fûts dédoublés. Un album rentré et pesant qui agit sur le cortex comme le mal d’une époque dans laquelle il fait malgré tout bon vivre.

-9) YEAR OF THE COBRA – « Ash & Dust »

Ils ne sont que deux (monsieur à la batterie, madame à la basse et au chant) mais quelle maîtrise ! « Ash & Dust » démontre tout le savoir-faire de Year of the Goat en matière de doom psychédélique. Intense, prenant et sacrément bandant!

-10) NIGHTSTALKER – « Great Hallucinations »

Les Papis font de la résistance. Il est presque surprenant de retrouver les Grecs de Nighstalker dans le top de la rédaction qui n’est pas unanime sur le sujet. Mais parfois il faut faire acte d’humilité et s’incliner devant les artistes dont la carrière se poursuit avec logique. « Great Hallucinations » est de ce tonneau, inscrivant le quartet dans une continuité mélancolique mais toujours vivace.

-11) THE GRAND MAL – « The Grand Mal »

La moitié des nerveux anglais de Desert Storm s’est associée à la moitié de Mother Corona, des potes de Bristol, pour monter ce projet sans prétention… qui aura pris pas mal de monde par surprise ! Proposant une dizaine de brulots d’un stoner classique qui sent bon le sable chaud et les riffs inspirés, les anglais placent leur galette dans la catégorie des albums stoner les plus inspirés depuis… un paquet d’années !

-12) LIGHTNING BORN – « Lightning Born »

On n’imaginait pas vraiment ainsi le nouveau projet de Mike Dean, le bassiste de Corrosion of Conformity… mais on n’aura pas été déçus ! Dean trouve humblement sa place dans le line-up de ce groupe américain, proposant un proto-rock old school très inspiré – quelque chose de finalement assez rare dans ce genre musical. Leur premier album propose 11 titres inspirés et variés, portés par le chant puissant de leur chanteuse Brenna Leath, qui participe à distinguer Lightning Born des autres groupes du genre.

-13) NEBULA – « Holy Shit »

Reformé en 2017 pour le plus grand plaisir de la sphère stoner, Nebula s’offre sans surprise une place dans ce classement grâce à « Holy Shit », l’album de leur résurrection, issu comme ses aînés d’un moule énervé, nuancé de nombreux solos psychés et maquillé d’un fard bien garage. Un retour en force des Californiens qui savent également proposer une nouveauté tant surprenante que rafraîchissante. Tout ce qui siéra à un dépoussiérage d’oreilles en bonne et due forme.

-14) VALLEY OF THE SUN – « Old Gods »

Une plaque plus loin, Valley Of The Sun assied son savoir faire et s’en va le répandre à travers le monde. Pour autant « Old Gods » n’est pas une pure redite, c’est l’album qui se veut charnière entre jeunesse et maturité. Et oui, les gars ont vieilli et se la jouent plus lents mais aussi plus denses. Cependant attention, il y a quelques claques sur cet album justifiant donc pleinement sa place ici .

-15) LO-PAN – « Subtle »

Cinquième album en moins de quinze ans de carrière pour le groupe de Columbus, Ohio, « Subtle » montre le quatuor américain au top de sa forme et de son inspiration. Porté par le chant emblématique de Jeff Martin et les riffs nerveux du nouveau guitariste Chris Thompson, le disque propose une poignée de compos remarquables, qui ont constitué l’essentiel des set lists du groupe sur leur tournée européenne cette année – tournée qui aura fini de convaincre un paquet de monde.

 

On a arrêté le compteur aux 15 premiers, mais des albums superbes étaient juste derrière : The Elephant, Saint Karloff, Sunn O))), Gaupa, Esoteric, Duel, Kadavar, Luna Sol, Elder, etc… Même si 2019 n’a pas amené autant de « gros morceaux » que 2018 (Sleep, Fu Manchu, Clutch, High on Fire, Yob, etc…) elle a permis a beaucoup de groupes de se distinguer et de prendre un peu de place au soleil ! Une année riche en découvertes, en surprises et en révélations…

Si 2020 propose au moins autant de bons disques, on devrait être pas mal…

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