Si la montagne ne vous gagne pas en ces temps hivernaux, laissez-vous tenter par ces trois furieux savoyards que sont les Space Fisters. Cranves-Sales est officiellement devenu siège des futurs lancements des fusées exploratrices du fuzzo-espace. Le trio ne se contente pas de parcourir la galaxie à coups de virtuosité instrumentale. Non, comme leur nom l’indique, l’espace ils le retournent, le parcourent, l’approfondissent, vers l’infini et l’au-delà !
Ce Vol. 1 c’est une poussée de décollage qui vous scotche à vos enceintes. L’apesanteur n’aura plus prise sur vous face à cette nouvelle forme de gravité qui opérera sur vos tympans quémandeur d’encore plus de déluges de riffs. Car chez Space Fisters on conçoit les pluies de météorites de manière variée, riches en mélodies et en parpaings. C’est de la lourdeur au service du psychédélisme, du jam de doom, du sludge survitaminé, du blues sous amphet, c’est les 60’s dans un trou noir de fuzz, c’est un alliage de titane et de formica. Le groupe fait fi des structures et des conventions et les passages chantés ne peuvent freiner les velléités de laisser les cordes et les peaux parler. Quatre titres pour 36 minutes orgasmiques. Du groove à en faire trembler les tréfonds de l’univers par une section rythmique qui sonne organique, naturelle dans ses nuances comme dans ses changements de tempo, ses multiples cassures et autres contre-temps. On sent les savoyards sûrs de leurs montures et ils ne les ménagent pas.
L’unité et la cohérence qui ressort de ces morceaux est à en faire pâlir les jammeurs les plus forcenés. Space Fisters n’existe que depuis juin 2012 mais cet album concrétise réellement deux années de travail, de maîtrise et d’un savoir-faire pour que l’auditeur au-delà de la jubilation atteigne une véritable extase. Qu’il est vain de chercher à rationnaliser les signaux que font recevoir vos esgourdes, cet album lancé c’est le troisième type qui vient vous cueillir aux abords de la voie lactée. La production est précise dans son gras. Les aigus ça empêche de décoller ou de coller tout court. Over-saturation, échos sur la voix, spatialisation de l’ensemble avec suffisamment d’air pour ne pas perdre conscience face aux apparitions hallucinatoires. C’est lourd, gras, puissant mais enlevé à la fois, c’est le cosmos qui s’éveille d’un big-bang.
Maintenant que le Vol. 1 est sorti fin 2014, vivement leur Holy Mountain et leur Dopesmoker… Space Fisters se chauffe de ce bois là (mais pas que) et les de plus en plus récurrentes occasions de les voir en live ne le démentent pas. Un futur grand nom de la scène française (mais pas que…).
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