Dire que j’attendais ce disque est un euphémisme. Je l’ai espéré chaque jour depuis avril 2000, période à laquelle ces italiens nous ont livré leur premier monument « Godlike snake ». Ce disque m’a sévèrement ravagé le bulbe rachidien pendant quelques semaines avant que ma moelle épinière ne consente à redonner l’accès à de nouvelles vibrations. Le temps aidant, je m’étais donc progressivement éloigné de ce maléfice. Et voilà qu’il resurgit. Et il sait s’y prendre. Son emprise s’effectue doucement. Cosmiquement pourrait-on dire. L’hypnose vous a définitivement gagné lorsque se produit la première détonation. Nous y sommes à nouveau. Le son est caractéristique. Gras à souhait. Ecrasant. Les sonorités du Korg MS 20 confèrent toujours à l’ensemble ce relief si particulier. Si étrangement captivantes. Replonger dans l’univers ufomammutesque est tout bonnement jubilatoire. Mais n’allez pas croire que ce disque ressemble au précédent. Oh que non ! En posant ces ambiances, le groupe affiche son retour flamboyant. Manœuvre pour que l’auditeur gagne les plages suivantes en confiance. Les synapses réconfortées. Dès le second titre, Hopscotch, le grésillement de l’énorme son de basse annonce une nouvelle malédiction. La voix d’Urlo, subtilement distordue est hurlée à pleins poumons. Ses imprécations ont une tonalité quasi sludge, avant de devenir mélodiques à d’autres endroits. Voilà la première Vérité. Et que l’on nous en assène une autre encore. Le jeu de batterie de Vita s’est nettement étoffé. Exit la mécanique minimaliste. Voilà la seconde Vérité. Ce disque est bien plus crépusculaire que le précédent. Plus tourmenté. Plus noir. S’il est également moins avant-gardiste, il n’en est pas moins aventureux. Façonnant avec une belle constance un groove reptilien massif mais toujours aéré, Ufomammut affirme une fois encore son statut de Commandeur d’un genre musical flirtant dans certaines proportions avec Electric Wizard, Los Natas et Paul Chain, mais sans jamais renoncer à construire sa propre perspective. Ufomammut est grand. Voilà la troisième Vérité.
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