Cet obscur trio ricain propose avec ce “Tales” sorti des fagots leur premier EP, alors que le groupe joue ensemble depuis plus de 6 ans : 6 ans passés à faire trembler les murs des caves, arpenter le moindre bout de scène disponible, et échanger quelques démos enthousiasmantes. Leur arrivée chez Small Stone, le label des “protégés” du stoner US, s’avère providentiel.
“Tales” est un album que tout fan de bon stoner saura apprécier : space rock über-plombé, la musique de ces trois roublards saura contenter l’amateur de murs du son. Basse ronflante et rondouillarde en fond, batterie soft, sobre mais bien groovy, le boulevard est dégagé pour laisser la place au 38 tonnes à 5 cordes : les riffs sont lourds, patauds, et les soli viennent compléter le paysage. Le tout constitue la charpente d’un édifice de compos parfaitement ciselées : en se donnant le temps de bien faire (5 titres en presque une heure, faites le calcul…), Iota s’aménage le temps nécessaire à engrammer la moindre note de basse, à lanciner gentiment le cervelet à coups d’impros spacy… pour mieux nous prendre par surprise par un riff de gratte traître, et s’élever vers un amoncellement de grattes aérien (voir les dernières minutes 100% instru de “The Sleeping Heathen” ou la quasi-entièreté de “Dimensionnal orbiter” et ses 23 minutes de trip intégral).
Le crédo de Iota est le stoner très traditionnel. Sous influences, inévitablement. Rien de choquant, on ne frôle jamais trop dangereusement l’écueil du plagiat. Mais la réussite est là : les musiciens transpirent le bonheur sans jamais rentrer dans l’épate, ils sont taillés pour l’impro, des machines à concert et à plaisir. Iota n’apporte pas de pierre fondamentale au stoner rock du XXIème siècle, mais il représente une pièce flamboyante, fière et jouissive. Beaucoup de plaisir de jouer + beaucoup de talent = beaucoup de joie auditive.
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